Au rythme saccadé de ses doigts martelant le bois rustique de sa table, Malcolm tentait d'échapper par la force de la pensée à l'ennui mortel que le cours d'histoire de la magie lui procurait. Depuis une bonne trentaine de minutes, le professeur relatait sans perdre haleine les exploits de quelques illustres sorciers dont la vie et l'oeuvre laissait le jeune homme aussi indifférent que l'existence d'une palourde au fond des océans. Son regard perdu dans le vide, il contemplait d'un oeil distrait les ornements du plafond partiellement effacés au fil du temps. La salle de classe était aussi silencieuse qu'une ville endormie, et de part et d'autre de la pièce, somnolaient d'ailleurs quelques élèves se laissant aller dans les bras de Morphée. Imperturbable, le professeur continuait son cours avec entrain, persuadé que tous étaient absolument attentifs à ses récits. Seules les plumes des quelques Serdaigles éparpillés au premier rang grattaient encore le papier, afin de noter les quelques informations intéressantes pouvant être relevées. Malcolm en revanche, n'avait jamais jugé bon d'écrire la moindre ligne, se jugeant bien trop peu concerné par les études pour faire preuve ne serait-ce que d'un minimum de sérieux. C'est vrai, après tout, quand il n'était encore que ce moldu fainéant et délinquant que l'on connaissait, il n'avait jamais pris la peine de s'intéresser à quelconque apprentissage, et ce n'était pas maintenant qu'il avait acquis des pouvoirs magiques que cela allait changer. Il le savait, au fond de lui, baguette magique en poche ou non, il resterait à jamais ce même déchet qu'il avait toujours été. Alors, pourquoi donc perdre son temps à tendre l'oreille en classe, je vous le demande ? "L'un d'entre vous peut-il me donner la date précise ayant marqué le début de la guerre au sein des Géants ?" La question du professeur, laissée sans réponse, fit écho à travers la salle silencieuse, se répercutant gravement sur chacun des quatre murs. Si personne ne se donna la peine de répondre, pas même le plus assidu des Serdaigle, la question eût néanmoins pour effet de réveiller Malcolm, et le sortir enfin de sa pensée. Se redressant lentement sur sa chaise, étirant ses membres las, il leva alors la main. Le regard du professeur s'écarquilla en voyant le jeune homme se manifester. Sur son visage se lisait une sorte de mimique de stupeur mêlée d'appréhension. "Je... allez-y, monsieur Widmore, vous avez la réponse ?" Malcolm regarda furtivement autour de lui, et constata sans surprise que la grande majorité des élèves semblaient tout aussi stupéfaits que l'était leur professeur. La réponse ? Diable non ! Le jour où Malcolm aurait la réponse à ce genre de question n'était pas encore arrivé, dieu merci. "Ouais, non. Je peux sortir ? Parce que là, ma vessie va exploser... non sérieux, si je sors pas, ça va être un carnage, ça va exploser comme une bombe et..." Le professeur plaqua une main désespérée sur son front, et secouant la tête avec nervosité, leva précipitamment le bras, coupant le Serpentard dans son élan de poésie. "Allez-y, allez-y, sortez. Mais ne traînez pas dans les couloirs." Malcolm hocha la tête et recula sa chaise, faisant grincer le métal contre le carrelage froid dans un bruit strident qui fit grimacer l'ensemble des occupants de la salle de classe. Sans faire preuve de davantage de discrétion, il se leva alors, et marcha d'un pas lourd jusqu'à la porte de bois qu'il ouvrit à la volée, pour se précipiter au dehors. En réalité, il n'avait pas particulièrement besoin d'aller se soulager comme il le prétendait, mais l'excuse était parfaite pour aller faire un petit tour dans les dédales du château, explorer les lieux, et éviter de rester une seconde de plus dans cette salle respirant l'ennui. Les couloirs étaient vides, absolument vides, en raison du fait que chaque élève était à cette heure en train d'assister à leurs cours quotidiens. Seul le concierge sillonnait les halls et les escaliers, pour s'assurer que les murs ne bougeaient pas d'un poil. Malcolm se dirigea, sifflotant, vers les toilettes du premier étage. Les mains dans les poches, il se mit à parcourir, sans se presser un temps soit peu, les couloirs silencieux de l'école. Arrivé à destination, il se rua sur les urinoirs disposés contre les murs des toilettes, et ouvrant sa braguette sans s'arrêter de siffloter, se laissa aller tranquillement en contemplant les aiguilles de l'horloge se déplacer sur le mur opposé. Constatant avec satisfaction qu'il se trouvait parfaitement seul, il se mit à entonner Singing in the rain de Gene Kelly avec un enthousiasme débordant. Plus de temps il mettrait, plus de cours il raterait. Tututululululuuu...

malcolm ♈phoenix

A quoi ca sert d'aller en cours ? C'est le truc que Phoenix se dit tous les matins. Des fois y a des avantages d'accord, on voit des gens bien, Franky, les amis, les potes, mais on peut les voir en dehors aussi et faire des choses plus intéressantes, non ? On peut aussi s'amuser à faire chier le monde, les professeurs surtout, mais à quoi bon, ils comprennent rien de toute façon, ils comrpennent pas à quel point leurs cours sont chiants. Ouais franchement, est-ce que ça vaut le coup d'y aller pour se faire engueuler, emmerder, traiter de bouse de dragon incapable, est-ce que ça vaut le coup de se faire jeter plus encore en travail à faire dans la gueule alors que tout ce qu'il veut c'est boire, fumer et baiser. Réussir sa vie ? Pff il l'a déjà réussi, il est roi. Tout le reste c'est des conneries. En tout cas c'est la conclusion qui l'a emporté ce matin. Histoire de la Magie et Potions ? Pff ca valait vraiment pas le coup de se lever. Alors Phoenix d'éclipse du flux d'élèves qui vont en cours et va dans les toilettes du premier étage s'enfermer dans une des cabines. Il attends que tout le monde se soit cassé et commence à se rouler un joint. Il lui reste plus des masses de cette herbe moldue, il faudra trouver un dealer, ou peut-être prendre un truc de sorcier la prochaine fois. Pendant que tout le monde doit s'endormir en Histoire de la Magie ou dans Merlin sait quel autre cours horriblement chiant. Le professeur Lyndon fait des efforts pour être sympa et tout mais bon les guerres de trolls et des géants y a rien à faire c'est horriblement ennuyant. Un joint c'est mieux. Voila, Phoenix a cédé à la tentation de faire l'école buissonnière comme un peu trop souvent. On lui demander où il était apssé, et il aura qu'à dire qu'il sauvait le monde mais personne n'y croira. pourtant là, dans sa tête il s'imagine en train de tuer tous ces putains de trolls, tous ces putains de livre et tout le système scolaire qui l'emmerde. Voila Phoenix est un pauvre enfant étouffé par le système, par la pression de devoir trouvé ce qu'il doit faire plus tard. Ouais bon, il a juste trouvé mieux à faire. Fumer des joints dans les chiottes, c'est carrément mieux.
Phoenix commence a être perché quand un bruit lui indique qu'un gobelin ou un troll vient d'entrer sur son territoire en chantant Singing in the rain. Ca va pas se passer comme ça. Si c'est un prof ou le concierge ou n'importe quel surveillant il va se faire emmerde. Ou alors il peut défendre son territoire et sauver tout son royaume de cette terrible menace ? Ca a l'air bien comme idée. Mais la seule arme que l'envahisseur à l'air de sortir c'est ce qui lui sert pour pisser, comme Phoenix l'entends faire. Il pense comme a qu'il peut pisser sur SON territoire, comme un chien ou un truc comme ça ? Phoenix commence à fulminer tel un taureau dans la corrida tu vois, alors il bouge de son trône-toilette et descend vers ce bas monde repousser la menace. Il ouvre la porte et s'avance lentement, comme un chat mais pas trop discret en fait, de ce mec au bouclettes qu'il doit bien reconnaitre un peu mais il s'en fout. Et à mi-chemin il se demande quelle arme il va prendre pour jeter le mouton dehors là. Il a rien dans les mains, et de l'expression " ma bite et mon couteau" bah il a que la bite. Ah ouais c'est une bonne arme ça, et puis même dans les contes de fées tout ça on sait bien que l'épée c'est un objet phallique tout ça - eh Phoenix a lu un livre ou quoi ? - ben du coup il se dit que sa bite se serait la meilleure des épées. Ma bite c'est Excalibur tmtc. Mais bon après, n'allez pas vous imaginer des trucs méchants et obscènes. Phoenix est quand même pas du genre à forcer des mecs ou des filles à coucher avec lui, voila c'est quand même un peu un bon garçon même si vous y croyiez pas. N'oublions pas qu'il est un peu défoncé aussi, et a tendance à oublier à mi chemin ce qu'il avait l'intention de faire.
Phoenix se tient juste derrière l'autre bouclé, avec un regard un peu bizarre genre "j'vais te bouffer", et finalement se décide à se mettre à coté de lui devant l'urinoir parce qu'en fait il a un peu envie de pisser, et s'en fout complètement de ce que l'autre peut penser d'un mec qui sort de nulle part pour aller pisser à coté de lui avec un air super méchant et qui se met à zieuter sur sa bite. Ah tiens il la reconnait -oui Phoenix a le don de reconnaitre les mecs par leurs organes génitaux, c'est très utile vous savez - c'est Malcolm, l'espèce de moldu insupportable qui lui donne souvent envie de lui arracher la tête mais aussi qui, il faut l'avouer a plutôt du swag. Et d'un coup ca le fait rire qu'il chante i'm siiiiinging in the rain, just siiiinging in the raaaiiiin, parce que bon, ça fait pas trop petit moldu emmerdeur, ca fait surtout niais. Phoenix commence à pouffer de rire. Et puis genre au milieu de tout ça, pour engager la conversation - même si il sait pas pourquoi il veut l'engager, c'était aps son ennemi y a deux secondes ? - il lance : “ Nice cock, man. ” Et comme il est pété de rire, on dirait vraiment qui se fout de la gueule de la taille, de l'aspect ou de toutes les propriétés dudit engin.

"Nice cock, man." Un instant, un seul instant seulement, Malcolm hésita sur l'attitude à adopter face à cet intrus qui venait en ricanant de lui adresser une remarque désobligeante sur sa... oui, sur ses parties génitales, quoi. Déjà, il avait eu l'audace de débarquer de nulle part, de plomber sa délicieuse mélopée matinale, d'éclater de rire en approchant avec une démarche presque aussi légère que celle d'un éléphant, et voilà que maintenant, il se permettait, en plus, de s'adresser non pas à lui mais à ce qui dépassait de son jean, sans faire preuve de la moindre once de politesse à son égard ! Non, là, c'était dépasser les bornes. Et puis, il fallait l'admettre, les bornes avaient déjà été largement dépassées dès l'instant où le malheureux avait osé se rire de la performance musicale du jeune et innocent moldu se soulageant tranquillement dans les toilettes désertées. Bordel, à cette heure là, il n'y avait bien que lui, d'ordinaire, pour traîner dans les chiottes au lieu d'aller en cours ! Malcolm n'avait jamais été auparavant dérangé par la présence indésirable d'un autre élève pour le reluquer, et voilà que ce mec, là, il se pointait comme ça, sans craindre la moindre représaille ? Il se fourrait le doigt dans l'oeil ce... Oh, bah tiens. Phoenix. Le Don, le mafieux en chef, rien que ça. Le célèbre jumeau maléfique de Franks la tigresse, le Vito Corleone du monde sorcier, Hemingway ! Le Serpentard releva lentement la tête, observant du coin de l'oeil le visage fendu d'un large sourire de son interlocuteur. Toujours cette même tête de con. Non pas que Malcolm ne l'appréciait pas, ça non. Mais Phoenix avait toujours eu cette fâcheuse tendance à se prendre pour le roi, et à se permettre des choses auxquelles p'tit garçonnet de sa trempe ne devrait même pas songer. Comme se moquer ouvertement de la bite de Malcolm Widmore, par exemple. Ouais, non, ça, il valait mieux éviter. Ok, vous allez sûrement vous dire que tout ce qui touche à l'entrejambe est un sujet sensible (n'y voyez aucun contresens) chez le Serpentard, mais non, il n'en est rien. Malcolm n'avait jamais eu de véritable complexe à ce propos, ni douté un seul instant de sa virilité ou bien de la magnificence de ses bijoux de famille, seulement... d'accord, si. Plus terrifiant encore que son épouvantard, la perspective de voir un jour son précieux trésor se ratatiner l'avait toujours terrifié. Peur inavouée, celle-ci découlait en réalité d'un cauchemar ayant laissé depuis son enfance un traumatisme certain dans son esprit. Parfois, il se prenait à imaginer le pire des scénario, frissonnant à l'idée que sa virilité perde définitivement toute crédibilité, le rendant à jamais inapte à exceller dans ce domaine qu'il aimait tant. Un soudain éclair, souvenir fugace de ce terrible cauchemar lui traversa alors l'esprit. Par pur souci de reprendre conscience des réalités, Malcolm jeta un bref coup d'oeil à ce que Phoenix décrivait avec entrain comme... 'sympa'. Tout était en place, dieu merci. Reportant un instant son attention sur le mafieux le plus redoutable de l'école, Malcolm haussa simplement les sourcils, et d'un air dédaigneux, se remit à siffler. Il siffla, siffla et siffla encore, quelques secondes durant, les notes se succédant sans que la voix de Malcolm ne vienne une seule seconde briser la succession d'accords qui parfois restaient coincés en travers de sa gorge. Et puis, comme Phoenix patientait dans l'attente d'une possible réponse qui pourrait vraisemblablement ne jamais venir, le Serpentard s'attarda alors sur le propre engin du Gryffondor, là, dégainé sous ses yeux. Et le sifflement s'arrêta, net. "Ah ouais, merci. En revanche ça, je... je ne saurai te complimenter, désolé." Malcolm plissa les sourcils, détaillant la chose, tandis qu'un sourire moqueur s'installait peu à peu au coin de ses lèvres. "Oh bah merde ! Non sérieux mec, je comprends que tu sois jaloux de la mienne maintenant. Désolé pour toi hein..." Ouais quoi c'est vrai, la mienne a quand même plus de gueule, y'a pas à dire. De se soulager, Malcolm avait bien fini depuis une bonne vingtaine de secondes, mais cela ne l'avait pas empêché de rester la bite à l'air tout ce temps-là. Pour l'aérer, sûrement. Il n'en avait pas eu grandement l'occasion, depuis ces derniers jours.

Spoiler:

Phoenix est toujorus un peu dans les nuages comme l'espèce de volatile qu'il est sensé être, oh tiens, le voila qui crâche du feu, ah non en fait il est juste en train de pisser. Mais pisser quand on a fumé c'est carrément plus drôle parce qu'on prend un peu pour un superhéros avec sa bite. Sérieux c'est une bonne arme allez. Mais faut trouver un adversaire à la hauteur, ou à la longueur plutôt - ha ha ha ! qu'elle est bonne ma blague. Enfin en fait faut juste que Phoenix trouve un mec à son niveau, aussi taré que lui, aussi con ouais, si tu veux, mais tu vas surement te faire taper. Malcolm c'est un mec cool, dirait Phoenix, enfin seulement quand il est défoncé à sa came, parce que sinon c'est une vraie plaie. En tout cas, maintenant qu'il plane dans le ciel et dans les toilettes en même temps, Phoenix croit avoir trouvé un adversaire à sa taille. C'est vrai que quand il y regarde, même s'il est pété de rire et qu'il a les larmes aux yeux il voit pas grand chose, on dirait qu'ils sont à peu près bâtis pareil. Tu crois qu'on peut se battre ? pense-t'il en fronçant un peu les yeux.
“ Ah ouais, merci. En revanche ça, je... je ne saurai te complimenter, désolé. ” Phoenix comprend pas trop. Il arrête de rire d'un coup. “Oh bah merde ! Non sérieux mec, je comprends que tu sois jaloux de la mienne maintenant. Désolé pour toi hein... ” Et puis là il comprend. Ok. Connard.
Ah oui c'était ça tout à l'heure, il s'était dit qu'il l'aimait pas ce con qui entrait dans son petit coin de paradis où il se faisait un petit joint tranquille. Ouais c'est juste un petit con en fait. Surtout si il vient critiquer la taille de ses bijoux de famille. Non mais il lui faisait un compliment attends, on lui a jamais appris à être sympa ? Phoenix réfléchit deux secondes, lui non plus n'a pas appris à être sympa en fait. Il a appris à être un petit con lui aussi, même si ses parents ont essayé de faire mieux. Sur les Hemingway ça prend pas. On a deux salauds abrutis pour le prix d'un.
Phoenix sent se dessiner sur sa bouche un sourire un peu malsain. Il a trouvé comment arranger les choses. Il sort sa baguette de la poche de son jean, la pointe sur son entrejambe et sort un très clair : “ Amplificatum. ” C'est peut-être pas le bon sort, et déjà qu'il est pas très doué en magie, c'est peut-être pas trop une bonne idée de s'y risquer mais bon. A côté de ça, Il croit se rappeler un peu que l'autre c'est juste un moldu, et même s'il a une baguette, c'est pas comme si on lui avait filé le mode d'emploi avec. Phoenix est bien sûr de gagner sur ce coup-là, même si on va pas parler des effets secondaires possible de ce sortilège hein, les notices explicatives personne les lit jamais.
Finalement, le sortilège a l'effet escompté et avec quelques centimètres de plus, Phoenix se retourne vers Widmore, avec un sourire un peu débile. “ Et comme ça c'est mieux, petite bite ? ”

Spoiler: