maddox & willow, début décembre.

Maddox est un peu mal à l'aise. Ca fait maintenant quelque temps qu'il est dans cette maison, un autre endroit pour vivre. Il essaye de prendre ses marques mais c'est plus difficile qu'il n'y paraît, mais il a déjà son petit rituel, assis sur la banquette dans la cuisine, il lit un livre, une tasse de café devant lui, une cigarette en main. Il est plongé dans sa lecture, il est un peu anxieux quand même, il pense à sa mère à l'hôpital, sur le point d'accoucher. « Je peux te parler deux minutes ? » Il tourne sa tête vers la voix et il se pince la lèvre, il ne s'attendait pas à le voir là, et pourtant il devrait. Il devrait commencer à s'habituer à lui. Willow. Il recrache la fumée de sa cigarette et l'écrase dans le cendrier, vivement, peut-être que ça peut affecter son futur demi-frère ? Il n'en sait rien. Mais d'un coup, sans savoir vraiment pourquoi, Maddox devient tendu. « Euh... ouais, pourquoi pas. » Il sourit. Et le voilà qui s'aide du mur pour s'approcher de lui, il cherche une chaise. L'espace d'un instant, Mad est tenté de pousser la chaise à l'aide de son pied pour l'aider. Mais le geste se bloque, la main de Willow se pose sur la chaise, et lui il croise les bras. Mal à l'aise. « Tu sais .. j'ai jamais vu ton visage à proprement parlé. J'ai eu la chance de voir celui de ta mère avant l'accident, celui de mon père, mais le tien, c'est ... un mystère pour moi tu sais ? » Que répondre à ça ? Il ne sait pas trop. Maddox n'est pas habitué. Et sa main se passe nerveusement sur sa nuque. Il ne sait pas pourquoi il est comme ça, quelque part il est impressionné par Willow, mal à l'aise à cause de son handicape. « hm... j'ai rien de spécial, cheveux noirs, yeux bleus, plus clairs que ceux de ma mère. Je ressemble à mon père. » Et cette phrase là, ça le tue de la dire, de la cracher comme ça. Même s'il a toujours ce ton détaché, il aurait préféré ne pas le dire, ne pas l'avouer. Mais la vérité était là. Les doigts de Maddox pianotent un instant sur le bois de la table, mal à l'aise, il regarde ses chaussures, il ne sait pas vraiment à quoi s'attendre, il aimerait disparaître d'un coup. « Difficile de se faire une idée avec si peu de renseignements. Qui plus est, je ne connais pas ton père, j'veux pas avoir une image fausse de toi. Est-ce que tu serais d'accord que... » Il s'interrompt, grimace, Maddox relève son regard vers lui, intrigué. « ...je te touche le visage ? » Et là il se bloque direct, c'est étrange comme demande, c'est trop bizarre, il ne sait plus où se foutre. Il réfléchit un instant, devient muet, mur de glace. Il se protège. Ses doigts stop d'un coup, c'est étrange. Et finalement. « Oui, si tu veux. » Pourquoi pas ? Si ça peut l'aider. Et il repousse la tasse de café, se penche sur la table et tend ses mains vers lui. Il ne sait pas pourquoi il fait ça, ça lui vient naturellement, il se contente de suivre. « Donne moi tes mains. » Willow les cherche, et il les prend doucement, serre ses doigts dans les siens. Il hésite un instant, les porte enfin à son visage.

« Voilà. » C'est lâché maladroitement, il ne sait pas vraiment quoi faire. Willow le remercie tout doucement, et commence à passer ses mains sur son visage, sur ses joues, sous les yeux, sur les paupières, il n'oublie rien, il redessine chaque partie de son visage. Et Maddox frissonne un instant, il finit par fermer ses yeux, alors que sa main se serre et se desserre nerveusement. Il finit par rouvrir lentement un œil avant de grimacer lorsque Willow passe ses doigts sur son nez. Et d'un coup ça tombe, ironique, sans que lui-même s'y attende : « Je te plais ? » Automatiquement, il serre les dents. Idiot. Il se traite d'imbécile, il ne sait même pas pourquoi il a fait ça. Et Willow hausse un sourcil, finalement il a un léger rire, et le cœur de Maddox arrête de lui défoncer le torse. Et il lâche, sur le même ton : « J'suis pas sûr que t'aimerais savoir la réponse. Qu'est-ce qui t'es arrivé ? » Mad hausse un sourcil en l'entendant et il ne peut s'empêcher de répondre presque aussitôt, sur un ton boudeur. Un ton qu'il n'avait pas du tout prédit. « Je veux pas la savoir, alors. » Et il glisse ses pouces sur sa mâchoire, Maddox se fige un peu, et il n'ose plus bouger lorsqu'il sent ses doigts dessiner un instant ses lèvres. Et il se rappelle de la question au sujet de son nez anciennement cassé, maintenant plus très droit. « Un mauvais coup. Sur le nez... » Encore cet imbécile. Et Willow ne bouge plus ses mains maintenant, il les laisse au niveau de sa mâchoire, au point que Mad retienne sa respiration, s'interdisant tout souffle. Il n'ose plus bouger. « Au moins, ça nous fait un point en commun, on est tout les deux un peu cassés ? » Il rit, et Maddox le regarde, il ne peut s'empêcher de sourire un peu, alors qu'il le regarde droit dans les yeux. Oh, il sait qu'il ne peut pas le voir, mais il ne peut pas s'empêcher, il observe le bleu. « Je m'en suis mieux sortit que toi, on dirait. » Aussitôt, il se mord le bout de la langue, s'en veut d'avoir dit une connerie pareille. Il s'insulte à nouveau mentalement, il se traite d'idiot, encore et toujours. Will laisse retomber ses bras et il s'éloigne. Il l'a vexé ? Ca doit être ça. C'est un idiot sans tact. Il détourne le regard, se passe une main sur la nuque. Bon dieu. « On a... on a les yeux de la même couleur aussi. » Et Maddox l'observe, il hausse les épaules un peu, comme si ce n'était rien ce qu'il a dit. Et à sa dernière remarque, son sourcil droit se hausse un peu. Mad retient un soupire. « Je vois.. Enfin, j'imagine plutôt dans ce cas. Cheveux bruns, yeux bleus, t'as un duo gagnant. » Il sourit. Alors que Maddox grimace, il regarde le plafond, sa main revient sur sa nuque un instant. C'est quoi toute cette gêne là qu'il ressent ? Il aimerait tout jeter. Et finalement, un sourire en coin se dessine sur ses lèvres alors qu'il repose ses yeux sur Willow. « Ouais. On peut pas dire que t'es perdant non plus... » Et à cet instant, son téléphone se met à vibrer, il saute littéralement dessus, il sait que c'est son beau-père qui lui donne des nouvelles. Et une bonne. Sa mère à accouché. Bambam, son cœur bat un peu plus, un sourire débile se dessine sur ses lèvres, et d'un coup la peur le prend en même temps. En tout cas le mélange est explosif. « Faut qu'on aille à l'hôpital, Willow. » Et alors qu'il se redresse, Will fait de même, mais il attrape doucement son poignet, et Maddox s'approche, par réfléxe, sa main se pose sur son épaule et il l'aide à se lever de sa chaise. « Allons-y alors ! » Avec plaisir.
Round, and around, and around, and around, we go.

maddox, vacances de pâques.

« Maddox tu lui as pas fait de bisou ! » Il se retourne, regarde le bébé devant lui, et hausse un sourcil. La petite fille le regarde avec ses grands yeux bleus, et Maddox l'observe, jette un coup d'oeil à sa mère, revient sur la petite, il fronce les sourcils. « Roaar. » et fait mine de lui manger la main que la petite lui tend avant de la prendre dans ses bras et la porter jusqu'à lui pour l'embrasser sur la joue et la repose sur le canapé avant de partir. Son moment préféré c'est quand il peut enfin partir, oublier tout et se concentrer sur ce qui l'entoure. C'est pour ça qu'il lève sa baguette en l'air, alors que le Magicobus apparaît d'un coup, manquant de le renverser. Heureusement qu'il est habitué, il fait un pas en arrière et regarde le bus violet face à lui. Bien. Sans attendre plus longtemps, il monte à l'intérieur et s'assoit sur l'un des lits, étale ses jambes. « Pré-au-Lard » Et il tend les noises que coûte le voyage avant de regarder par la fenêtre. Le paysage défile tellement vite que ça lui donne mal aux yeux, mal au cœur presque. « Chocolat chaud ? » lui demande le contrôleur, et Maddox se tourne un peu vers lui, fait un signe négatif de la main. C'est pas vraiment son truc le chocolat chaud. Et finalement le bus arrive à destination alors Maddox sort, les mains dans les poches, il les remercie d'un hochement de tête. Même s'ils ont l'habitude de le voir souvent, ce n'est pas pour autant qu'il reste des heures à parler avec eux. Il fait ça vite fait et se casse, ne demande pas plus.

Et sur le Pré-au-Lard, là aussi il a ses habitudes, il se dirige jusqu'à la terrasse d'un pub et s'y installe. C'est très fréquenté, alors forcément il y a une tonne de gens qui passent là, quoi de mieux pour lui ? Il se pose, commande une bière et sort son carnet pour noter des choses à l'intérieur. Des manies qu'on les gens, des choses qui sortent de l'ordinaire, tout y passe et il y note tout. Et alors qu'il griffonne quelques mots, il regarde la date du jour et son cœur se pince un peu. L'été. C'est le moment où il a découvert ses pouvoirs, c'est le moment où tout a changé. Et ça passe d'un coup dans sa tête, ça lui rappelle tout. Flash. Sa sœur jumelle et lui. Flash. La chambre. Flash. L'armoire. Flash. Le bruit que fait l'armoire lorsqu'elle tombe. Flash. Les cris. Flash. Son père. Terrible. Puant l'alcool, criant. La fureur. Tout arrive d'un coup dans sa tête et Maddox serre ses doigts sur le papier, le froisse sans même s'en rendre compte. Pourquoi maintenant ? Il ne veut plus se souvenir de tout ça, il veut tout oublier, l'Australie, son père, sa sœur, la vie d'avant. Ne plus se rappeler. Et il cherche dans ses poches, en tire une cigarette maladroitement roulée. Il la glisse dans sa bouche, l'allume, fume, se consume. Il inspire longuement, alors qu'il vient gratter le bois de la table du bout de son ongle. « Monsieur, votre bière. » Maddox relève la tête, affreusement pâle, il hoche la tête pour remercier, il ne sait pas parler aux gens, il ne sait pas comment les aborder, comment être.