we're just having fun, we don't care who sees,
so what we go out, that's how it's supposed to be

Le fond de la classe c'est là où sont les mauvais garçons. C'est sa mère qui lui disait ça, alors Franky elle allait cash au fond de la salle, hop. C'est elle la mauvaise fille qui fait pleurer les garçons. Et c'est l'habitude qui s'installe, normal quoi, alors depuis le CP, Franky est assise au fond de la classe, ce qui fait que généralement ses camarades de table ils ont pas forcément beaucoup changés. Depuis le CP y a Phoenix assis à côté d'elle, et puis depuis Poudlard y a Rudy aussi dans certains cours -des fois il joue le courageux et se met vers le milieu ou au premier rang comme en potions- et puis y a August ou Evan aussi, mais bon sa meilleure compagnie reste celle de la royauté, faut pas déconner. Et à force, la Poufsouffle a même sa propre place approprié au fond de la salle, personne ose la lui piquer parce que voilà, c'est la fin du monde sinon. Et puis le cours de métamorphose n'échappe pas à la tradition, mais le cours de métamorphose a un petit plus, c'est généralement le cours où Franky le jukebox s'enclenche. Alors pendant que la moitié des gens tentent de suivre le cours, et que le reste tente de survivre à la première heure, Franky elle chante. Elle griffonne du bout de sa plume sur son parchemin, elle dessine un peu n'importe quoi, des terrains de Quidditch, des tourbillons, et dans un coin à gauche elle entreprend de dessiner la galaxie. « i feel dhe weight of dhe world on my showlder as i'im gettin olda y'all people gets colda, most of ush only care abowt money makin' » Et généralement on lui jette des regards en coin parce que merde, son accent ça casse un peu les oreilles quand même, mais Franky s'en fiche tellement, ça la fait même rire presque. Et alors qu'elle continue de dessiner les étoiles en bougeant un peu sa tête sur le côté, elle jette un coup d'oeil à Phoenix sur sa droite au mec qui ronfle déjà et se dit que bientôt elle va faire de même tiens, mais avant ça elle finit sa chanson. Parce que oui, c'est un vrai jukebox dans sa tête. « if you neva know trudh dhen you neva know love, where's dhe love yall ,comon, i don't know. »

Et sans vraiment se rendre compte, Franks a posé sa tête sur la table et s'est endormie à force, sa plume coincée dans sa main, la pointe sur une branche d'étoile. Rien ne la dérange, elle est déjà partie beaucoup trop loin en fait, et puis elle a pas beaucoup dormit cette nuit, de toute manière Franky trouve que dormir la nuit c'est pour les tapettes, le vrai truc c'est dormir pendant les cours. Presque tout le temps elle s'endort en fait, les seuls cours qui la maintiennent un peu éveillé ce sont les cours d'histoire de la magie -parce que le prof est trop sexy- et la botanique -parce que y a de la boue partout et c'est une raison valable de se salir- alors le reste c'est naze. Même le vol, madame se pense dispensé parce qu'elle est déjà trop balèze sur un balais et qu'elle est pas capitaine pour rien. D'ailleurs le Capitaine qu'elle est finit par sursauter lorsqu'un cri d'animal retentit dans la pièce. « Putain de chouette de merde, allez brûler bande de con... » Et elle se rend compte qu'elle parle à voix haute, alors pour terminer sa phrase, elle fusille simplement l'animal du regard. Non mais ce cours stupide s'il te plaît. Ouais de la métamorphose génial ramenez tous vos animaux on va les transformer en tabouret oplé ! Ouais mais la plupart de Poudlard possède que des chouettes ou des hiboux, ou des trucs dégueulasses comme des crapauds quoi, vive la vie. En plus Franks elle a pas d'animal, autant elle rêve d'avoir un chat, autant elle a kidnappé le dragon de Isaak, autant elle a que dalle à ramener en classe quoi. « J'irais faire un feu dans la volière, et je vous ferez rôtir avant de vous manger avec des frites. » Okay, maintenant elle a la dalle.

Franky se retourne finalement vers sa gauche et voit Rudy à moitié endormit, genre il lutte un peu, il somnole on va dire. Putain, mais c'est la misère ce cours quoi. Alors la Poufsouffle se laisse un peu retomber sur sa table, une pile de livre sous son menton pour maintenir sa tête a une hauteur convenable -c'est à dire assez pour pouvoir regarder Rudy et lui parler sans avoir à lever la tête de son perchoir. Et alors qu'elle ferme ses yeux, prête à s'endormir à nouveau, le professeur fait tomber un grimoire aussi lourd qu'un chaudron au sol et Franks sursaute avant de regarder le prof. « Putain ils veulent tous ma mort en fait. » Et elle se passe une main dans les cheveux avant de tendre le bras et hop, du bout du doigt, elle poke la main de Rudy. Parce que ouais, quand tu t'emmerdes, tout devient soudain super méga intéressant, même la main de Rudy. Et elle recommence, une fois, puis deux. « i got freaky, freaky baby i was chillin' widh my laday » Et elle tape la chanson en rythme sur la main de Rudy avant de se tourner un peu vers lui, parce que voilà, faut quand même se calmer un peu. Ou pas.
Let your soul gravitate to the love y'all.

C'est super chiant la métamorphose. C'est la première chose à laquelle a pensé Rudy en posant ses fesses au dernier rang de la salle de classe. En plus c'est un super moyen pour commencer le semestre en dormant. Boum premier cours de la rentrée, boum le cours qu'il déteste le plus, boum Rudy fait grève. Il râle un peu au début le King, parce qu'en plus il est arrivé en avance donc il se fait terriblement chier tout seul au fond. Franks & Phoenix sont pas encore arrivés et il est sûr qu'ils vont se pointer comme des fleurs au dernier moment. On essaie de lui taper la discut', y'a même quelqu'un qui lui demande où il était le soir du bal, parce qu'on l'a pas beaucoup vu. Alors Rudy hausse un peu des épaules même si un petit sourire essaie de transparaître sur ses lèvres. Ca les regarde pas. A coup sûr c'est un infiltré de la Chouette Fêlée. Ruds les méprise ces colporteurs de ragots. Y'a que lui qui peut en lancer des ragots. Enfin Rudy croise les bras sur sa table et se laisse tomber tête la première. Il ouvre un oeil un instant quand il sent Franky se poser à côté de lui et puis il ferme définitivement les yeux jusqu'au début du cours.

Après c'est pire. C'est la torture pendant une heure parce que le prof leur explique toute la théorie sur ce qu'ils vont devoir faire en deuxième heure. Rudy ça le blase déjà, parce qu'il sait qu'il va pas réussir à transformer sa putain de chouette. Ca le frustre, c'est la seule matière où il est vraiment pas doué le King. Alors au lieu de s'impliquer il préfère ressortir toute sa mauvaise foi et marmonner que de toute façon tout ça c'est des conneries. Quand il pense que jusqu'à hier c'était les vacances, jusqu'à hier ils se sortaient la tête des nuages, Ruds en a vite des regrets. C'était bien hier, et avant hier aussi. Et Noël. Il a envie que tout ça se prolonge un peu. Et au lieu de ça ils doivent faire je sais pas quoi, il a pas trop entendu. Le King est appuyé sur ses coudes, la tête enfouie dans ses mains, et de temps en temps il essaie de se concentrer sur ce qu'il y a écrit au tableau. Mais tout ce qu'il voit c'est la craie qui s'agite toute seule pour écrire des phrases dont le sens lui échappe au bout du troisième mot. Agiter trois fois quoi ? Il sait pas. Il verra plus tard. Son regard se perd un peu dans la salle et il essaie de croiser des regards. La plupart des gens semblent au taquet, à croire qu'il n'y a que les Hemingway et lui pour faire grève dans ce repère de fanatiques des chouettes. D'ailleurs Franky se met à chanter à côté de lui. Ruds ça le fait sourire un instant, et sa tête semble mille fois plus prête à se concentrer sur les paroles de la chanson que sur les consignes de l'enseignant. Le King soupire, il s'étire un peu et se redresse. Allez.
Allez. Deux minutes plus tard il se relâche en position larvaire. Il se passe une main sur le visage et sur les cheveux avant de se faire craquer un peu les doigts et de s'amuser un peu à faire de la gymnastique faciale. C'est le nom qu'il donne aux grimaces le King. Il ouvre la bouche et montre ses crocs, puis ferme fort les yeux et ses fossettes se dessinent. Ca dure deux minutes le temps que le prof lui lance un regard, alors Ruds se sent un peu bête et se redresse l'air de rien. Hop épaules droites, hop yeux grands ouverts. Il a envie de se scotcher les paupières pour qu'elles restent ouvertes. Et puis le prof se retourne et Rudy se relâche. Il repose sa tête entre ses mains et se laisse peu à peu aller à la somnolence.

« Putain de chouette de merde, allez brûler bande de con... » Ruds sursaute presque. Il ouvre un oeil et puis comprend vite ce qu'il se passe alors il sourit un instant et puis relève la tête pour entendre les consignes. Qu'est-ce qu'il se passe ? Ils doivent transformer une chouette ? Sans blague Rudy arrive même pas à métamorphoser un papillon. A coup sûr la chouette va finir à moitié avec des pilules au bout des plumes, c'est le maximum qu'il puisse faire. Il baisse un peu la tête et tourne les pages de son manuel pour essayer de comprendre. A côté y'a Franky qui marmonne et s'agite mais Rudy a l'impression d'être à mille kilomètres tellement c'est les nuages dans sa tête. Il lit trois lignes, passe mille ans à fixer le dessin qui s'agite. Il se dit que de toute façon il y arrivera ap, alors il repose sa tête encore une fois entre ses mains. Motivation moins mille. ET BOUM. Rudy ouvre un oeil, il est complètement perdu. Qu'est-ce qu'il se passe ? Le brun relève vite fait la tête et l'agite lentement de droite à gauche pour essayer de comprendre, mais que dalle. C'est la deuxième heures ils sont censés faire de la métamorphose et Rudy pense juste que ça va être un carnage. Il soupire et puis pam. Pam. Qué pasa ? Il sent chanter à côté de lui et alors il se rappelle que c'est Franky. C'est Franky qui s'emmerde. Et d'un coup il est content parce qu'ils vont s'emmerder à deux. Alors Rudy tourne la tête et ouvre grand les yeux et puis il s'approche de la tête de Franks qui est posée comme une patate sur ses bouquins. Il s'approche et il fait une grimace puis il ouvre la bouche, fronce les sourcils, sors ses crocs eeeeeeet "Aaaaaah je vais te manger" il claque des dents juste devant son visage. Puis il hausse un sourcil et rigole un peu. Non, en fait il rigole pas. Il est menaçant lui, il est un tigre t'sais.

Chacun sa vie hein, mais dans la tête de Franky il y a mille chansons qui sont passées, un vrai jukebox. Elle a envie de continuer à chanter et bouger sa tête dans tous les sens, elle a envie de se lever et danser en fait. C'est un peu la folie dans sa tête à la Poufsouffle, c'est comme s'il y avait un live, une battle de rap, c'est n'importe quoi. Pitié, qu'on la sorte de là, la métamorphose ça lui fait toujours cet effet bizarre là. En fait si là maintenant tout de suite elle prend une baguette magique dans les mains et l'agite devant son nez, elle risque de faire cramer les cheveux de la meuf devant elle. Eh mais tiens, c'est pas une si mauvaise idée que ça... Heureusement pour cette pauvre fille, le King aussi semble s'emmerder et alleluia, Franky aurait pas tenue si elle avait été la seule à s'ennuyer comme ça. Elle serait certainement entrain de danser le luau déguisé en vahiné. Tapis sur sa pile de bouquin, les yeux un peu à l'affût, Franks ressemble a un chat. Elle regarde Rudy parce qu'elle sait qu'il cache quelque chose derrière sa grimace, alors elle est prête à lui sauter dessus si jamais elle se faisait attaquer. Y a tout qui fonctionne à l'envers dans sa tête. Et le Serpentard se rapproche et il sort les crocs. « Aaaaaah je vais te manger » Franky sursaute un peu en voyant ses dents se refermer à deux centimètres de son nez et finit par agiter sa main devant son visage comme pour faire fuir une mouche. « Toi ? Pauvre petit chaton. » Même pas peur quoi.

La Poufsouffle se redresse alors et tire un peu la langue, parce qu'en fait c'est elle le vrai tigre ici, ouais. On peut pas test le swag d'un Hemingway, okay ? Et Franky c'est une vraie et pure Hemingway, pas comme le demi-frère qu'ils se trimbalent là. Heureusement, il n'a pas le même nom qu'eux, sinon la honte quoi. Elle oublie bien vite tout ces soucis alors qu'elle recommence à chanter, elle aurait dû faire ça en fait, une école de chant, et pas se taper Poudlard. Voilà, ça aurait été mieux pour elle et puis surtout pour tous les autres là, pauvres gens à qui elle fait subir tout ça. Rudy le premier. Rudy qui est assis à côté d'elle et vers qui elle tapote sur la main, vers qui elle porte son attention. Elle l'observe un instant droit dans les yeux, et elle sourit, sa main se glisse sur la sienne l'espace d'un instant pour devenir une caresse, ses doigts effleurent sa peau. I want you so bad it's my only wish.
Mais d'un coup, à voir tous les animaux là, la Poufsouffle a une illumination soudaine, elle se rappelle alors de la petite créature qu'elle abrite dans son dortoir depuis le retour des vacances et... qui détruit tout sur son passage. Alors elle se redresse un peu vivement sur son siège, comme si tout d'un coup le cours était devenu super intéressant et ses yeux fixent un instant le professeur, elle se mord la lèvre avant de lâcher à l'intention du Serpentard : « Viens, on pars. » Just You and I.

Franky se retourne alors vers Rudy et lui sourit, elle a ce sourire qui sent les coups foireux, mais aussi ce sourire complice, parce que de toute manière c'est pas la première fois qu'ils décident de partir au milieu d'un cours. Elle lui donne un léger coup de coude avant de murmurer : « J'ai quelque chose à te donner. Il faut qu'on s'en aille, viens. » Non, ça ne pouvait pas attendre la pause ou cinq minutes de plus, c'était important. Tout de suite. Alors rien que d'y penser, Franky se lève déjà d'un bond, ses mains crispées sur son ventre, elle fait mine qu'elle va s'évanouir. « M'sieur j'me sens pas bien, je peux aller à l'infirmerie ? » Le professeur l'observe un instant, perplexe. Il n'y croit pas vraiment, il sait bien que Franky bah c'est pas le top du top des élèves, et encore moins comme ça d'un coup un lundi matin, alors que ça fait une heure et demi qu'elle fait le jukebox au fond de la classe. « Non sérieux, j'crois que j'ai mangé un truc pas bon au petit déjeuner. J'vais vomir. » Et elle fait mine de vomir au-dessus de la tête de Phoenix endormit sur la table en essayant surtout de se retenir de rire. « D'accord, allez-y, que quelqu'un l'accompagne, pas qu'elle s'évanouit au milieu du couloir. » La Préfète des Poufsouffles se tourne vers elle et se lève en fronçant les sourcils. Franky attend que le professeur se retourne pour la fusiller du regard. « Tu vas rester assise sur cette chaise ou j'te démonte. » Et elle se tourne vers Rudy tout sourire avant de lui faire signe de jouer le jeu à son tour, de sortir son moment d'acteur total et de Serpentard méga responsable qui va accompagner sa poto malade à l'infirmerie. Hop. Et en l'espace de deux secondes, Franks est redevenue la Franks malade sur le point de s'évanouir. Oui, bien sûr.

C’est vrai que c’est des habitués des escapades, et c’est vrai que c’est des professionnels de l’embrouille, et c’est aussi vrai que Rudy a envie de faire un bisou sur la joue de Franky. Mais c’est surtout vrai que tout s’est passé très vite et qu’il a peut-être cru un instant qu’ils allaient s’emmerder ici encore une longue heure. Alors quand Franks pose sa main sur la sienne Rudy sourit un instant, parce que c’est vrai qu’ici personne ne les voit. Personne ne les voit autrement que Franks et Rudy, les deux poto. Alors qu’au fond ils sont sûrement beaucoup plus, ils sont une partie du cosmos. Et si Rudy a voulu prolonger un instant sa grimace, tout se transforme assez vite en un sourire. Parce que oui. Just you and I. Il fait pas gaffe à Franky qui fait la maline, et qui se remet à chanter. Il fait gaffe à pas grand-chose. Juste il sourit un peu et il se dit que bon, y’a pire comme premier cours du semestre. Au moins ils sont ensemble et ça c’est déjà terriblement cool.
Mais c’est pas ce qu’elle a imaginé Franks. Et quand elle lui propose de partir Rudy pense un instant que c’est une blague. Que c’est genre, putain on se fait grave chier ici ça serait trop bien de vouloir se casser. Mais en fait c’est pas du conditionnel. Franks elle est sérieuse, et si y’a un côté de Rudy qui lui dit que non, c’est le premier cours du semestre peut-être qu’il faut qu’ils fassent gaffe, y’en a un autre qui crie OUI. Oui il veut se casser lui aussi. « J’ai quelque chose à te donner. Il faut qu’on s’en aille, viens ». Et okay d’un coup ça paraît énorme pour Ruds. Parce qu’il sent que derrière son regard y’a vraiment une détermination de fou, alors lui il se pose même plus de question et il sait qu’il suivra Franky, il la suivrait au bout du monde. All around universe. Tant qu’elle a ce regard. Et avant même que Rudy ait répondu à son sourire, avant même qu’il lui ait serré la main genre, i’m in, elle s’est déjà levée.

Et Franky sort le grand jeu. Rudy sait tout de suite qu’il doit se mettre dans le rôle. Ils ont déjà écrit cette scène mille fois. Il dégage d’un coup son regard amusé et son visage se feint en un air inquiet. Il est sérieux le King quand il a la tête relevée en direction de la Queen. Il prend sur lui et il l’observe minutieusement. Il pose une main sur son dos et frôle les sourcils tandis qu’elle se plie en deux en se tenant le ventre. Et l’air de rien il jette un regard ahuri au professeur. « Non sérieux, j’crois que j’ai mangé un truc pas bon au petit déjeuner. J’vais vomir » Et quand elle feint de vomir sur Phoenix, le King aussi essaie de se retenir. Alors son poing se serre et s’accroche sur le dos de la robe de sorcier de Franky. Il se penche un peu vers elle et fait comme s’il lui murmurait un mot de soutien. Mais en fait tout ce qu’il murmure c’est « T’es parfaite, il va craquer ». Et boum le prof craque, le prof dit à Franky de sortir, même s’il la regarde encore un peu avec un air dubitatif. Alors le King crie victoire. Il va pour se lever mais la préfète des jaunes le précède. Faut croire qu’ils la fusillent tous les deux du regard parce qu’après deux mots de Franky elle s’est déjà rassise. C’est le moment de sortir tout son talent, Rudy le sait. Il se lève à son tour, spontanément. Et ses mains sont toujours posées sur Franky, sur son épaule, sur sa taille. « Ca va Franks ? T’inquiètes on va vite à l’infirmerie » qu’il lance à voix haute. Il sait que d’habitude le prof aurait jamais laissé que tous les deux ils se cassent, parce que soyons honnêtes, Hemingway & Jazz-King en méta c’est pas les élèves les plus acharnés. Au contraire. Mais ça sort tellement du fond du cœur de Rudy, et ses yeux semblent tellement inquiets, avec les sourcils froncés comme ça. Il soutient la Queen a merveille. Et paf il lui pose sa cape sur les épaules avant de prendre la sienne et d’amorcer quelques pas. Franky semble se tordre de douleur, et tandis que le prof a le dos tourné Ruds fait une pichenette à Phoenix, et il lui murmure de récupérer leurs affaires à la fin du cours.

Lentement, pas par pas, avec la dose suffisante de soupirs et de questions, de « ça va » et de « t’inquiètes ça ira vite mieux », ils arrivent à la porte de la salle. Et une fois qu’il l’a claquée derrière lui le King sourit. Ils font encore deux trois pas de théâtre comme ça, un peu par habitude, un peu comme s’ils cherchaient à jouer le rôle jusqu’au bout. Mais dès qu’ils ont tourné au coin du couloir Ruds s’arrête. Et sa main est toujours posée sur la hanche de Franks quand il la regarde en souriant. Il a envie de rire, parce que les voilà déjà en train de braver la discipline à une heure quarante cinq du retour de vacances. Et oui il sourit, et oui il pose finalement un baiser sur sa joue avant de lui murmurer à l’oreille « Alors, qu’est-ce que tu dois me montrer ? ». Il se redresse un peu, même si tout son corps reste près de celui de la Queen.
Et c’est dingue, parce que comme ça au milieu du couloir désert et silencieux, on dirait un peu que Poudlard leur appartient. The World is ours.

« T’es parfaite, il va craquer » Franky se retient de rire un peu parce que c'est quand même drôle de faire croire aux gens qu'on est malade, le jeu d'acteur n'est apprécié que lorsque tout le monde marche dans le plan et la croit vraiment malade. La Poufsouffle a un léger sourire en coin pour le King avant de reprendre son masque de malade imaginaire. « Ca va Franks ? T’inquiètes on va vite à l’infirmerie » Franky marche au ralentit, comme si elle était vraiment pas bien et fait même mine de se tenir le ventre en se mordant la lèvre. Bon dieu, c'est tellement drôle en fait. Et elle se laisse emmener jusqu'en dehors de la salle, elle continue jusqu'à ce qu'ils aient tournés au bout du couloir, et là, un grand sourire se dessine sur ses lèvres. Ca fait tellement longtemps -deux semaines c'est long- sans faire de conneries que du coup, Franky elle se sent plus vivante que jamais, et si quelqu'un la croise là, on aurait du mal à la croire malade. Ce n'est pas pour autant qu'elle quitte l'étreinte de Rudy, au contraire elle resta là un moment, un sourire aux lèvres et des étoiles dans les yeux, elle le regarde l'air de dire ''eh t'as vu, on a réussit''. Elle sourit toujours lorsque le Serpentard dépose un baiser sur sa joue et elle vient frôler son nez du sien. « Alors, qu’est-ce que tu dois me montrer ? » Ah oui c'est vrai !

Franks s'échappe de l'étreinte, elle a un grand sourire aux lèvres alors qu'elle prend les mains de Rudy dans les siennes, elle le regarde un instant puis jette des regards autour d'elle. Non, personne n'est là, tout le monde est en cours donc... Donc ça devrait aller. Elle fait signe à Rudy de prendre place au sol. « Toi tu vas t'asseoir là et m'attendre, okay ? Moi je descends et je reviens vite. Tu restes là, hein. Si t'es pas là quand je reviens, t'auras pas de surprise. » Elle lui fait un grand sourire et l'embrasse sur la joue avant de disparaître dans les escaliers. Elle descend tous les étages jusqu'à ce qu'elle arrive dans la maison des Poufsouffles et file directement dans son dortoir. Il est là, encore entrain de saccager le lit d'une fille de son année. Mince. Franky l'attrape et prend un sac avant de le mettre dedans, et c'est repartis. Elle court littéralement pour arriver jusqu'au sixième étage.

Elle reprend sa respiration en marchant d'un pas rapide dans le couloir, et quand elle tourne à droite, elle tombe sur Rudy qui n'a pas changé de place. Dieu merci. Elle sourit un peu et s'assoit face à lui, en tailleurs, ses genoux contre ceux du Serpentard. « T'es prêt ? Tu dois fermer les yeux. Allez. » Elle attend qu'il ferme les yeux avant d'ouvrir le sac et d'en sortir... un petit lapin. Tout mignon, une boule de poil adorable. Franky sourit rien qu'en voyant sa tête et caresse doucement sa tête, puis elle prend la main de Rudy dans la sienne et se penche à son oreille, elle murmure. « Prends-en soin King, il est fragile. » Et elle dépose un baiser juste à côté de son oreiller en posant doucement le lapin entre ses mains.

C'est plutôt des pros, Franks et Rudy. Des pros des manigances. C'est pas pour rien que c'est eux la Queen et le King du château. Ils réussissent toujours à obtenir ce qu'ils veulent, quand ils le veulent. Faut dire que leur jeu d'acteur est proche de la perfection, du coup quand ils arrivent dehors Rudy est presque vraiment inquiet pour Franky et ses douleurs. Mais ils tournent un peu plus loin et là ils s'échangent ce sourire, cet unique sourire qui peut les lier pour toujours. Et ils restent un peu comme ça, un peu serrés dans les bras l'un de l'autre. Pas une si mauvaise idée de s'casser, au final. Mais Franky s'échappe aussi vite qu'ils sont sortis de la salle, alors le King se souvient de ce qu'elle lui a dit un peu plus tôt. « Toi tu vas t'asseoir là et m'attendre, okay ? Moi je descends et je reviens vite. Tu restes là, hein. Si t'es pas là quand je reviens, t'auras pas de surprise. » Et tandis qu'il serre un peu plus ses mains Franks s'approche et l'embrasse sur la joue. Il meurt d'envie de savoir ce qu'elle trame alors il finit par la laisser s'éloigner et ses mains lâchent enfin celles de la jeune femme. En un hochement de tête et un sourire il lui fait comprendre que oui, promis, il ne bougera pas, et paf Franky s'enfuit.

Pendant un instant le King a juste envie de la suivre en douce, parce que c'est un garçon curieux et qu'il appréhende toujours un peu les surprises. Ca va à mille dans sa tête alors qu'il essaie de comprendre à quoi Franky fait référence. Lui il n'a pas de surprise. Il se sent un peu bête Rudy, un peu anxieux, et finalement après avoir fait quelques pas dans le couloir il retourne là où ils étaient précédemment avec Franky. A son tour il regarde un peu à droite à gauche et il se laisse glisser contre le mur. Sa tête est là posée en arrière, les yeux rivés vers le plafond, et s'il a envie de fermer les yeux il ne le fait pas pour autant. Bizarrement son coeur bat un peu vite et il a un espèce de noeud au ventre qui le rend bizarre. Ouais, Ruds c'est pas vraiment un habitué des surprises, alors quand ça arrive il se sent un peu perdu.
Enfin le Serpentard se mord la lèvre et finit par s'occuper en enlevant sa cravate et en détachant les premiers boutons de sa chemise. Il s'enlève sa cape et la pose à côté de lui et finit par retrousser les manches de son pull et de sa chemise. Le temps qu'il se mette à l'aise il entend déjà des pas affrétés parcourir les couloirs. Pendant un instant sa tension monte alors qu'il s'imagine le concierge débarquer au coin du couloir. Mais au lieu de ça c'est la plus jolie des Queen qui apparaît au loin. Et Rudy sourit, il se relaxe et se redresse un peu. Il fixe Franky à la recherche du petit détail et c'est là qu'il voit son sac qu'elle n'avait pas plus tôt. Il va pour parler, mais la Queen est déjà assise face à lui « T'es prêt ? Tu dois fermer les yeux. Allez. » Le King hausse un sourcil, tandis que sa main se pose un instant sur le genou de Franky. Puis il sourit et murmure un "Mais qu'est-ce que tu me caches Queen..." avant de fermer les yeux. Pendant encore quelques secondes il est tendu, puis il se relâche en sentant Franky qui s'approche de lui, qui lui prend la main. « Prends-en soin King, il est fragile. » Et Rudy sent un frisson. Il ne sait pas si c'est le baiser ou si c'est ce petit poids tout doux qu'il sent dans sa main. Sans doute les deux. Alors il ouvre lentement les yeux.

Et quand il voit la petite boule de poils, quand il voit ces deux petites oreilles et le museau tout clair du lapin le King se laisse échapper un énorme sourire. Ses deux mains viennent à présent soulever le lapin et il l'approche de son visage. Il le pose sur son torse. Et il le grattouille un peu entre les deux yeux. Il s'amuse un peu à soulever ses oreilles. Comme s'il était d'un coup dans une petite bulle. Ses mains se reposent sur ses genoux, et il continue à caresser la petite créature tandis qu'il relève enfin le visage vers la Queen. On dirait un enfant Rudy. Un enfant aux yeux qui brillent. "Il est adorable Franks" Il approche son visage de celui de la jeune femme et dépose un baiser sur son nez. "Tiens, fais un bisou toi aussi" qu'il murmure au petit lapin. Et paf qu'il le soulève délicatement et que son museau vient frôler la joue de la Poufsouffle. Il sourit encore et il vient encore déposer un rapide baiser sur ses lèvres cette fois-ci. Puis quand il s'écarte il baisse les yeux vers le lapin avant de dire "Il faut qu'on lui trouve un nom !" Il est tout gris le lapin, avec un ventre tout doux tout blanc, alors le King commence à faire travailler ses méninges. Il vient à nouveau resserrer la petite créature contre son torse avant de prendre de son autre main celle de Franky. "Merci Queen. Mais... mais moi j'ai rien pour toi. Viens au moins, je sais pas, on va à Pré-au-lard et je t'offre un petit déjeuner, ou une glace, ou un chocolat !" Et il attend pas grand chose avant de se relever, et de tendre la main vers Franky. Il a plein d'idées qui lui passent par la tête Rudy. Plein. Alors c'est pas négociable. Ils vont partir maintenant, tous les trois.

« Mais qu'est-ce que tu me caches Queen... » Franky appréhende, mais normalement elle ne peut pas se tromper, elle est quasi-sûre que Rudy a besoin d'une petite bestiole comme ce lapin là. Et là, le Serpentard part dans son monde, un monde tout doux apparemment, où il caresse le lapin, s'amuse avec ses oreilles. La Hemingway l'observe un instant, un petit sourire aux lèvres et elle ne peut s'empêcher de se dire que, pour une fois, elle a bien pensé. Elle a trouvé le truc parfait, la petite boule de poil là. Rudy ressemble a un enfant, c'est l'espace temps qui se fige là tout de suite. Et quand il la regarde, avec ses yeux qui brillent, Franky sent son cœur s'accélérer un peu, et elle ne peut s'empêcher de continuer à sourire. Elle ne sait pas vraiment quoi dire sur le moment, elle ne peut que le regarder droit dans les yeux, encore et encore, voir la lueur. Et ça la rend heureuse Franks, sans qu'elle sache vraiment pourquoi. « Il est adorable Franks » C'est clair. Et elle ne peut s'empêcher de rire un peu lorsque Rudy lui dépose un baiser sur le nez, et elle tend la main pour grattouiller le lapin entre les oreilles. Il est vraiment, vraiment adorable. « Tiens, fais un bisou toi aussi » Et c'est la chose la plus mignonne, lorsque Rudy parle avec sa petite voix et qu'il soulève le lapin jusqu'à sa joue. Franky ne peut s'empêcher de rire à nouveau, elle n'arrive pas vraiment à bien saisir l'instant présent, alors quand le Serpentard l'embrasse, elle ne peut s'empêcher de sourire un peu en baissant la tête.

Franky replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille puis redresse son regard vers le lapin, s'amusant à glisser un doigt dans sa fourrure. C'est tellement adorable, et en plus maintenant Rudy n'allait plus être comme un idiot en cours de métamorphose, il aura aussi un animal à transformer. En fait, elle restait la seule sans animaux dans Poudlard (avec Phoenix, évidemment, les Hemingway se soutiennent dans la pauvreté, eh). « Il faut qu'on lui trouve un nom ! » « Gribouille. » qu'elle lui répond automatiquement, un peu n'importe comment. Et elle se rend compte que c'est trop débile comme prénom, tout le monde appelle ses animaux comme ça dès le moment où ils sont gris. Franky secoue un peu la tête pour dire que c'est une mauvaise idée et qu'il vaut mieux continuer à chercher. Lorsque Rudy lui prend la main, elle n'hésite pas avant de la serrer doucement, son pouce glissant sur le dos de sa main.
« Merci Queen. Mais... mais moi j'ai rien pour toi. Viens au moins, je sais pas, on va à Pré-au-lard et je t'offre un petit déjeuner, ou une glace, ou un chocolat ! » Franky hausse un sourcil et le regarde se lever avant de prendre sa main et faire de même, récupérant son sac pour le mettre sur l'épaule. Elle hausse un peu les épaules. « Tu sais je veux rien moi... Mais bon c'est vrai que maintenant que tu me parles de petit déjeuner et de chocolat, tu m'as donné envie. » Elle se mordille un peu la lèvre en observant Rudy puis le lapin et finalement elle hoche la tête. Allez, oui, pourquoi pas. De toute manière ils perdent quoi sérieusement ? Rien. La métamorphose c'est nul, la rentrée c'est pire que nul, tout est nul aujourd'hui. Sauf Rudy qui tient sa main. Alors elle ne veut pas laisser ça passer si facilement. Elle ne veut rien laisser passer. Alors doucement elle tire sur la main du Serpentard et se hisse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres, avant de sourire doucement. « D'accord mon King, allons-y. »