“ I was always an unusual girl.
My mother told me I had a chameleon soul, no moral compass pointing due north, no fixed personality; just an inner indecisiveness that was as wide and as wavering as the ocean...
And if I said I didn't plan for it to turn out this way I'd be lying... „

« Je t'interdis de leur parler Maisie, tu m'entends? » L'intéressée hocha docilement la tête en signe d'approbation regardant sa mère droit dans les yeux. Celle-ci semblait particulièrement anxieuse. Des moldus à Poudlard et puis quoi encore! Déjà Tamara O'Carley ne portait les nés-moldus dans son cœur, mais des moldus tout nouvellement devenus sorciers à cause de la bêtise d'un des leurs, jamais elle ne pourrait l'accepter et sa fille ne devait pas se mêler à cette "vermine". « Bien sûr. Je ne voudrais pas déshonorer ni les O'Carley ni les Wakefield. Ces moldus n'auront droit qu'à du mépris de ma part. » Elle reprenait ainsi son rôle de fille parfaite. À la regarder sa mère ne pourrait jamais se douter qu'elle mentait. Et pourtant, Maisie ne faisait jamais ce qu'elle disait qu'elle ferait. Bien que fière de ses origines sanguines, elle se mêlait un peu à tout le monde à Poudlard sans distinction de sang. Certes elle voulait mettre le grappin sur un fiancé de sang-pur avec une grande fortune, mais ses amis n'avaient pas nécessairement à rentrer dans ces critères. Ayant de la famille à Poudlard à commencer par tous les descendants Wakefield qui n'hésiteraient pas à la balancer aux grands-parents, elle faisait tout de même attention lorsqu'ils étaient à proximité à ne pas éveiller leurs soupçons. Sauf devant Cooper dont elle était depuis son arrivée à Poudlard toujours aussi proche et devant laquelle elle osait être qui elle voulait. C'est-à-dire une fille avant tout libre et pleine de vie, une fille volage et joueuse. Les bonnes manières étaient souvent oubliées, les règles aussi dès qu'aucun cousin ne se trouvait dans les parages. Ses parents ne s'étaient jamais douté de rien, pensant avoir engendré la parfaite petite héritière qui n'avait pour seul défaut que d'être une fille. Pour ne pas éveiller les soupçons de ceux-ci sur ce qu'elle faisait vraiment à Poudlard, l'adolescente prenait le soin d'avoir des notes acceptables et par conséquent ils la laissaient totalement tranquille. « C'est vraiment inacceptable qu'ils intègrent Poudlard comme ça » elle fit claquer ses doigts pour accentuer le mot. « Comme s'ils pouvaient devenir des sorciers comme les autres. » À nouveau Maisie hocha la tête. Pour tout dire elle était d'accord avec sa mère, pensant déjà que les nés-moldus ne valaient pas tout à fait autant que les autres, même si elle ne trouvait pas cette nouvelle entièrement mauvaise. En effet rencontrer de nouvelles personnes ne pouvait être que bénéfique et elle se disait surtout qu'elle pourrait probablement bien s'amuser avec les moldus, leurs goûts moldus et leurs objets moldus.

Allongée dans un lit qui n'était pas le sien, la jeune femme émergea doucement du sommeil. Immédiatement elle sentit une présence à ses côtés et un regard posé sur elle. Elle n'ouvrit pas les yeux pour ne pas regarder le jeune homme dont elle partageait la couche. Un sourire étira ses lèvres à lui, sourire qu'elle ne le lui rendit pas, trop occupée à tenter de se rappeler de qui il s'agissait. Il fallait dire qu'avec le match de Quidditch gagné par sa maison, et la fête qui avait suivit elle avait un peu abusé de la boisson et ne se souvenait pas bien de tout. Est-ce que c'était le grand brun qui jouait au Quidditch? Ou était-ce plutôt le roux avec le bel accent étranger? « May. » murmura-t-il. L'adolescente fit la moue, ça ne l'aidait pas beaucoup ça à vrai dire, son nom à elle elle le connaissait sans problème et même dans son état actuel elle pouvait citer sa date de naissance sans erreur. Sur le moment la voix ne lui disait rien non plus. Elle ouvrit les yeux, le jeune homme, un beau blond légèrement musclé, la regardait avec un mélange d'affection et d'amusement. Elle le reconnut aussitôt et se redressa brusquement. « Eh bin quoi ? T'es pas contente qu'on se soit enfin retrouvé? » « Non. » Clair, net et précis. Elle n'y allait pas par quatre chemins : elle n'était absolument pas ravie de se réveiller à ses côté à lui. « Avant que tu ne te fasses d'idée Jude, je te le dis tout net c'est la dernière fois. » Plus ça allait et plus elle avait l'impression de se répéter, elle n'arrêtait pas de se retrouver dans son lit à lui depuis peut-être un an ça devait arriver à chaque trimestre et chaque fois elle criait sur tous les toits que jamais plus ça n'arriverait. Lui-même finissait par savoir à quoi s'en tenir. « Ne me regardes pas comme ça, tu sais très bien dans quel état j'étais hier soir, sinon j'aurais jamais passé la nuit avec toi. Je veux dire franchement, après une première fois avec toi, on a fait le tour. » Elle esquissa un mouvement pour attraper sa robe qui était à l'autre bout du lit. Le jeune homme posa cependant un main sur son poignet comme pour la retenir. « Crèves! Faut que t'arrêtes de croire que ça va devenir régulier. Je bois trop c'est tout, c'est pas parce que t'es un coup d'enfer. Redescends sur terre, je sais de quoi je parle, j'en ai vu d'autres je suis bien placée pour juger. Cette fois je te le dis tout net c'est fini. » Elle se détacha violemment de lui et enfila sa robe aussi bien qu'elle le put sans faire trop bouger les rideaux du baldaquin. En plus c'était nul elle avait un peu plus de classe que ça pour ne pas le faire comme ça dans un dortoir remplit. Limite un placard à balais, la salle sur demande, un dortoir vide, une salle de classe désaffectée...elle faisait pas trop sa difficile, mais elle ne voulait pas non plus avoir de public. Surtout que bon elle voulait se faire discrète quand elle forniquait avec des sangs impurs. L'honneur de la famille était en jeu et il ne fallait pas que ça vienne aux oreilles du Harrington par exemple. Voilà pourquoi elle n'avait que très rarement des copains officiels. Pour en revenir à la situation présente et à Jude, elle trouvait ce type vraiment idiot et d'ailleurs elle ne manquait jamais une occasion de le lui faire savoir, elle se surprenait donc de lui trouver le moindre charme, même dans un état second. Elle s'échappa hors du lit et referma les rideaux derrière elle avant de quitter pieds nu le dortoir. Tant pis pour ses chaussures, ce type elle pouvait vraiment pas se le voir.