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Douce mélodie parvenant à mes oreilles. Je me lève et regarde autour de moi avant d'attraper ma baguette pour arrêter la musique qui me sert de réveil. Soulagement. Je me recouche doucement, posant ma tête sur l'oreiller, fixant le plafond avec mes petits yeux endormis. L'heure tourne. J'entends les autres garçons de mon dortoir se dépêcher et râler. Je soupire longuement, peu motivé à aller en cour. Une voix se fait entendre et je me tourne vers l'un de mes camarades. A l'entente de sa phrase, mon nez se fronce. On se regarde tous, complètement choqués. Quoi ? On est samedi ? Qui est l'abruti qui a installé le sort du réveil dans ce cas-là ? Je vais lui péter les dents si je le trouve. Je hausse des épaules lorsque l'un des gars me demandent si je compte aller m'entraîner pour le Quidditch. Wesh, tu veux me mater pendant que je joue toi ou quoi ? J'attrape Lotus qui passe par là et le serre contre moi en lui faisant plein de bisous. Gentille bête. Je le repose ensuite tandis qu'il lâche un miaulement lasse. Je gonfle des joues, enfilant un simple jean-slim blanc, un débardeur de la même couleur ainsi qu'un pull en laine beige. Je me coiffe ensuite en vitesse avant de prendre mon bonnet beige que je mets sur ma tête immédiatement. Hop hop, je suis trop beaaaau. Comme d'habitude. Je ne change pas. Aish, les gens doivent être jaloux. Très jaloux. Mais je m'en fous. Je suis beau et sexy, c'est tout ce qui compte. J'attrape la lettre que ma mère m'a envoyée il y a quelques jours avec un air dépité avant de partir en direction du parc. Je me pose contre un arbre et la relie. Encore et encore. Toujours aussi lasse de voir les mêmes mots. Soupire exaspéré. Froissement de feuille. J'arrache le papier avec rage, serrant les dents. Depuis quand est-ce que je ne suis pas le fils de mon père ?! OK, je ne peux pas me le voir, mais delà à apprendre que je suis en quelque sorte un « bâtard », bah ça me fout la rage. J'ai cherché pourtant, mais tous les gens dont le nom se termine par « Wood » sont tous trop chelous pour être de ma famille. Je soupire longuement avant de me lever. Je vais tout de même continuer à chercher, sait-on jamais. 'Pas que j'ai envie de connaître mon vrai géniteur, mais surtout parce que je veux en faire baver à ce mec et à ma mère. Foutre ma merde, péter mon câble, montrer que je ne suis pas toujours aussi gentil que les autres le pensent. Au diable ma réputation, là, moi j'veux juste montrer que je ne suis pas d'accord avec ce qu'il s'est passé il y a presque dix-sept ans. Depuis quand on trompe la personne qu'on aime ? Wesh. Moi qui suis à fond dans la fidélité et tout le tralala (à quelques détails près, hein, personne n'est parfait, OK ?), il faut que je sois né d'un union non désiré. Nooon mais ce n'est vraiment pas possible.

Je pars en direction de la grande salle pour aller déjeuner, m'installant aux côtés de personnes que je ne connais pas beaucoup pour éviter de leur parler. Je dois avoir la tronche d'un dépressif, mais je m'en fous. Je suis mal. Très mal. Trop mal. Le monde est moche. Ma mère est une … bref. Je la hais. Haïr. C'te sentiment, je le déteste. « Maman ». Ouai … tu parles d'une mère, toi. Je soupire, pensant que la nourriture me dégoutterait vu l'état de mon humeur, mais non. Malgré l’agacement, je reste toujours le même. Ventre sur pattes. Bouffes. Je n'ai que le mot nourriture dans la tête. 'Faut que je mange. Faim. J'attrape donc une pomme que je mange en vitesse avant de prendre deux parts de tarte aux citrons. Je prends ensuite deux muffins aux chocolats que je dévore sans réfléchir. Les gens autour de moi me regarde bizarre. Ouai. C'est sûr. Je mange comme un gros porc, mais je reste mince. De qui je tiens ça ? Je commence à me poser des questions, là … Ça craint tout ça. « Eh, regardes, Melie Kingswood est encore plus joli que d'habitude ! » Et hop ! Ma tête s'est relevée. Kingswood, hein ? Je suis le regard des deux gosses en face de moi et ouvre grand les yeux. Weeeeeesh, une asiat'. Aziii, si ça ce … Wesh. Faut que je lui parle à celle-là et je m'en fous de ce qu'elle pensera, j'veux juste foutre mes fesses un peu partout pour énerver le monde. Ouai. Parce que sans « ce monde » qu'est ma famille, je n'existerai pas. Et ce serait peut-être moins le foutoir dans ma teuté. Je crève là. Je perds de ma bonne humeur, ça craint. Je secoue ma tête et me reprends en main. Alleeeeeer Keegan ! Ce n'est pas une petite histoire comme celle-ci qui va te traumatiser. Fous-toi en, vies ta vie et puis c'est tout. Je fixe la jeune femme qui porte le nom de Melie et attends quelle sorte de la grande salle pour la suivre un peu.

Je suis en mode agent secret, et qu'elle m'est captée ou non, je m'en fiche. Je lui ferai les yeux du chat potté et elle ne m'en voudra pas. Au pire ... je lui pète le nez. Je m'arrête au détour d'un couloir et regarde aux alentours. Personne à part elle et moi. Je souris faiblement. C'est le moment parfait. Ainsi, je mets mes mains dans les poches de mon slim, m'avançant tel un lion ayant repéré sa proie. Je plisse légèrement des yeux avant de prendre mon inspiration. « Yaaaah, Kingswood ! » Je la vois se retourner, mais avant qu'elle n'est pue en placer une, j'approche mon visage assez près du sien pour plonger mon regard dans le sien, souriant de toutes mes dents. Esh, t'es jouuuulie. Aziii, viens, on va discuter autour d'un p'tit verre ... Non j'blague, faut qu'on parle affaire toi et moi. Yeah bitch, we need to talk about your family, NOW ! « Tu t'appelles bien Melie Kingswood, hein ? Moi c'est Keegan. Phoenix Keegan Jenkins, OK ? Mais ça, t'as pas besoin d'y retenir. En fait, j'crois que je m'en fiche si tu retiens tous mes prénoms. Tu peux m'appeler Keegan, ou Kee', comme tu veux. Bref. Même si je te soûle déjà, ou j'en sais rien en fait. Faut qu'on parle. Pas de cul, pas de ton joli visage, ni même du fait qu'on soit asiat' tous les deux, nooon, faut qu'on parle de ton padre, ton père, ton géniteur, celui qui a fait en sorte que ta belle gueule se ramène sur terre, tu vois. » Ayé, je deviens fou. Pourtant, je suis sûr que c'est elle, la fille dont m'a parlé ma mère dans sa lettre. Esh. Une demi-soeur, hein ? Bah. J'suis fils unique moi. J'veux tout l'héritage pour moi. Aziii, faut qu'elle me réponde positivement, sinon, j'crois que j'vais pleurer. Non, j'rigole, j'vais pas pleurer, mais j'vais faire le mec lourd. Genre, la suivre, lui parler, lui murmurer des trucs rien que pour l'embêter et pour paraître taré. Aziii, retiens mon p'tit nom, m'dame, parce que t'en as pas fini. Maintenant que je connais ton existence, bah … Je t'oublierai pas.

Je dois avoir l'air d'un taré. Appeler quelqu'un comme ça, hop du jour au lendemain, sans connaître cette même personne. Je me sens un peu stupide, mais je m'en fous un peu. Maintenant que je sais que son nom se termine en « wood », je ne vais pas la lâcher avant de savoir si oui ou non, c'est elle ; la fille dont m'a parlé ma mère. En entendant son nom de famille, la jeune femme se retourne vers moi et élève l'un de ses sourcils en me regardant. Quoi ? J'ai un bouton sur le nez ? Aziii, ne te fous pas de moi. Je commence donc à parler sans m'arrêter et lorsque je termine enfin mon monologue, je prends une énorme inspiration pour remplir mes poumons. Bah quoi ? Je les ai entièrement vidés avec mon immense tirade. Ce n'est pas de ma faute, hein. Elle recule donc d'un pas et je fronce mon nez. Quoi ? Tu ne m'aimes pas ? Wesh. Je suis un bisounours, love me et tout de suite ! Bon OK, elle ne doit pas avoir confiance en moi et c'est très compréhensible, mais je m'en fiche, je dois lui parler, un point c'est tout. Elle doit aller en cour ? Je la séquestre. Son mec se pointe ? Je le frappe et la kidnappe. Quelqu'un nous attaque ? Je tue cette personne pour pouvoir parler avec la Serdaigle, qui est d'ailleurs, très jolie. Mais ne tirez pas de conclusion trop vite je n'aime pas les boobs, moi. Elle me regarde ensuite de haut en bas. Hmm ... Aziii, fais plaisir à tes petits yeux, je ne te dirai rien. I know, I'm veryyy beautiful, thanks. Je souris faiblement et continue de la fixer sans rien dire. Bon, tu comptes me répondre ou pas ? Quoi j'ai un problème ? Tu veux que je te pète les dents, ma p'tite ? Fais gaffe, tu pourrais être ma demi-sœur donc ne commençons pas sur des disputes, ce serait mauvais … très mauvais. L'histoire avec ton daron ? Tu n'as pas à savoir. T'es trop jeune, trop innocente, trop pure. Et puis si tu le sais, comment je suis censé mettre en œuvre mon plan machiavélique pour foutre ma shit un peu partout, hein ? Nien, définitivement nien. Tu ne sauras rien. Mais bon, je crois qu'au fil du temps, tu vas vite voir où je veux en venir. D'ailleurs, je n'ai même pas fait attention à sa façon de parler jusqu'à maintenant mais … WESH T'ES UNE NANA PAS UN MEC ! Je hausse des sourcils avant de cligner des yeux plusieurs fois de suite. Elle recule d'un nouveau pas et je soupire brièvement. Je lui fais peur ? Impossible, j'ai une tête toute mignonne. Je ne peux pas faire peur aux autres, sauf quand je pète un câble. Hors là, je suis tout ce qu'il y a de plus bisounours. «  Je n'ai pas de problèmes. Et concernant ton … daron comme tu dis si bien, je ne sais pas. C'est un asiatique lui aussi ? Ou tu tiens ce côté de ta mère ? Non, en fait, je cherche quelqu'un sans savoir son nom, son visage, donc je me renseigne, you see ? Et ouai. J'agresse les gens comme ça des fois. Mais bon … T'aurai préféré que je vienne te sauter dessus avec ma baguette en te menaçant ? Nien. Je ne suis pas comme ça, moi. »

De toute façon, elle a bien dû le voir ... je veux dire, le fait que je ne suis pas bien méchant. Je tiens à ma réputation de gentil bonhomme, moi. Je souris un peu plus et sens mes yeux se plisser légèrement. Je regarde autour de nous, haussant des sourcils une nouvelle fois avant de fixer Kingswood dans les yeux. Dis-moi, c'est quoi ton p'tit nom ? Bon OK, je le connais déjà, mais je ne veux pas faire le gars qui stalk, parce que je ne suis PAS un stalker. A part pour mon chat, mais ça, c'est autre chose. Je veux savoir ce qu'il fait le p'tit, c'est mon gosse après tout. « Donc tu t'appelles ... ? Je connais ton nom de famille parce que je l'ai entendu, mais à part ça ... Bon après, si tu veux garder ta part de mystères, vas-y, fais-toi plaiz', hein. » Je garde mon sourire innocent accrocher à mes lèvres. Baby Keegan te fais du charme ma p'tite. Un groupe de quatre filles passent dans le couloir en ricanant bêtement et je les suis du regard en me demandant si elles vont s'arrêter ou non. Oh ! Quelle chance ! Je les vois partir au loin et tourner vers la droite. Quelques secondes passent et leurs ricanements ne se font plus entendre, pour mon propre bien. Je retourne alors toute mon attention vers la jeune asiatique avant de me gratter le bras gauche. Ouuuh, que je me sens bête. Ouuuuh que je suis gêné. « Tu ... as cours ... là, tout de suite ? Non parce que je ne veux pas t'importuner, hein. J'ai beau t'avoir interpeller ainsi, si t'as cours, vas-y. » Je hausse des épaules, essayant de jouer la comédie, alors qu'intérieurement, je prie pour qu'elle ne parte pas.