Meurtrier. C’est meurtrier le Quidditch pense le King en se laissant zigzaguer jusqu’au sol. Il a même plus les forces de tenir le manche du balai, et ses jambes pendent lamentablement. Bilan de la partie, trente beaux points marqués. Six ou sept cognards encaissés. Des coups d’épaules donnés à tout va. Phoenix qui a voulu le faire tomber de son balai, et Franky qui lui a sauvé la vie. C’est pas mal. Le King se porte une main au visage, à deux mètres du sol, et il serre les dents quand il la voit tachée de sang. Ce cognard en pleine tête est sans doute la pire chose qui lui soit arrivé. Son poignet, ses jambes, son épaule, le dos même, ça allait. Mais le visage. Il avait cru le match fini pour lui. Se sentant complètement étourdi et déstabilisé. Son crâne tembourinant comme un marteau piqueur et une douleur aigue lui prenant la moitié du visage. Pas étonnant qu’il n’ait pas géré la fin de la partie.

Merci Clyde, continue de penser le King. Il se promet d’aller fêter cette victoire avec son camarade une fois retourné dans les vestiaires. Mais pour l’instant il a besoin d’une pause Rudy . Une pause d’agitation, une pause d’euphorie. Une pause de tout ce bruit constant autour d’eux. Et les deux derniers mètres jusqu’au sol lui paraissent libérateurs. La lumière divine. Il se mord la lèvre et pose la pointe de son pied droit par terre. Mais une douleur persistante lui frappe tout le tibia et le King en perd son équilibre. Par reflexe il arrive heureusement à se rattraper avec sa main droite et à éviter un nouveau choc. Une fois son balai posé à ses côtés Rudy s’allonge de son tout, sentant enfin ses muscles se relâcher. La douleur ne disparaît pas, mais il y a toute cette pression qui retombe et qui semble égaliser les maux. Rudy finit par fermer les yeux, les bras écartés des deux côtés de son corps. Il ose pas vraiment regarder l’état de ses membres . Vérifier ce qui est cassé, ce qui ne l’est pas. Il sait simplement que y’a cette douleur dans sa tête qui l’emporte sur tout le reste. Enfin les yeux fermés tout va bien, du coup il sent même pas quand Franky s’approche. Il sait juste qu’elle est là, à califourchon sur lui et du coup il ouvre la moitié d’un œil, en tentant un sourire. « Sans rancunes King ? » Rudy se laisse échapper un rire, mais ça le fait pus grimacer qu’autre chose. Okay il doit avoir une côté cassée. Et quand Franky s’approche et l’embrasse il s’y attend pas trop, mais ça lui fait un bien fou. Il en oublie même qu’il est un peu dégueulasse, avec du sang partout sur le visage. De vrais warriors. Il essaie de bouger ses bras pour venir les poser sur les hanches de la Queen, mais même ça ça lui paraît trop difficile. Alors il profite juste un peu, tandis que son cœur s’emballe, se remet en marche après l’intermède subit pendant le match. Et quand elle éloigne son visage le King sourit. Plein d’étoiles. « Je pourrais rester ici sans bouger toute ma vie. » Genre. Je ne peux plus bouger. Allo. La lune appelle la terre. L’astronaute est bloqué dans une nouvelle dimension.
Mais il se mord la lèvre tandis que son bras droit se soulève et qu’il vient chercher la main de Franks avec la sienne. « Ca va toi Queen ? » C’est vrai. Il est pas le seul amoché de l’histoire. Franky s’est battue. Et ils font une bien belle équipe là, réduits à néant en plein milieu de la pelouse. Ses doigts caressent lentement sa main.

Franky ne sait pas trop ce qu'il se passe, ça cogne dans sa tête. Boom, boom, boom. Elle est presque sûre que c'est son cœur qu'elle entend. Que tout va exploser. Et elle s'approche mode zombie, elle s'assoit sur Rudy et l'embrasse. Parce qu'elle doit se faire pardonner de l'avoir détruit pendant tout ce match. Elle est presque certaine de l'avoir tué, le pire ? Le cognard en plein dans la tête. Bordel, ça c'était le pire. Alors elle-même elle a pas trop compris à la fin quand elle a dévié le cognard. La voilà qui se met à rire quand elle rompt le baiser, elle est fière de son travail, parce que même si elle a pas gagné, elle a bien remplit son rôle de batteuse. Rudy en est la preuve même.
« Je pourrais rester ici sans bouger toute ma vie. » Franky a un petit rire et elle hoche la tête, pour faire comme si elle comprenait, parce que oui c'est ça, elle resterait bien là, à ne plus sentir la douleur dans sa jambe et dans son bras. Doucement elle murmure : « Moi aussi, mais avant ça je dois démolir quelqu'un. » Un léger sourire en coin se dessine sur ses lèvres, et elle grimace bien vite. Un cognard lui a gentiment dégommé la pommette, le dernier qu'elle s'est prit pour permettre à Alhena de marquer. Et ça fait mal quand elle sourit, alors quand elle rit c'est pire, elle a mal partout. On dirait une vieille grand mère là.
Et Rudy lève sa main pour prendre la sienne alors elle se mord la lèvre, parce que ça lui fait mal, c'est son poignet cassé. Mais elle s'enfiche, parce que malgré la douleur, elle sent quand même les doigts de Rudy caresser sa main. « Ca va toi Queen ?  » Elle hoche la tête alors qu'un sourire s'étale sur ses lèvres, elle essaye de bouger un doigt mais ça lui fait trop mal alors elle ne fait rien. « Tu me connais, j'ai connu pire. » Un fier sourire s'étale sur ses lèvres, et elle lève sa main non atteinte, la droite, et la glisse doucement sur les cheveux de Rudy pour soulever quelques mèches, voir un peu ce qu'elle lui a fait. Elle fronce les sourcils et soupire. « Je te préfères en gardien. » Moins de dégâts, c'est clair.
Franky sourit finalement, enfin elle grimace et sourit en même temps, ça doit être marrant à voir. Et elle passe sa main sur sa joue, doucement, elle la frôle à peine en fait, elle ne veut pas lui faire mal. Alors elle vient l'embrasser à nouveau, du bout des lèvres cette fois. Et elle fait la moue. « Je veux rester toute ma vie comme ça, je veux pas aller à l'infirmerie. On va devoir prendre des trucs dégueulasses King. »

Bonjour les larves. Le King est incapable de se lever. Il sent qu’au moindre contact de sa jambe par terre un truc va se casser, alors il est bien allongé comme ça. Sans rien faire. Sans penser à rien d’autre qu’à la bouffée d’adrénaline qui l’envahit encore, qu’à son cœur qui bat au contact des lèvres de Franky, et qu’à ce petit rayon de soleil qui les réchauffe. Après la tempête, l’accalmie. Ca fait du bien bordel ouais. Et Rudy a envie de refermer ses yeux et de se laisser un peu bercer comme ça, avec Franky, le silence. Plus trop penser à grand-chose. Et c’est bizarre quand même, parce que la sensation d’être sur un balai lui manque déjà. L’air frais, et puis le vide, la vitesse. Pas les cognards. Mais tout le reste. Il a bien envie d’y retourner. Enfin après une pause. Une longue pause. « Moi aussi, mais avant ça je dois démolir quelqu’un. » Et le King écarquille un peu les yeux. Quoi ? Démolir qui ? Faut croire que sa tête a pris un sacré coup parce qu’il met un peu de temps à tout réaliser. Mais la Queen sourit, alors ça le détend. Lui aussi il se sent sourire. Il lui prend délicatement la main, la caresse un peu. Il a peur de lui faire mal. Plus qu’elle n’en a déjà.
Le King soupire un peu. Il a l’impression que ses poumons peuvent enfin s’emplir d’air. Comme si pendant toutes ces heures il avait été contracté à en oublier de respirer. Comme si d’un coup tout reprenait un rythme normal dans son corps, dans son cœur. Alors quand la Queen lui rappelle qu’elle est une battante le King sourit. C’est vrai. Jusqu’à l’année dernière lui aussi il était là, batteur, à se taper avec elle à chaque dispute jaune/vert. Mais c’est un peu plus difficile quand on est de l’autre côté de la barre, en poursuiveur, et qu’on voit enfin c’que c’est de se prendre un coup Hemingway. Enfin, des coups Hemingway en comptant ceux de Phoenix. Le King grimace un peu quand il sent la main de Franky se poser sur son visage. Il sait qu’elle fait attention, mais faut dire que de ce côté ça lui fait franchement mal. « Je te préfère en gardien. » Le King se laisse échapper un petit bruit victorieux. Genre eh. Il leur a mené la vie dure en poursuiveur. C’était cool. Mais il bouge pas, parce qu’à chaque mouvement il pense que sa tête va tomber de son cou. « J’ai trop aimé. Je crois que je vais demander à devenir poursuiveur. Pour l’adrénaline. Pas pour les coups. » Il fait une petite moue comme pour râler de ce qu’il s’est pris, mais au final il est fier de Franky et de son équipe. C’était dur de leur arracher la balle à ces putains de licornes.
Et quand il sent son souffle qui s’approche de son visage, toute moue boudeuse disparaît. Y’a juste ce mince sourire, celui qui attend que ça, que les lèvres de Franky viennent se poser contre les siennes. Ne serait-ce qu’un simple instant. Sa main lâche celle de la Queen et vient se poser délicatement contre son cou. Il a envie qu’elle reste comme ça, contre lui. Et elle semble d’accord. Synchronisation de pensée hehe. « … je veux pas aller à l’infirmerie. On va devoir prendre des trucs dégueulasses King. » oh non. Rudy grimace. Noooon. Pas ces potions. En plus il lui fait que moyennement confiance à l’infirmière. On dirait un petit enfant Rudy, avec ses sourcils froncés et ses traits tendus, en signe de dégout. Mais c’est plus fort que lui « Oh les potions pour faire repousser les os… Oh non c’est mort moi je touche pas à ça. » Petit caprice, ni vu ni connu. Mais le King c’est le King, il fait ce qu’il veut. « J’vais nous en faire moi-même des potions, ça va être réglé vite fait bien fait cette histoire tu vas voir. » Oui bien sûr. Il se porte une main contre son visage, et vérifie que ça pisse plus le sang, et puis il tente de se redresser un peu, il s’appuie sur son coude droit, galère un peu, mais vient enfin déposer un baiser sur la joue de Franks, près de sa blessure. Un baiser magique.

Elle sait pas si c'est le coup qu'elle s'est prit sur la tête, mais Franky elle commence à partir, genre elle a trop mille pensées qui se bousculent dans sa tête. Elle rêve d'étriper Misha, de faire la fête, de sauter dans les bras de Phoenix, et surtout de remonter sur son balais et démonter tout le monde. Faut croire que le seul moment où elle est bien Franky, c'est là-haut. Et puis surtout, surtout, surtout, elle a envie d'être avec Rudy. Elle s'en veut un peu de l'avoir amoché comme ça, mais c'était dans le jeu, c'était son poste à elle. Et un mince sourire dessine ses lèvres alors qu'elle regarde le Serpentard. Elle se laisse un peu partir dans ses pensées, elle se mordille la lèvre. Elle ne remarque même pas que le King s'agite un peu. « J’ai trop aimé. Je crois que je vais demander à devenir poursuiveur. Pour l’adrénaline. Pas pour les coups. » La Poufsouffle a un léger sourire en coin et elle finit par hocher la tête, lentement, de peur de voir sa tête rouler au sol sans doute. Et elle a un air moqueur lorsqu'elle murmure : « T'es vraiment un pauvre petit, dis donc King. »
Et quand elle l'embrasse, elle sent son cœur battre un peu plus vite, et elle est presque rassurer de voir que tout se passe bien de ce côté. Et puis vient le sujet des potions, le petit passage délicat, mais l'épaule de Franky la lance truc de ouf, et elle est pas sûre de pouvoir rester longtemps consciente encore. La douleur lui donne presque envie de s'évanouir, et elle est sûre que lui aussi, il doit être dans le même état. Même le plus warrior des warriors doit finir par soigner ses blessures à un moment, sinon il est dans la merde. « Oh les potions pour faire repousser les os… Oh non c’est mort moi je touche pas à ça. J’vais nous en faire moi-même des potions, ça va être réglé vite fait bien fait cette histoire tu vas voir. » Franky entrouvre un peu la bouche, l'air choquée et fronce ses sourcils avant de rire, elle finit par hocher la tête. « Okay je vois, t'es un gros bébé Rudy. » Et quand il lui fait un bisou sur la joue, elle grimace un peu et finit par sourire.
Alors la guerrière reprend du service, ouais, et voilà la Queen qui se lève du sol en prenant appuie sur sa jambe gauche. Elle est cassé des deux cotés, ça devient difficile d'équilibrer tout ça... Mais elle finit par être debout et elle tend sa main valide à Rudy, plantant sa jambe valide solidement dans le sol. « J'te montre comment on fait chez nous, t'sais, chez les dur à cuir. » Et elle prend la main valide de Rudy pour l'aider à se remettre debout, et en une seconde à peine elle s'est glissée contre lui pour lui servir de soutient. « Appuie doucement ton bras, okay, je crois que je me suis déboîté l'épaule. J'vais te servir de béquille, et tu feras pareil pour moi. On va réussir, on va leur montrer qu'on est pas des tapettes. » Et Franky sourit, elle a un grand sourire plein d'étoiles, plein de cosmos, plein de tout ça, plein d'eux.

Le King hausse un peu un sourcil quand il sent les moqueries de Franky. Sans blague. On peut même plus se laisser rêver à yeux ouvert. Rudy lève un peu le regard et se perd un instant à observer le terrain de son bas. C’est marrant de le voir comme ça. Vide. Sans personne à se taper, sans souaffle à arracher. Sans commentaires et cris venant des gradins. Il sent déjà un instant de nostalgie. Mais tout ça disparaît bien vite suite au baiser de la Queen. Et il sait pas trop quoi faire. D’un côté il n’a pas envie de bouger. Il a envie de rester là avec elle, parce qu’il se sent toujours comme revivre quand elle est là. Mais il la voit grimacer un instant et lui aussi il cache pas que la douleur commence à l’envahir véner. Si après le match l’euphorie et l’adrénaline aveuglaient un peu ces élans de douleur, maintenant, revenus à la normale, le King ne sent plus que des douleurs aigues, un peu partout. Surtout dans sa tête, dans la nuque. Ouais, partout. Et oui elle a raison, il faut qu’ils aillent à l’infirmerie. D’ailleurs y’a plus que eux deux sur le terrain, tous les autres ont déjà disparu. Mais c’est difficile pour Rudy, l’infirmerie il n’a jamais aimé ça. Il a toujours préféré serrer les dents, même après ses expériences les plus explosives. C’est dur d’admettre qu’il a besoin de quelqu’un d’autre dans le domaine des potions. Question d’honneur. « Okay je vois, t’es un gros bébé Rudy. » Le concerné prit un air offusqué un instant. N’importe quoi. Mais il décide de ne pas répondre, parce que de toute façon quand les Hemingway ont une idée en tête c’est difficile de la leur enlever. Rira bien qui rira l’dernier sur les lits de l’infirmerie.
Et Franky commence à s’agiter, alors le King fronce un peu les sourcils. Déjà ? Déjà. Il sent que ça commence à tourner un peu autour de lui et c’est vrai que ça va plus trop partout dans son corps. Franky est debout en un instant. Mais lui c’est juste impossible. Il est persuadé d’avoir le tibia pété et l’autre genou s’est pris un bon coup. Ca va être tranquille pour garder l’équilibre ouais. « J’te montre comment on fait chez nous, t’sais, chez les dur à cuir. » Il tend sa main droite et non sans difficulté il arrive à plier son genou gauche et prendre appui. Ca lui lance terriblement et le King ne peut que se mordre sa lèvre déjà fendue, pour tenter de ne pas se laisser prendre par la douleur. Et quand il est debout il en est presque soulagé, même s’il veut déjà se laisser retomber par terre. Il sent Franks qui vient se glisser contre lui « Appuie doucement ton bras okay, je crois que je me suis déboitée l’épaule. J’vais te servir de béquille, et tu feras pareil pour moi. On va réussir, on va leur montrer qu’on n’est pas des tapettes. » Malgré tout, ça le fait sourire Rudy. Et il pose son bras valide autour de Franky, pour éviter d’appuyer sur son épaule. Et puis il tente un premier mouvement, un premier pas. Ca l’exaspère de se sentir aussi impuissant. Il sent déjà le soupir d’énervement. Mais il essaie de se dire que oui, ils sont pas des tapettes. A deux ils peuvent tout faire. Et refaire le monde même. « Tu me dis si j’te fais mal. » Il tourne un instant la tête, même si ça lui lance dans toute la nuque et ça remonte dans ses cervicales. Et il tente un petite sourire, un peu timide, un peu désolé. « Allez pronostics, tu crois qu’on y est dans combien de temps ? J’lance les paris. » Le King continue de se mordre la lèvre tout en faisant des pas approximatifs. Il ose à peine poser son pied droit sur le sol. « Ca serait tellement cool d’avoir un tapis magique. » Et il sent un petit rire le prendre, et lui taper droit dans les côtes. Aaah, ah, ça se transforme en toux. « Désolé » qu’il dit, pour s’être peut-être un peu trop appuyé sur la Queen. Mais ils vont y arriver. Avec ou sans tapis. C’est bon ils sont déjà dans le parc. Ca le fait sourire aussi Rudy, et il se serre encore un peu contre la Queen. Juste comme ça, juste parce que ça va mieux quand il est avec elle.

Voilà que Franky grimace, parce que debout, toute la douleur se fait ressentir d'un coup. Et elle est bien fatiguée aussi. Alors elle se mordille un peu la lèvre, nerveusement peut-être. C'est bizarre, mais elle ne ressent même pas la défaite. Peut-être parce qu'elle est avec Rudy, et qu'elle oublie un peu tout ce qui est au tour, et que c'est pas grave si elle a pas gagné. Ouais. C'est pas grave. Et, doucement un sourire dessine les lèvres de Franky.
Et les voilà qui se mettent en route, doucement, très lentement même, un pas, puis deux, et une grimace. La Poufsouffle soupire doucement et ferme ses yeux. Bon dieu c'est dur. Et puis quand Franky a mal, elle se penche sur un sujet qui lui tient à cœur, un truc qui bouffe encore plus ses sentiments que la douleur physique. Et elle se met à penser, un instant, à l'année prochaine, et son visage se ferme un peu. « Tu me dis si j’te fais mal. » C'est pas ça qui fait mal. Mais elle ne dit rien, elle redresse sa tête et la hoche un peu, dans ce qui est permis surtout dans sa douleur. Elle s'est un peu transformé en poupée chiffon. Mais elle sourit parce que ça va, Rudy fait attention quand il pose son bras sur elle. « Allez pronostics, tu crois qu’on y est dans combien de temps ? J’lance les paris.  » La Queen sourit un peu et fait mine de réfléchir, mais la réponse est évidente : ils vont mettre longtemps. Parce que vu leur état, ça fait un peu peur. Même s'ils arrivent déjà à l'entrée du parc, la distance paraît tellement loin. Tellement. Et Franky pousse un léger soupir. Finalement elle regarde leurs pieds et trouve que c'est le bon moment pour rigoler. « J'ai l'impression qu'on marche sur le lac quand il est gelé, putain, on va mettre cinq heures à arriver King. » Et elle redresse doucement la tête pour voir où elle marche. Elle sautille sur une jambe depuis avant, ou alors traîne sa jambe blessée comme un sac à patates.
«  Ca serait tellement cool d’avoir un tapis magique. » « Comme ça ce sera plus rapide pour toi de venir me voir. » C'est sortit tout seul et Franky se mord la lèvre et ferme un instant les yeux en se disant qu'elle est quand même bien idiote d'avoir lâché ça comme ça. Genre coucou la bombe. Putain quoi. Du coup elle entend même pas quand le King s'excuse, mais au moins la douleur dans son épaule la ramène un peu à la réalité et elle pousse un léger gémissement de douleur avant de secouer la tête de droite à gauche. « T'inquiètes. On y est bientôt. » Ou peut-être pas, ils ont déjà fait plus d'un quart du parc, mais il reste encore les trois quarts plus les escaliers. Courage.

On dirait deux limaces. Qui se trainent tant bien que mal. Trainent des pieds. Trainent des pensées. Le King grimace un instant quand il sent son pied percuter un gros caillou échoué là. Et puis il sautille, le dépasse, avance. Ils ont bientôt fait un bon bout de chemin. Vu leur état ils s’en sortent pas mal. Deux infirmes peut-être, mais deux infirmes qui ne se lâchent pas. Rudy a parfois la sensation qu’il va tomber, ou qu’il doit s’arrêter. Parfois ça devient flou autour de lui, et deux secondes plus tard tout reprend normalement. Il se maudit de pas avoir de pilules, un petit remontant, n’importe quoi. Même du chocolat. Mais quelque chose qui leur ferait du bien là. Qui leur donnerait du courage. « J’ai l’impression qu’on marche sur le lac quand il est gelé, putain, on va mettre cinq heures à arriver King. » Elle a pas tord. Rudy se laisse échapper un sourire. Il aimerait bien d’un coup pouvoir tout lâcher et courir. Juste pour voir ce que ça fait, d’avoir le total contrôle de son corps. Là il a juste l’impression qu’il part en lambeaux, et que malheureusement, il va rien pouvoir y faire. L’infirmerie. Il se sent blanchir.
Rudy relève la tête, il regarde un peu où ils en sont. Il se prend à rêver de ce tapis magique. Celui à propos duquel ils ont souvent rigolé avec Franky. Ca serait pratique. « Comme ça ce sera plus rapide pour toi de venir me voir. » Rudy s’arrête un instant. Il baisse la tête et se mord la lèvre. Il n’y avait plus trop repensé à tout ça. Plus trop depuis son retour. Cette fois là. Y’a pas si longtemps. Il a envie de serrer dans ses bras Franky d’un coup, mais il a peur de la casser en deux. Et de se casser aussi. Alors il se contente simplement de caresser un peu son dos, avec sa main qui le soutient. Et puis il cherche son visage, ses yeux. Ceux qui sont souvent illuminés de la lueur magique. Leur lueur magique à eux. « J’trouverai toujours un moyen pour venir te voir Queen. » Même s’il doit traverser l’Océan à la nage. Se battre contre un lion. Contre la mafia mexico-roumaine. Même s’il doit voler depuis le fin fond de l’Océanie. Ou traverser l’Europe en sac à patates. Il trouvera toujours un moyen d’arriver. Mais il résiste pas. Il s’arrête à nouveau et sautille pour lui faire face, avant de venir déposer un nouveau baiser sur ses lèvres. Fugace peut-être, mais il se sent mal d’un coup. Mal qu’elle pense à tout ça. Alors qu’ils pourraient s’amuser. Fêter. Et en même temps il sait qu’elle y pense bien plus qu’elle ne le lui en parle. Alors même s’il évite de s’épancher à ce sujet le King, ça lui fend toujours un peu le cœur quand ça leur retombe dessus. Et dans ces moments là il a envie de rien d’autre que d’être là avec elle. Lui prendre les mains, la serrer dans ses bras, l’embrasser. Vivre.
Il s’éloigne un peu, se mord la lèvre et il se replace à côté d’elle, reprend appui. Attend qu’elle en fasse de même. Il essaie de pas trop penser à son regard assombri, mais y’a juste ces mots qui lui tournent en tête. Alors il veut trouver un tapis magique, oui. « On y est bientôt. » Le King fait un léger signe d’approbation, et il se concentre sur ses pas. Sur ses mouvements. Sur tout ce qui peut leur éviter une seconde de plus de ce calvaire. « Pause quand on arrive au château ? » Il sent qu’il en a besoin. Ca recommence un peu à tourner, et il a beau fermer les yeux et tenter de rester focus, le mal de crâne l’emporte un peu sur tout le reste. Il sent même pas son portable qui vibre dans sa poche. Rudy essaie de se reprendre, mais il se contente finalement d’un simple soupir. « Faudra quand même fêter ça. » La victoire. Leur victoire. Tout. Eux.

« J’trouverai toujours un moyen pour venir te voir Queen. » Un sourire dessine les lèvres de Franky et elle hoche doucement la tête, elle est bête de penser à ça maintenant, elle arrive toujours à casser tout. C'est comme ça, dès qu'elle touche quelque chose, ça se casse la gueule. Faut croire qu'elle est maudite, quelque part. Et quand Rudy se place face à elle, elle inspire lentement et se fige, son corps tout entier tremble, et elle ne sait pas si c'est à cause de la douleur, ou si c'est à cause de tout ça, mais elle ferme les yeux. Et quand il l'embrasse, elle sent un frisson la prendre, et sa gorge se serrer, mais elle ne va pas se mettre à pleurer maintenant, non. Elle va oublier, mettre de côté pour se concentrer sur le présent, oublier le futur, le repousser quoi qu'il arrive. Mais ça revient toujours, ça revient et ça la frappe d'un coup, souvent quand elle s'y attends le moins, ça brise son sourire un instant, et elle n'arrive plus à le sortir de sa tête. C'est un peu pareil là, et elle s'en veut tellement. Et elle aimerait le lui dire, au King, mais rien ne sort.
« Pause quand on arrive au château ? » Franky hoche doucement la tête, c'est la meilleure idée du siècle, ça ne fait aucun doute. Et quand elle regarde la distance qu'il reste à parcourir, elle inspire et se motive. Elle vire au loin toutes ses pensées et se concentre simplement sur la distance à parcourir entre eux et les escaliers. Vite. Elle veut s'asseoir là-bas et ne plus bouger, sérieux, parce qu'après faut attaquer les escaliers, et elle est pas sûre d'être prête encore pour ça, la petite. Si seulement les escaliers pouvaient directement monter jusqu'à l'étage qu'ils désiraient, ça arrangeraient les choses. Non, à la place ils te font prendre le mauvais couloir. « Faudra quand même fêter ça. » Qu'ils arrivent là en haut vivants ? Et puis elle comprend, elle se rappelle que si son état est aussi pitoyable c'est bien à cause d'un match de Quidditch. Celui gagné par l'équipe de Rudy, les farfadets. « C'est pas une fête pour les gagnants ? » Un sourire dessine un instant ses lèvres.
Et voilà. Sans même s'en rendre compte, et en traînant pas mal quand même, ils sont arrivés aux escaliers. La Queen pousse un grognement lorsqu'elle s'assoit au ralentit puissance mille. Putain, on dirait une momie quoi, ça craint. Et elle grimace quand elle se tourne un peu vers Rudy, et elle lève sa main valide pour la mettre dans son décolleté. « Hm... J'dois avoir, un p'tit truc qui traîne là. » Et elle tire un paquet de cigarettes, et quand elle l'ouvre, à l'intérieur il y a juste un briquet et un joint parfaitement roulé. A la santé de son équipe, ouais, ou surtout pour oublier un peu tout ce mal dans son corps. Elle le tire du paquet et le glisse entre ses lèvres avant de l'allumer. A peine elle aspire la première latte que sa vie va déjà carrément mieux. Et elle continue de fumer avant de le tendre au King, un sourire en coin. « C'est mieux que n'importe quelle potion. »

C’est pas facile de toujours faire comme si de rien n’était. De savoir que oui il doit partir. Parce que de toute façon les études sont finies pour lui. C’est bientôt une ère révolue. Et puis il a ce projet. Il a beau essayer de ne pas y penser trop souvent Rudy, y’a quand même toujours une part de lui qui est tiraillée. Alors quand Franky lui en parle et qu’il ne s’y attend pas le King se sent un peu mourir de l’intérieur. Il tente de s’accrocher à ce sourire qu’elle fait suite à sa promesse, mais il finit par simplement baisser la tête à nouveau. Et se focaliser sur ses pas. Un. Deux. Trois. Allez. Compter chacun de ces efforts ça lui fait du bien. Ca lui occupe l’esprit un instant. Comme cette pensée du château qui s’approche de plus en plus. Rudy n’a jamais été aussi soulagé d’apercevoir les portes d’entrée. On dirait presque un mirage tant tout lui paraît confus. La douleur. Les pensées. Franky. Sans s’en rendre compte il serre son poing gauche, oublie qu’il s’y était pris deux cognards, et alors se mord la lèvre pour tenter de ne pas céder à l’élan de douleur. Il aimerait dire quelque chose le King. Même une bêtise. Mais simplement quelque chose pour faire agrandir ce sourire. Pour voir ses yeux briller d’étoiles. Sauf que c’est pas un mec très doué Rudy, avec tout ça. Il sait pas vraiment comment faire pour gérer les émotions, alors il se contente de parler du match. C’est ce qui lui semble le plus concret là tout de suite. La plus évidente sortie de secours. « C’est pas une fête pour les gagnants ? » Il sourit un peu à son tour. Est-ce qu’il va y avoir une fête ce soir ? Pas sûr. A moins que l’infirmière leur laisse le contrôle des locaux. Mais ça lui semble peu probable à Rudy. Le seul truc qu’ils vont boire à la tombée de la nuit ça va être une vieille potion verdâtre pour les os, et puis une potion pour dormir. Se reposer. Et mine de rien il a hâte. Il sent qu’il en a besoin de cette potion. « Personne n’a perdu aujourd’hui. » Ils se sont tous battus et tous deux en sont bien l’exemple le plus net. Deux épaves. Mais deux épaves qui marchent la tête haute. Rudy sent des picotements lui prendre le visage et c’est bizarre, peut-être qu’il devrait s’inquiéter, mais à la place ça le fait juste sourire encore plus.
Et quand ils arrivent aux marches il se laisse échapper un soupir entre ses lèvres plissées. Il se laisse échouer aux côtés de Franky, non sans difficultés et grimaces diverses et variées. Et il pose un instant sa tête sur son épaule saine, juste les yeux fermés. Deux secondes. Peut-être trois. « Hm… J’dois avoir un p’tit truc qui traîne par là. » Rudy ouvre les yeux et il relève la tête en voyant la Queen allumer un joint. Pendant un instant son esprit le met presque en alerte genre, est-ce que c’est raisonnable de fumer avant d’aller à l’infirmerie ? Mais depuis quand est-il si raisonnable le King. Il balaye bien vite toute pensée consciencieuse et attrape le joint que lui tend Franky. « C’est mieux que n’importe quelle potion. » Il approuve d’un hochement avant de tirer une première latte. Et puis une deuxième. Et c’est vrai que ça va un peu mieux. C’est peut-être juste son cœur qui s’est calmé. « C’est clair. » Il a un peu l’impression que ses muscles se détendent, et il sait pas trop si c’est la drogue ou simplement tout son corps qui se relâche enfin après cet effort démesuré. « Tu crois qu’il nous prépare quoi Abraxas pour la suite ? Une épreuve de cuisine moldue ? Ca serait drôle. Avec les recettes de mamie Jazzy j’aurais peut-être mes chances. » N’importe quoi. Vous avez déjà vu Rudy avec une toque de chef sur la tête ? A coup sûr il en faut une size XXL. Il rit un peu et puis tend le joint à la Queen.

« Personne n'a perdu aujourd'hui. » Franky grimace un instant parce que c'est faux, elle a perdu, elle a mené son équipe à la défaite, alors qu'ils étaient dans une superbe remontée, alors que tout allait pour le mieux. Non, ce n'est pas elle, c'est son attrapeur, ce stupide Misha. En plus de le supporter dans le manoir Hemingway, elle devait se le trimbaler dans son équipe. Alors oui, aujourd'hui Franky a perdu. Alors elle ne reprend pas la phrase, elle préfère faire comme si de rien n'était. Elle ferme les yeux et se mordille la lèvre parce que tout son corps lui fait mal, elle ose à peine bouger que ça lui tire partout. Alors quand elle s'assoit, c'est le soulagement, elle se sent revivre presque. Mais en même temps, tout lui fait mal. Bon dieu, elle ne sait plus sur quel pied danser. Vaut mieux arrêter la danse pour aujourd'hui. La Poufsouffle laisse Rudy poser sa tête sur son épaule et elle sourit, elle dépose un baiser dan sa chevelure et grimace, sa pommette lui fait atrocement mal, elle n'imagine même pas la tête qu'elle doit avoir. En fait, ça commence à l'inquiéter, surtout que le Serpentard a perdu beaucoup de sang, alors elle se dit qu'il est temps d'aller à l'infirmerie, il est temps de se faire soigner.
Mais avant tout ça, un petit remontant, et Franky tire sur son joint, elle inspire, ça fait du bien de ouf. Elle sent déjà son corps se détendre un peu, et elle essaye de ne plus se focaliser sur ses douleurs. Elle passe le joint, elle sait que ça ira mieux aussi pour Rudy, ils ont juste besoin de l'un et de l'autre, comme des soutiens. A eux deux, ils sont invincibles, pas besoin des autres pour savoir ce qu'ils valent ou encore quoi faire. Aujourd'hui, sur le terrain, c'était epic. « C’est clair. » Un sourire dessine les lèvres de la Poufsouffle parce qu'elle sait que le joint terminé, faudra monter en haut, direction l'infirmerie, et les avaler quand même ces foutues potions. Mais pour l'instant, vaut mieux ne pas y penser. Et de tout son être, elle espère partir le plus vite possible de là. Alors qu'elle tente de sourire à nouveau, sa pommette lui fait atrocement mal, et elle n'ose même pas la toucher en fait. Elle fait un peu sa tapette mais ça fait grave mal là. « Tu crois qu’il nous prépare quoi Abraxas pour la suite ? Une épreuve de cuisine moldue ? Ca serait drôle. Avec les recettes de mamie Jazzy j’aurais peut-être mes chances. » Et en plus Rudy la fait rire, bordel elle est partagée entre le rire et l'envie de pleurer quoi. Franky se redresse alors en l'entendant et elle tente d'imaginer un peu le truc, elle s'imagine Phoenix et elle entrain de faire une recette de famille. Hemingway ? Y a du personnel qui s'occupe de ça. Du côté de leur mère ? C'était des plats congelés la plupart du temps ou fast-food, ou des fois les restes de chez leur père... donc bon. « Si c'est ça je vais perdre, et je supporterais pas une autre défaite, parole de Hemingway. »
Franky reprend le joint et continue de fumer, un peu distraite, son regard se perd dans l'horizon, et sa main vient prendre celle de Rudy, elle ne sait même pas si c'est celle qui est blessée, elle se contente de la prendre tout doucement. Elle est bien maintenant, dans l'instant présent, elle a juste besoin du réconfort et de la présence de Rudy, de savoir qu'il est là pendant encore un petit moment, qu'il ne va pas partir tout de suite. « and for the stars my people we never fall. » Elle chante tout doucement, le regard fixé sur le ciel qui commence à changé de couleur, d'ailleurs, qui commence à laisser place à la nuit. Et elle sourit.

Oui ça va un peu mieux. Il essaie de se détendre le King, de laisser son esprit partir un peu au loin. Se laisser envoûter. Il s’imagine pendant un instant que c’est l’été, que Franky et lui sont là, à traîner sur le bord d’une plage, avec un soleil éclatant qui leur brûle le corps. Un joint et le bonheur au coin des lèvres. Il ferme les yeux un instant, là pose contre l’épaule de la Queen, il se prend à rêver comme un gamin. C’est plus fort que lui, c’est toujours comme ça. Il lui en faut peu à Rudy. Son cœur qui s’emballe, un simple rayon de soleil. Ou alors la nuit qui commence à tomber. C’est peut-être le climat aussi. Ce début de printemps encore frais, mais la douceur exceptionnelle de cette soirée. C’est peut-être la fatigue, tout ce tourbillon qui a détruit son corps. Ou alors c’est ces mots de Franky qui continuent de traîner dans un coin de sa tête. Il essaie de pas y penser. Il s’évade. Ca lui fait du bien. Comme ce joint au coin de ses lèvres. « Si c'est ça je vais perdre, et je supporterais pas une autre défaite, parole de Hemingway. » Rudy sourit. Il sent que sa lèvre commence à ne plus supporter le moindre mouvement et alors bien vite il se rétracte. Il ouvre les yeux, fume une nouvelle taffe du joint, le lui rend. C’est vrai que pas tout le monde n’a les recettes de mamie Jazzy à la maison. Enfin, le King n’est pas un as des fourneaux, mais il s’est souvent dit que la cuisine c’est un peu comme de la chimie, non ? Des potions. On prend des ingrédients, suit un protocole, et puis à la fin ça doit donner un résultat. Quand le travail est bien fait le résultat est positif, et quand y’a eu une erreur dans le protocole, c’est raté. Il faut recommencer. Ouais, Rudy est sûr qu’il se débrouillerait dans ce genre d’épreuve. Et puis ce serait drôle. « On pourrait faire des batailles de pâte à cookie et tout, comme dans les films. » C’est marrant, d’un coup il sent son ventre qui grince, et ça prend presque le dessus sur tout le reste de la douleur. Il se pose une main sur le ventre, tandis que l’autre c’est Franky qui la prend, doucement. Et Rudy pose alors à nouveau sa tête sur l’épaule de la Queen. Il sent ses yeux qui se ferment un peu tous seuls. Son pouce caresse doucement la main de la Poufsouffle. Lui aussi il est bien là comme ça. C’est étrange mais c’est comme un énorme soulagement qui lui tombe dessus. Il fume deux trois taffes du joint que lui passe Franky avant de le lui rendre pour qu’elle finisse. « and for the stars my people we never fall. » Rudy ouvre les yeux. Il aperçoit quelques étoiles, ça lui fait un petit coup au cœur. Le King sent déjà les quelques notes de la chanson lui monter à la gorge, et il se contente simplement de les laisser s’échapper, doucement. « call me a spaceman », il murmure enfin. Le King dépose un baiser sur l’épaule de la Queen et puis il tente de se redresser un peu. Laisse glisser sa tête en arrière pour observer un peu le ciel. Mais déjà sa nuque crie garde et c’est comme si un marteau piqueur était venu lui taper le crâne. Ca devient blanc un instant, alors par réflexe il serre un peu la main de Franky. Puis quand ce moment de flottement est fini Rudy se sent livide. Il cherche à se focaliser sur un point lumineux, là-haut dans le ciel. Il veut pas monter. Il veut pas partir. Il veut pas rejoindre tous les autres à l’infirmerie. Ca lui va très bien de rester ici, sur ces marches, à dire des bêtises, refaire le monde avec sa Queen. Mais est-ce qu’ils ont le choix ? Le King tente de se redresser, de se relever. Il pose sa main droite sur le sol et exerce une légère pression. Ca lui déchire le genou tout entier et il grince un peu des dents. Mais il finit par y arriver. On sait pas trop comment. C’est peut-être les étoiles, ça lui offre une nouvelle force. « Faudrait peut-être qu’on y aille Queen. Plus vite on se soigne plus vite on en sort » Il lui tend la main et sa jambe se plie déjà sur la marche supérieure, prêt à gravir cette montagne. « At the speed of light, we’re gonna make it. » il hausse un sourcil et puis sourit, malgré toute la douleur et malgré tous les vertiges, il peut pas empêcher son cœur de s’emballer toujours un peu plus.

Franky a mal partout, tout son corps se décompose. Elle repense au match, se voit se jeter devant ses poursuiveurs pour les défendre, se voit démolir la plupart des gens en face, et elle trouve ça vraiment cool. Au point qu'elle serait presque entrain de sourire, mais sa pommette lui fait beaucoup trop mal pour qu'elle puisse faire ne serait-ce qu'une seule esquisse. C'est le dernier cognard qui l'a achevé, celui qu'elle a essayé de bloquer avec son propre bras, qui lui a littéralement bousillé le poignet qui a tapé dans sa pommette. Oui, c'est bien le pire qu'elle s'est prit. Le reste... Ce n'est que superflus. Elle a déjà bien eu pire, mais oui, ce n'est pas une tapette Franky, elle aime bien arborer ses blessures de guerre même. « On pourrait faire des batailles de pâte à cookie et tout, comme dans les films. » Elle pourrait rire si elle le souhaite, mais elle n'a plus la force, à la place elle porte le joint à ses lèvres et fume tant bien que mal. Heureusement que ça fait déjà un peu effet, ça tape sur sa tête, ça adoucit un peu le truc, elle plane ouais. En fait, elle pourrait rester là toute la soirée, dans ses blessures de guerre qu'elle arbore fièrement, parce que c'est une vraie battante elle. Et regarder la nuit arrivée, les étoiles et tout le bordel. Rester là avec Rudy, partager ce joint et voilà. Tout va pour le mieux.
« call me a spaceman » Un sourire passe sur les lèvres de la Queen et il s'agrandit quand elle sent son baiser sur son épaule, mais elle grimace bien vite. Tout son visage est tiré, elle a putain de mal partout en fait. Bordel, elle fait peur à voir c'est obligé. Elle ne veut pas bouger. Silver's moon sparkling, so kiss me. Mais Rudy se lève déjà, il impose la reprise vers l'infirmerie. Franky gémit. Non, elle ne veut pas monter au premier étage et se confronter aux autres, se confronter à l'infirmière, aux potions, au lit. Mais voir le Serpentard se lever, ça lui file un coup de fouet, et elle ne tarde pas à le rejoindre. Hop, impulsion au sol grâce à ses membres valides, et la Queen est debout. Chancelante un peu, elle termine le joint, et elle observe les portes de Poudlard face à elle. Elle peut le faire. « Faudrait peut-être qu’on y aille Queen. Plus vite on se soigne plus vite on en sort » Elle est à deux doigts de lui répondre que non, elle ne veut décidément pas bouger de là, mais c'est vraiment pas une bonne idée. Rudy est déjà prêt à partir, un pied sur la marche supérieure. Alors la Poufsouffle soupire un peu, fait semblant de bouder et prend sa main pour le suivre. Même pas peur. Elle grimpe une marche, dépasse le King, et elle se tourne vers lui. « At the speed of light, we’re gonna make it. » Elle sourit, grimace, se penche vers lui et vient l'embrasser, elle rejette la douleur, elle l'embrasse tendrement avant de murmurer contre : « we go like hands up people get with the show. » Franky se redresse et tient la main du King dans la sienne, elle la serre tout doucement, et elle l'emmène avec lui. Pas besoin de craindre tout ça avec Rudy.

sujet terminé