« Aïe, tu me tire les cheveux ! » Franky se retourne d'un coup vers son frère et fronce les sourcils, celui-ci lui fait signe de se taire et la petite ne peut s'empêcher de faire la moue. Elle sait qu'elle doit être silencieuse, elle sait qu'elle doit faire attention, elle sait que s'ils se font prendre c'est le placard à balais qui les attend et ça, sans manger. Les deux enfants se glissent dans la grande chambre de leur père et se séparent. Chacun à un endroit, à fouiller les tiroirs. Rien du côté de Franky. Alors elle se retourne vers son frère et marche silencieusement jusqu'à lui, encore plus agile qu'une chat, elle pose ses mains sur la porte pour regarder dans le couloir. Personne. Elle se retourne vers Phoenix. « Dépêche-toi, maman va pas tarder, tu sais bien qu'elle klaxonne une fois et on doit être en bas sinon... » Un klaxon. Franky écarquille grand ses yeux et regarde son frère. Celui-ci a un grand sourire qui fait froncer le pansement qu'il a sur son nez. Une vilaine chute du haut d'un arbre. Sa sœur elle, s'en est sortie assez aisément. Elle est agile, elle s'entraîne à se tenir sur un balais, elle passe sa vie dans les airs. Mais Phoenix est plus casse-cou, il est toujours en action. Phoenix c'est le meilleur. D'ailleurs il montre un collier en or avec des diamants partout. Une petite merveille. Il est super fier de lui, et y a de quoi. « Super cool ! Cool, cool, cool ! » Franky attrape la main de son frère et s'élance dans le couloir, dévale les escaliers. Y a de quoi se rouler par terre dans la boue tellement ils sont contents. Sauf que chez papa c'est toujours propre, toujours beau, alors il n'y a pas de bout. Tant pis pour eux, faudra attendre d'arriver chez maman. Non c'est pas sale chez maman, mais chez maman c'est pas... entretenu. On joue en bas du HLM, on s’égratigne les genoux, on crie, on hurle, maman a peur qu'on ai chopé une maladie. La vie chez maman elle est cool. Quand les autres gosses disent qu'on est des enfants de riches,on leur tape dessus. Franky aime être chez leur mère, elle aime leur père aussi, la magie, le Quidditch, tout ça, mais... chez maman c'est mieux. Quand elle revient de chez elle, elle a toujours l'accent traînant du sud de Londres. L'accent que personne ne comprend, on dirait qu'elle mange ses mots. Comme si elle parlait avec un gros morceau de barbe-à-papa dans la bouche.

« Vous avez encore mis le feu aux rideaux. Vous savez qu'elle me rend dingue l'hystérique à me gueuler dessus dès que je viens vous chercher ? » Les jumeaux échangent un regard et Franky arrange la casquette sur sa tête, souffle sur une mèche blonde pour la faire s'envoler. Elle ne bouge pas, sa batte de Quidditch toujours levée près de sa tête et son regard scotché sur Phoenix. Ce dernier tient une balle de baseball, un souaffle traîne non loin de ses pieds. Il observe sa sœur, hausse un peu les épaules et lance la balle comme si leur mère n'avait rien dit. Franky tire, shoot, et vise l'arbre derrière. La balle fend l'air, se plante dans l'arbre dans un craquement sonore et grimace un peu, comme pour s'excuser. « Mais vous ne m'écoutez même pas, bon sang que vous êtes fatiguant ! » Elle passe une main dans ses cheveux et manque de crier, elle observe les deux jumeaux, toujours plongés dans leur jeu. Elle va crier si ça continue, et les voisins, on s'en fou un peu. « Posez-moi cette batte, arrêtez de jouer à ça, et bon dieu, laissez vos cochonneries chez votre père. » Phoenix se retourne, gueule un peu, et Franky détourne le regard. Elle en a marre de cette ambiance, des gens qui gueulent sans arrêt, c'est un peu ça la vie chez maman. Mais elle commence à gueuler sur Phoenix, alors en tant que bonne moitié, Franky se met à côté pour gueuler aussi. Ca attire les regards de tout les voisins. Mais tant pis, maintenant qu'on est lancé dedans, on ne s'arrête pas en si bon chemin. Jusqu'à ce que maman parte, excédée, en pleurs, et que les portes claquent. C'est dans ces moments là où la vie chez maman devient moins bien. Le problème c'est que ça arrive souvent. Et ça finit toujours de la même façon, les jumeaux qui montent, la tête basse, leurs affaires de Quidditch dans les mains. Ils vont directement dans la chambre de leur mère, Phoenix fait tomber des boucles d'oreilles en émeraudes sur le lit, quant à Franky elle s'assoit sur le lit en posant quelques paquet de nourriture. Leur mère redresse le regard et hausse un sourcil. « Ce sont les boucles d'oreilles de l'hystérique. » Un léger sourire se fend sur le visage de leur mère alors qu'elle les prend et les pèse dans sa main pour voir à peu près ce que ça pourrait donner en argent puis regarde les sachets de nourriture. D'un coup le plat de pâtes carbonara semble être la solution au repas de ce soir. « Mes petits voleurs... vous allez vous faire arrêter un jour pour ça. » N'importe quoi, trop futés les jumeaux. Et ils se mettent à rire un peu avant de partir de la chambre. C'est toujours comme ça lorsque c'est chez maman, et la vie est quand même mieux chez maman.

A chaque fois que la rentrée approche, Fanky se souvient comme si c'était hier de la répartition. L'excitation, l'appréhension, la peur, tout ça mélangé et ça donne un milk-shake de folie. Et lorsque le choixpeau a appelé son prénom en premier, elle a cru s'évanouir. Pourquoi elle d'abord et pas Phoenix ? D'accord, c'est par ordre alphabétique mais c'est n'importe quoi. Pouf, on place un chapeau sur votre tête et votre vie va en être décidé comme ça d'un coup. POUFSOUFFLE ! Oui... Quoi ? Franky a du mal entendre, c'était quoi cette maison là. What the hell is a Hufflepuff. Elle veut changer parce que ce n'est pas la maison qui lui correspond, pour elle Serpentard était la meilleure, ou Serdaigle, quelque chose que son père aurait aimé. Pas... Poufsouffle. C'est quoi cette maison sérieusement. Elle sert à quoi ? Good finders. N'importe quoi. Arrivé devant la table de sa maison, l'expression sur son visage ressemblait plus à un BITCH PLEASE qu'autre chose. Elle, ici ? GRYFFONDOR ! Attendez. Pause. Mais où va le monde ? Qu'est ce qu'il se passe ? Comment ça Phoenix a Gryffondor et elle à Poufsouffle, comment ça on sépare les terreurs Hemingway ? Son cœur claque contre sa poitrine et elle voit son frère partir vers les Rouges. Non, c'est impossible. « Eh Ariel ! » Un sourire sur les lèvres de Franky alors qu'elle redresse son visage vers son frère, heureusement les choses n'ont rien changés entre eux. Toujours inséparables, toujours les terreurs de Poudlard. Et on s'y fait d'être une Poufsouffle au final, l'air de rien, même si on devient moins intéressant aux yeux de son père. « T'as vu ce qu'ils ont dit dans la Gazette ? » Quoi ? Phoenix lit la Gazette des Sorciers ? C'est que ça va plus là. Franky se retient de rire un peu et hausse les épaules, prend le journal et commence à lire. Une histoire de Fizwizbiz, de moldus devenus sorciers. Pardon ? Elle tousse un peu en manquant de s'étouffer avec ses lucky charms. « Je dis non. Tu crois que ça marche si je dis non ? Je viens et je dis non. Je veux pas de ça. Ca va être nul, on va se faire envahir par des moldus qui ne savent même pas tenir une baguette. Je te jure que si je me prends un maléfice dans la gueule par mégarde, je le défigure à vie. » Parole de Hemingway, vous comprenez.