There you are, so charming.

Cadeaux, slow et Luka pleurante.

C'est tellement bien de danser avec un cavalier ! Il est là pour guider mes pas et ça, pour le bien de tous et mon plus grand plaisir ! « Écoutes, on verra si...On verra. Je ne suis pas si doué que ça tu sais, j'ai pas envie de me ridiculiser devant tout Poudlard... » C'est alors que la remise de cadeaux vient couper court à toute tentative de convaincre Evan. Il a reçu une casquette et moi ... Un livre sur la famille Hemingway. C'est de la provoc' ? Lorsque la chanson change pour Give me Love, d'Ed Sheeran, Evan change notre danse pour un slow. Je ne peux pas m'empêcher de rougir. Et puis je repense à mon cadeau. « Tu te rends compte que j'ai reçu un livre sur la famille de la fille qui me déteste ? » Mon air un peu outré le fait rire. Je souris d'un air amusé. « Ça ne m'étonne pas vraiment d'elle. Mais j'aurais préféré encore recevoir une casquette ! J'vais en faire quoi de ce bouquin ? Je parie qu'en plus il doit être lourd ! » Et puis, je m'en fous, ce qui compte ce soir, c'est que je passe un bon moment. Alors je pose ma tête sur le torse d'Evan et me laisse porter par la musique. Nous dansons tout le temps de la chanson, et j'ai envie que ce moment dure encore des heures, mais bien sûr, la voix du DJ ne tardera pas à se faire entendre, et le rythme sera bien plus rapide. Pour éviter toute danse suicidaire, je relève la tête et murmure à l'oreille de mon cavalier un « Evan ? » timide. Je plonge alors mon regard dans le sien, et déclare « J'ai envie de boire un coup, et si on ne quitte pas la piste maintenant, le DJ va changer de chanson et je vais être obligée de danser comme les autres. » Il n'a pas l'air d'avoir compris. « Je vais assommer quelqu'un, Evan. Sérieux. Il faut qu'on sorte de là. » Un bref coup d'oeil autour de moi m'informe sur la situation actuelle. Le DJ cherche dans son stock de CDs, la foule qui nous sépare du bar et dense et ... Luka pleure ? « Viens ! » Je prends Evan par la main et le tire derrière moi. Je ne sais pas s'il connaît mon amie, mais en tous cas, il n'a pas le choix, il vient avec moi ! Mais évidemment, il faut que je trébuche et que je m'étale comme une crêpe par terre. « Ouille ! »

C'est fini de courir partout devant Cooper Wakefield. A moins qu'il ne lui court après ? A faire le malin comme ça à se jeter sur elle à corps perdu sans plus faire attention à rien ? Il y avait des règles dans Coopix, mais il semblerait que le bal ait tout fait voler en éclats. Et le coeur de Phoenix bat la chamade à force de s'agiter dans tous les sens comme un clown qui ne sait pas où il va, si ce n'est qu'il se retrouve toujours à côté d'elle.
Enfin un peu de répit. Enfin, c'est ce qu'il croyait. Car Phoenix a à peine le temps de se laisser tomber contre le mur par terre, de souffler quelques instants, d'essayer de ralentir les battements de son coeur et sa respiration, que la demoiselle Wakefield, descendue de ses hauts talons se retrouve comme par magie, devant lui, à fumer sa clope tranquille, comme si de rien n'était. Il ne l'avait pas vu, se croyait sauver, et pourtant, où qu'il aille, elle est toujours là. Toujours prête à se jeter sur lui, à le rouer de coups, à le griffer sauvagement. Ou peut-être pas.
Cooper a l'air apaisée, et Phoenix ne l'a peut-être jamais vue ainsi. Tranquillement elle inspire et expire la fumée de sa cigarette et on pourrait presque la prendre pour la plus douce des femmes au monde. Phoenix est quand même un peu perplexe, se tenant sur ses gardes, prêts à lui rendre les coups si elle venait à se jeter sur lui. “ Alors Phoenix, on s'est fait virer ? ” Phoenix hausse les sourcils. C'est la honte de se faire virer d'un bal un peu. Enfin, quand on est le grand rebelle Phoenix ça devrait pas. Mais c'est en tout cas un prétexte pour que la Wakefield se foute de sa gueule. Et ça, ça craint. “ Et toi tu t'es cassé la gueule de tes talons, c'est pour ça que tu les a enlevés ? ” Son ton est exaspéré, et on pourrait presque croire qu'il est énervé. Contre elle ? C'est vrai qu'elle lui mène quand même la vie dure. Et des fois, ça le fatigue. Pourquoi est-on obligés de se taper dessus perpétuellement ?
“ Laisse moi deviner, t'as essayé de gâcher la soirée de quelqu'un d'autre. La mienne ne te suffisait pas ? ” Elle le fixe de ses grands yeux, avec son air toujours un peu mesquin, toujours prêt à montrer qu'elle est tellement meilleure que lui. Mais au fond Phoenix n'y croit pas trop, elle n'est pas meilleure que lui, mais elle aime le croire. Et au fond, il adore le lui faire croire. C'est plus drôle quand il riposte. “ Ce sera toujorus un plaisir de te gâcher la soirée. ” Répond-il finalement avec un grand sourire. Le jeu reprend. Game on.
Mais d'un coup la musique s'arrête, et la voie de ce DJ débile résonne jusque là où se tienntne les exclus du bal. Les cadeaux, bien sûr, ce truc stupide. La distribution bat son plein, Cooper recoit un CD bizarre en russe qui a l'air passionnant. Mais plus le truc avance et ni lui ni sa soeur ne reçoive rien. C'est quoi cette blague ? Ils se sont fait chier à trouver des cadeaux en plus. Sans blague. Le Père Noël a perdu son cadeau. Quel con.
La musique reprend. Et quelques instants plus tard, le DJ annonce une nouvelle dédicace qui vient de Cooper à... LUI ? Oh merde ça va être quoi encore ce truc. Eye of the Tiger. Phoenix sent tout son sens de la bataille frémir et repart au quart de tour, secoué par les soubresauts de cette musique qui lui donne envie de se jeter sur un ring de boxe. Et avec qui comme partenaire ? Avec Cooper bien sûr. Phoenix se relève et se plante devant Cooper. Il attrape sa main et la regardant dans les yeux lui lance : “ Là, t'assumes ce que tu viens de faire. T'as pas le choix de m'accorder cette danse. ” Il a l'oeil du tigre et est prêt à bastonner. Ou à danser. Ou juste à prendre la main de Cooper et l'emmener Merlin-sait-où.

C'est plus fort que moi, cette envie de me faire remarquer, d'éblouir les gens. Mais la vérité, c'est qu'a ce moment précis, j'ai besoin d'amour. Juste de bras qui me serrent, et ce n'est pas ma cavalière qui me l'apportera. J'ai beau être en pantalon, torse nu avec elle collée à moi, je n'arrive pas à l'aimer, ne serait-ce qu'une nuit, pour pouvoir sentir quelqu'un contre moi. Et dans ma tête j'entends la voix, cette putain de petite voix qui a toujours raison, que tout le monde à dans son crâne. "tu vois, encore un soir où tu vas être déçu. elle ne t'aime que parce que tu es beau et célèbre." La ferme, la voix. La musique change, pour un morceau lent et pas du tout fait pour ma danse actuelle. Je souris à ma cavalière et nous descendons de la table. Je remets simplement ma veste de costume, et ma cravate. Tant pis pour la chemise, car Merlin seul sait ou elle est. Evidemment, madame veut danser ce slow avec moi. Je l'entraîne sur la piste, tout en espérant que le supplice ne sera pas long. Elle pose sa tête sur mon torse et ce contact me donne envie de partir en courant. Elle me fait penser à toute ces filles qui se sont pâmées autour de moi jusqu'à mon accident. Après, elles m'envoyaient des cartes pleines de coeur, de parfum et aussi des chocolats infects. Non, décidément, cette soirée devient de plus en plus insupportable. Là, maintenant, j'ai besoin d'une Luka. "Il est temps de mettre la musique en pause pour la distribution des cadeaux !" Pour la première fois de la soirée, j'apprécie ce DJ. Merci, merci ! J'apprends que mon cadeau ira à Franky. Tant mieux ! Elle va être contente ! "Et puis Peter de la part deee... Phoenix ! C'est une boite de capote avec des paillettes, coquin !" En entendant cela, je ne peux pas m'empêcher d'éclater de rire. Je vais récupérer mon cadeau avec ma cavalière accrochée à mon bras. Cette fois elle devient carrément chiante. "T'as pas envie de les essayer ?" me demande-t-elle avec un sourire aguicheur. "Plus tard, ne t'inquiètes pas." C'est tout ce que je trouve à lui dire. Je sonde la foule du regard pour trouver la fille avec je voudrais danser toute la soirée, mais je ne la trouve pas. Juste à côté de nous, une Serdaigle vient de s'étaler comme une crêpe par terre. Je la relève et lui sourit. Elle me remercie, du moins je crois, et se fraie un chemin dans la foule. C'est là que je la vois, ma Luka, les joues brillantes de larmes. QUOI ? Cette fois ma cavalière devient vraiment insistante. "Eh bien, vas m'attendre dans le parc. J'arrive tout de suite." Et pour la convaincre je lui caresse la joue en plongeant mes yeux dans les siens. Elle se dirige vers la sortie. Alors je me mets à courir, du moins, j'essaie, en direction de la porte du fond de la Grande Salle. J'entre dans la pièce qui suit et y dépose mon cadeau, car il est hors de question de l'utiliser ce soir avec cette fille. J'ai déjà mon idée sur qui va en profiter. Ensuite, je grimpe les étages jusqu'à mon bureau et y attrape une chemise et met une capote dans ma poche. En descendant les marches je me rhabille correctement, tout en sachant que ces vêtements seront bientôt par terre. Dehors, je prends ma cavalière par la taille et l'entraîne dans le parc, le plus loin possible, là où il n'y a jamais personne.

PETER ABSENT