ready or not here i come

Franky attend devant la salle, ses bras croisés contre elle et son pied tapant au sol. Elle, nerveuse ? Rien qu'un peu. Elle ne sait même pas pourquoi, en réalité. Son corps garde encore les marques du match, et surtout le bleu sur sa pommette, quant au reste de son corps, on en parlait même pas. Mais à force, dans Poudlard, on s'est habitué à voir Franky Hemingway comme ça, un coup c'était le Quidditch, un coup elle se battait, un coup son frère l'assommait avec une coupe. Alors on ne s'étonne plus de l'état de la Poufsouffle, on laisse passer. Et les gens qui passent dans le couloir, la regarde à peine, tout le monde se demande ce qu'elle attend là. C'est simple, elle attend son frère. Ou le mec qui semble être pire que le Ministre de la Magie pour avoir un ''rendez-vous'' avec lui. Sérieusement, elle a presque l'impression qu'il ne va pas venir aujourd'hui, et ça l'inquiète, parce que Franky a besoin de son frère, c'est vital. Leurs retrouvailles lors du carnaval étaient ridicules, il lui en fallait plus, encore et toujours. Franky est un monstre d'affection si on la connaît bien, elle dévorerait pour avoir des câlins et des bisous. I'll eat you up, I love you so. Et aujourd'hui, elle est inquiète. Son regard va d'un bout du couloir à l'autre, nerveusement. Tic, tac. Elle réfléchit et se mordille la lèvre. Est-ce que Phoenix va se pointer aujourd'hui ? Est-ce qu'il a prit en compte l'appel presque désespéré de sa sœur ? Elle l'espère en tout cas. Et elle n'en peut plus d'attendre devant la porte. Ca fait quelques jours que le Gryffondor passe ses journées à l'infirmerie en compagnie de Cooper, elle a été là la plupart du temps, car on lui avait interdit de bouger du lit à elle aussi. Sauf que voilà, ses blessures se sont remises plus rapidement, et maintenant elle était sortie de l'infirmerie avant Cooper, et à présent, elle avait des comptes à régler avec son frère.

Devant la Salle de détente Moldue, Franky ne se sent définitivement pas à son aise, ses doigts tapotent son bras alors qu'elle attend, encore et toujours. C'est tellement nerveux qu'elle a envie de fumer une cigarette. Et puis elle le voit enfin arriver. Phoenix. La blonde se redresse un peu et décroise ses bras, et lorsqu'il est à porté, elle l'attrape par le col sans un mot et l'entraîne à l'intérieur de la salle. Elle referme la porte derrière eux et relâche finalement son frère, alors que son regard suspicieux se porte sur lui. « Tu parais surpris de me voir ici, t'as peut être pas remarqué que ta sœur s'était barré de l'infirmerie ? Peut-être que tu n'as même pas remarqué que j'y étais dans cette infirmerie. » Elle lève les yeux au ciel alors qu'un sourire amusé dessine finalement ses lèvres. Elle s'en fiche bien, après tout, que Phoenix l'ai calculé ou pas, elle sait que c'est son jumeau et qu'il est toujours là, quelque part dans son cœur, quelque part à ne faire qu'un avec elle. La Poufsouffle s'éloigne déjà de son frère et se laisse finalement tomber sur le canapé face à la télé, elle attrape la télécommande et entreprend de zapper. Elle tapote la place à ses côtés pour montrer que Phoenix peut venir s'asseoir là, parce qu'elle n'allait pas lui taper dessus, ou du moins pas encore. Ou peut-être pas finalement, parce qu'elle va jouer la fille blessée et qui boude, mais elle va bien vite tout laisser tomber pour quémander un peu d'affection de la part de son frère. Ca marche toujours comme ça, son frère n'a qu'à attendre pour retrouver la Franky câline.

« Tu sais, y a un truc qui me manque à chaque fois qu'on est à Poudlard, et maintenant qu'ils ont inventés cette salle, ça va être possible de le faire. » Elle continue de zapper puis tourne un peu sa tête vers Phoenix. C'est des moments avec lui qui lui manque, c'est sûr, surtout maintenant où elle semble occupée avec Rudy, ou lui semble faire -seul Merlin le sait- des choses avec Cooper. Et lorsqu'elle tombe sur la bonne chaîne, Franky se lève finalement pour se diriger vers le mini-frigo et prendre deux bièreaubeurre puis ouvre un placard et prend de quoi manger. Du pop-corn plus précisément et du chocolat. Cette pièce c'est un peu le paradis en fait, l'air de rien. Elle attrape un cendrier et, les bras chargés revient s'asseoir aux côtés de Phoenix. Ca fait, elle sait qu'elle peut maintenant libéré son petit monstre dans son sac, et elle l'ouvre pour en sortir Sunday, le chaton-aux-oreilles-couchées-le-plus-mignon. Tada. Avec tout ça, elle n'est même pas sûre de l'avoir déjà présenté à Phoenix. « Regarde donc ton neveu, mon frère adoré, je suis sûre que tu l'as jamais vu. C'est Sunday. » Et elle pose le chaton dans ses bras avant de s'allumer une cigarette en ouvrant les bières. Alors qu'elle boit une gorgée, le générique de la série commence à retentir à la télé, et Franky attrape la main de son frère et la serre dans la sienne. « Tiens, c'est ça qui me manquait ! Regarder... Gleeeee ! »

Phoenix est un peu en retard. Il devait retrouver Franky à peine le cours de DCFM terminé, genre courir la voir comme il le fait toujours, mais il ne sait pas pourquoi, il n'arrive pas à presser le pas. C'est comme si tout en ce moment, se passait au ralenti, et lui aussi. Comme s'il essayait même de ralentir le temps et que tout cela ne se termine jamais, lui l'impatient qui fait d'habitude toujours les choses trop vite. Cela ne fait que quelques jours qu'il passe ses journées entre se réveiller à l'infirmerie à moitié par terre, à moitié dans les bras de Cooper, à dormir en cours, et retourner à l'infirmerie juste après pour passer du temps avec les blessés, faire des batailels de polochons avec Franky, puis se laisser entrainer par les discussions jusqu'à pas d'heure avec Cooper et laisser le sommeil s'emparer de lui. Et tout recommencer le lendemain. Sauf que cette fois, Franky vient enfin de quitter l'infirmerie, et il y a un chaton de moins à consoler et réparer à l'infirmerie, et il n'y a plus que Cooper qui l'attire, tel un aimant, à passer des nuits inconfortables mais délicieuses dans l'immense salle qui se vide peu à peu. Bientôt Cooper aussi sortira, et il faudra revenir à la vie normale et même peut-être faire semblant que tout cela n'a pas existé. Il faudra faire semblant que ce n'était rien, ou essayer d'expliquer aux autres ce que déjà il ne sait pas s'éxpliquer à lui même. Que dirait-il aux autres ? Que dirait-il à Franky ?

Il arrive enfin devant cette salle toute neuve qu'on appelle la salle de détente moldue ou un truc du genre, où les Hemingway ont bien l'intention d'imposer leur loi comme partout ailleurs dans le chateau - et oui les moldus, croyez pas nous échapper ! - et il n'a toujours pas trouvé ce qu'il allait dire à Franky. Peut-être tout simplement qu'il aime passer du temps avec Cooper plus qu'il ne l'aurait jamais cru et qu'il ne sait pas l'expliquer ? Ca ne suffirait surement pas, et Franky essaierait de lui tirer les vers du nez et de lui faire dire ce qu'il n'arrive pas à se dire lui-même. C'est à ça que servent les soeurs jumelles après tout, peut-être. “ Tu parais surpris de me voir ici, t'as peut être pas remarqué que ta sœur s'était barré de l'infirmerie ? Peut-être que tu n'as même pas remarqué que j'y étais dans cette infirmerie. ” Phoenix sent son coeur se soulever, mais pas de la façon qui vous rend léger et vous donne envie de vous envoler, plutôt celle qui donne envie de se rouler en boule et d'oublier toutes les conneries qu'on a pu faire. Si elle lui fait des reproches, c'est la fin pour Phoenix, vu déjà comme il s'en veut d'avoir décimé les Farfadets, et de l'avoir frappé elle aussi... Mais elle sourit finalement, contente apparemment de lui avoir fait une grande frayeur. Et on dirait que tout est pardonné. Phoenix espère en tout cas.
Il a envie de lui faire un gros câlin, mais Franky se jette déjà sur le canapé, et lui indique de s'asseoir à coté d'elle. Phoenix ne se fait pas prier, et vient s'avachir sur le canapé, contre sa soeur, comme ils aiment le faire. Phoenix est surement l'un des seuls à pouvoir se serrer si fort contre Franky, et inversement. Comme quoi ca crée des liens de passer neufs mois entortillés l'un et l'autre. Mais même s'ils sont si proches, et qu'il leur semble souvent que leurs coeurs sont le même, un petit doute subsiste parfois. “ T'es sûre que tu m'en veux pas ? ” demande-t'il quand même, timidement.

“ Tu sais, y a un truc qui me manque à chaque fois qu'on est à Poudlard, et maintenant qu'ils ont inventés cette salle, ça va être possible de le faire. ” lance Franky alors qu'elle zappe à la télé, les programmes trop nuls de l'après-midi genre les rediffs de série allemande et les jeux pour les vieux. C'est vrai qu'ils sont à moitié moldus et qu'eux aussi ont grandi avec une télécommande à la place des doigts, et que, dès qu'ils sont tous seuls loin des sorciers, ils passent juste leur temps sur un ordinateur ou devant la télé quand ils ne sont pas en train d'emmerder tout le quartier. C'est peut-être les seuls moments tous les deux qui leurs restent, que Rudy et Cooper ne comprennent pas vraiment peut-être, ceux-là où ils regardent la télé, critiquent ce qu'ils voient, s'extasient sur les mêmes choses et chantent et crient et se lancent dans des raps enflammés alors qu'ils sont juste en train de regarder Derrick.
Et puis d'un coup, alors qu'il se demande ce qu'ils vont finir par regarder, perdu dans la télé, Phoenix sent un truc bizarre lui aterrir sur les jambes. Eh, j'ai pas donné mon accord ! “ Regarde donc ton neveu, mon frère adoré, je suis sûre que tu l'as jamais vu. C'est Sunday. ” Dit Franky en désignant le petit châton qu'elle vient de poser sur les genoux de Phoenix, qui le regarde avec des grands yeux et s'assoit bien sagement. C'est vrai qu'il est mignon ce chaton, mais Phoenix n'est pas trop habitué aux animaux, ils n'en ont jamais vraiment eu quand ils étaient petits, du coup il regarde un peu Sunday comme uen bête sauvage prête à le griffer ou le dévorer. Mais il finit par présenter sa main devant sa bouche, et quand il commence à la lécher, il sait qu'il a le droit de lui caresser le pelage, et le petit chat s'allonge sur ses genoux. “ Tu crois qu'il m'aime bien ? ” demande-t'il à Franky, alors qu'il à complètement oublié ce qu'elle était en train de faire avec la télé. Il sursaute et fait presque peur à Sunday quand elle s'écrie : “ Tiens, c'est ça qui me manquait ! Regarder... Gleeeee ! ” Ah oui, leur série préférée ! Le truc un peu honteux -non mais sérieux, qui irait faire de la chorale... - qui les a fait rejoindre la chorale du chateau - en mode espion, infiltration eh - et les fait se lancer dans des reprises dramatiques et un peu fausses de Total Eclipse of The Heart genre. “ Oh c'est l'épisode sur Michael Jackson ? Il est trop bien, t'es prête à chanter I'm baaaaaad I'm baaaaad you know it ! ” Phoenix éclate de rire et s'attrape une bière. Okay ca va juste être énorme de chanter du Michael Jackson au milieu de Poudlard. “ Oh on aura qu'à présenter ça à la chorale la prochaine fois ? Ca nous va trop bien comme chanson. ” Bah oui ils sont bad, et tu know it.