Le cours est terminé. Tu rassembles tous tes manuels, tes feuilles et tes crayons puis sors du cours, la tête occupée à te remémorer ce que vous aviez vu au courant de l'heure précédente. Cours de sortilèges, ce cours que tu persistais à trouver ô combien inutile. L'enseignant avait beau se servir de sa tête pour vous transmettre une certaine sorte de savoir, cela ne changeait rien à ton opinion. Tu avais hâte au jour où tu pourrais enfin rayer ce cours de ton horaire pour le remplacer par un autre, pertinent cette fois. Malheureusement, ce moment n'arriverait qu'à ta sortie de l'école, alors que tu n'auras plus aucun cours auquel assister. 

L'esprit dans des calculs dont toi seul connaît la nature, tu ne portes pas immédiatement attention aux paroles qui remontent jusqu'à toi. Souvent, tu cherches des traces de sciences (des traces d'espoir) dans le discours des gens se trouvant autour de toi et bien trop souvent, c'était en vain. Tu rends l'oreille, à la recherche d'un mot semblable à chimique, mélange explosif ou encore intelligence humaine mais non, toujours rien. Probablement un autre stupide entrain de se parler à lui-même, que tu penses. Mais, contre toute attente, une partie de ce discours que tu imagines simplet retient ton attention : dégoût de la sexualité, que tu entends.

Curieux, tu fais demi-tour et retournes en classe - tu es peut-être un des êtres les plus antisociaux qui existent mais la timidité est loin d'être quelque chose pouvant te caractériser. Tu entres dans la classe puis t'arrêtes à quelques pas de la porte. Tu ne bouges pas, observant ton professeur qui a soudainement interrompu ses pensées vocales. « Je vous dérange ? » que tu demandes en souriant; la partie misanthrope de toi prend un malin plaisir à déranger et surprendre les gens. « Dégouté de la sexualité, à ce que j'ai entendu. » Tu l'observes encore, sérieux, t'attendant à tout moment que son visage et lui se transforme en tomate rouge. Être un être humain dit normal, tu lui aurais proposer ton aide ou encore, tu lui aurais demander de se vider le coeur. Mais, dans un cas comme dans l'autre, tu n'étais pas là pour ça - tu étais là de un, par curiosité et de deux, pour voir jusqu'où ses émotions pouvait le mener. Tu souriais intérieurement à l'idée de le voir étalé son ignorance devant toi; malheureusement pour toi, ce moment n'était pas près d'arriver. 

« Je vous met peut-être mal à l'aise et si oui, je ne m'en excuserai pas, ce serait inutile. » Tu aurais pu - tu aurais dû - lui demander de te pardonner pour ton indiscrétion mais le mensonge n'était pas toi et cela ne le serait jamais. Tu souris, non pas pour paraître sympathique ou pour le rassurer. Non, tu souris simplement pour toi-même, misanthrope prétentieux et fier que tu es.