Je n'aime pas les lundis, le matin, le froid, les abeilles, les fraises, la musique française, les poissons, les aliments acides, mon père, les menteurs, les photos où je fais une tête bizarre, mais il y a bien une chose qui me déroute plus que les autres. Laquelle est-ce ? Me faire réveiller brusquement ou d'une mauvaise façon. Ainsi, alors que je rêve tranquillement, je n'imagine pas une seule seconde que mon cœur va faire quelques mauvais bons dans quelques instants. Cette fille à l'air plutôt jolie. Je ne sais pas ce que mon père dirait en me voyant suivre une jeune femme dans la rue, comme ça, simplement parce que j'en ai envie, mais ce n'est pas grave. Au pire, il ne le saura jamais. J'accélère le pas, les mains dans les poches de mon jean tout en fixant les cheveux blonds de l'inconnue qui se balancent d'un air « magique ». Je m'approche un peu plus puis l'interpelle, posant ma main sur son épaule. C'est la femme de la vie de mon cousin, je vous le ... Elle vient de se retourner et croyez-moi ... Ce n'est pas ... une jolie jeune femme ! Non ! C'est un homme déguisé et disons qu'il n'est pas beau du tout. Oh god, qu'ai-je fait pour mériter ça ? Moi qui cherchait la future femme de mon cousin coréen, j'ai trouvé un monstre. Je sens mon visage se déformer lentement et ... Je me réveille en sursaut, une fine goutte de sueur descendant le long de mon échine. Bon sang, c'était quoi ça ? Je frissonne et grimace avant de me rallonger, posant ma tête sur l'oreiller brusquement. Mon regard se fixe sur le plafond tandis que je sens Lotus se poser sur mon ventre en ronronnant. Mes mains viennent caresser le chat tandis que je me mords la lèvre inférieure. Il n'y a vraiment que moi pour faire des rêves de ce genre. C'est horrible ! Je suis choqué, sidéré, tremblant. Moi qui pensais que c'était la réalité et non mon subconscient, je suis bien heureux que mon rêve n'ait pas été vrai. Je soupire doucement et regarde l'heure sur le réveil. Il n'est que six heures et demie. Je passe une main dans mes cheveux, les ébouriffants quelque peu tandis que je prends mon enfant dans mes bras pour le mettre sur mon torse, son visage à quelques centimètres du mien. Je fixe ma boule de poile avec un regard attendri tandis que la petite bête ferme les yeux pour s'endormir. Je reste ainsi pendant quelques minutes, le fixant en souriant. Je ne sais pas depuis quand nous sommes aussi proches, mais au départ, ce chat ne m'aimait pas beaucoup. Il me fuyait et crachait dès que je voulais l'approcher. A présent, il me colle et me poursuit dès que je ne veux pas lui faire de bisous. C'est sûrement grâce à lui que je deviens un peu plus affectif chaque jour ... enfin je n'en sais rien. Vers sept heures vingt, je me lève enfin, posant délicatement mon « fils » sur mon oreiller le couvrant de ma couverture comportant les couleurs de ma maison à Poudlard avec un mince sourire au bout des lèvres. Qu'il est chouuuu. L'air est plutôt frais et pique ma peau découverte. Je sais très bien que dormir en simple boxer en mars est défendu pour ma survie, mais je n'aime pas dormir habiller, donc mon côté affectif le remporte sur mon instinct de survie. Le peu de lumière dans la pièce m'oblige à plisser des yeux en gonflant des joues. Je sors ensuite un paquet de cookies de mon sac de cours et en prends cinq dans ma main, souriant fièrement. MANGEEEEEEEEEEEEEEEEER. Je mange en vitesse avant d'aller dans la salle de bain de groupe. My bath room, I loooove you. Je me douche et me sèche avant de me m'habiller au ralenti, me regardant dans le miroir. Yep sir, je suis narcissique, mais qu'importe, j'ai le corps et le visage pour. Je suis trop beau, trop mignon, trop bien foutu, j'ai un teint magnifique, on dirait une poupée en porcelaine, aziii, ma peau semble trop velouteuse, on dirait celle d'un bébé. Go go, ce serait cool que je fasse un clone de moi pour me violer. Aziii, je vais demander au prof de potion s'il existe une potion permettant de créer des clones de soit-même quoi que … c'est gore quand même. Mais j'm'en fouuus, j'suis trop seeeeeex, eh ouaaai.

Je remonte dans mon dortoir pour prendre mes affaires de cours, mettant ma montre à gousset autour de mon cou avec délicatesse. Je souris bêtement avant de sentir que mon rictus se fane en voyant l'heure qu'indique l'aiguille de mon petit objet. J'ouvre la bouche en mode béat et stupide avant de me mettre à courir à travers tout Poudlard, maudissant le fait que je sois trop paresseux le matin. Finalement et heureusement pour moi, j'arrive avec trente-trois secondes d'avance et lorsque le prof arrive, je me sens encore plus fier que d'habitude. OK, je suis nul en histoire de la magie, mais on s'en fout, je vais pouvoir dormir encore un peuuu, c'est ça qui est trop bon ! Je m'installe au fond de la classe avec un ami et replonge dans un profond sommeil jusqu'à-ce que mon voisin de table ne me réveille en me disant de me dépêcher. C'est partiiiii, encore deux heures de cours, go go go ! J'ai potion, je suis motivé, motivé, motivé, motivéééé. Je rentre dans la salle et cette fois-ci, me place au premier rang avec un sourire victorieux. Oyé oyé ! Votre roi est enfin de retour, prosternez-vous devant le mettre des potions ; Keegan Jenkins ! Ouai, je m'auto proclame roi, ça vous pose un problème ? Aziii, j'vais vous péter les dents, moi. « Non, mais c'est bon. Pour une fois que j'écoute en cours, tu n'vas pas me reprocher de t'avoir ignoré ? Aller, on a métamorphose cet après-midi, je pourrai te faire des câlins, t'inquièèètes poulette ! » Comment ça je parle à mon chat ? Mais j'm'en fous moi du regard des autres. J'attrape la boule de poil qui me fixe avec un regard tueur. OK, je l'avais vu me suivre jusqu'aux cachots, mais j'ai fait mine de ne pas l'avoir vu. Que je suis monstrueux mouahahaha. Le reste de la journée passe tranquillement et je réussis même à faire gagner des points à ma maison … pour une fois que je n'en perds pas pour cause de bavardages, ça me va. Lorsque l'heure de manger sonne, je suis l'un des premiers à arriver dans la grande salle, le ventre grognant et les yeux illuminés. Aziii, ça fait quand même trois heures que je n'ai rien avalé, là. Je meurs de fiiiin, moi. Lorsque le repas est enfin devant moi, j'arrête de parler avec personne assise à mes côtés et me mets à manger comme si ma vie en dépend. Quoi ? Vous ne savez toujours pas que je suis un ventre sur pattes ? Il faudrait peut-être le savoir avant d'être choqué. J'ai l'estomac aussi gros que celui d'un éléphant. Lorsque la fin du repas est sonné, je monte jusqu'à la salle commune des Poufsouffle pour faire les quelques lignes de parchemins me restant pour le cours de sortilèges de demain. En général, je fais mes devoirs en avance pour être tranquille, mais celui-là était beaucoup plus dur que les autres alors j'ai pris mon temps. Lorsque j'ai enfin terminé, je monte jusqu'au dortoir pour plonger dans mon lit, attrapant Lotus au passage qui semble toujours boudeur. Je dépose plusieurs baisers sur son museau avant de le câliner tranquillement. Lorsque je sens le sommeil monter en moi, j'attrape ma peluche Stitch (on ne changera pas mes habitudes, compris?) et me mets sous la couverture en marmonnant un léger « bonne nuit » à mon chat qui se roula en boule sur mon dos. Vas-y, j'te dirai rien, vilaine bête qui me prend pour son coussin chaque soir !

« Miew, miew. » Je me lève en sursaut, sentant une vive douleur prendre possession de mon bras droit. Je murmure le sortilège lumos en attrapant ma baguette et fixe avec un regard froid mon animal de compagnie qui me fixe avec ses pupilles toutes dilatées. L'a-t-il fait exprès , je veux dire de me griffer pour me réveiller ? Je crois bien … oui. Je pousse Lotus à l'autre bout du lit en l'insultant de tous les noms. L'un des garçons de mon dortoir me hurle de me la fermer et je gonfle mes joues par simple réflexe. Weeeesh, tu me laisses tranquille toi sinon je demande à Stitch de te faire du mal. Je soupire longuement et me lève de mon lit, enfilant ma robe de sorcier en vitesse, sortant de la salle commune en faisant le moins de bruit possible. Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai envie de sortir d'un coup, mais je pèèèète la forme là. Puis, je ne vais pas me mentir à moi-même ; faire des balades de nuit dans le château, c'est vachement marrant. Bon OK, je flippe de croiser un vampire, mais on s'en fout, ça, personne ne le sait et c'est tant mieux pour moi. Je trottine dans le noir, essayant d'écouter tous les bruits pouvant provenir de très près et lorsqu'une voix se fait entendre, je me fige. Allez hop ! Cours petit Keegan, cours pour ne pas te prendre d'heures de colles si stupidement. J'arrive très vite au deuxième étage et n'entends plus personne dans les parages. Je soupire longuement, reprenant mon souffle en me posant contre un mur. Je passe ensuite une main dans mes cheveux pour les remettre en place, un rictus sadique au bout des lèvres. Tiens tiens, si j'allais faire un tour dans l'antre de Mimi. Weeesh, c'est ma keupine cette fille, elle est toujours triste et j'aime bien me moquer d'elle intérieurement alors que je fais style de la comprendre, mais ça, elle ne le sait sûrement pas, j'ai une bouille tellement mignonne que personne ne peut m'en vouloir ... à part les plus fous de cette école.

J'entre alors dans la pièce, refermant la porte silencieusement comme elle l'était avant que je ne l'ouvre au ralenti.Je me masse la nuque en avançant de quelques pas tandis que je m'approche d'un lavabo pour me fixer dans le miroir. Weeesh, même quand je me lève en pleine nuit, je suis trop beaaau. Mais nom de Merlin, je suis un pur canon. Aziii, j'ferai à poutoux à mes vieux pour les remercier la prochaine fois que je les vois. Je sautille sur place, heureux de bouger la nuit. Bah ouai, ça fait longtemps que je n'ai pas fait de balade dans le noir et j'trouve ça toujours autant marrant. J'entends alors du bruit et sursaute. Eeesh, qui sait qui essaie de me faire peur comme ça ? « Owh, Mimi, c'est toi ? » Je murmure, mais parle assez fort pour pouvoir me faire entendre par la personne se trouvant dans les toilettes des filles du deuxième étage. Je m'approche lentement et … oh tiens, c'est toi, Mister Wing ? Je hausse des sourcils, mais tu fous quoi sur la cuvette des toilettes en pleine nuit ? T'as un soucie ou quoi ? « Ah bah non. » Je souris bêtement, avant de te fixer longuement sans rien dire. Ma tête on dirait un dépressif de la vie, faut que je trouve une bonne vanne à sortir, comme ça je t'énerverai peut-être ? Alleeeez, ce sera marrant, mon p'tit. Puis y'a personne, maybe j'pourrai te frapper un peu ? Quoi que non .. j'ai pour principe de ne pas frapper les personnes plutôt jolies, même si elles sont chiantes. T'as de la chance Wing. J’entrouvre légèrement mes lèvres pour sortir un truc affreux, mais me ravise puis hausse des épaules. T'as l'air dead, ce n'est pas drôle si je t'embête alors que t'es en mode dépressif. Je n'aimerais pas qu'on me soûle dans un instant pareil, alors pour une fois, je vais me montrer sympa avec toi. Oublions la rancune potto. « Vas-y, je m'installe, tranquille peinard. T'façon, y'a un ogre qui rôde dans les couloirs donc t'as rien à dire, je bouge pas mes p'tites fesses de là tant que la zone où j'veux aller n'est pas sûre. Tu vas devoir me supporter un peu, mais bon, j'serai gentil, tu vois. » Je souris faiblement avant d'attraper une bouteille qui traîne, l'air de rien. Ok Ok, je ne tiens pas à l'alcool, mais c'est bon, trois gorgées ne vont pas me tuer, OK ? Je bois donc avant de lever la tête, regardant partout. Pas de trace de l'autre folle, c'est cool, elle ne viendra pas me faire ièch comme ça. Je reporte mon attention vers toi, petit ver de terre à moitié mort et cligne des yeux. « Wing, ça te prends souvent de venir te défoncer ici ? » Je n'ai pas voulu paraître gentil. Disons que je t'ai parlé un peu froidement, plus qu'à mon habitude en tout cas et mon regard quelque peu noir doit bien te faire comprendre que même si je te montre un côté plus gentil de moi, je reste néanmoins l'un des mecs qui ne t'aiment pas beaucoup, tu piges ? D'ailleurs, je fronce le nez lorsque je remarque enfin qu'une odeur de cigarette rode dans l'air. God, il me faudrait du parfum, esh.

L'odeur me dérange vraiment, ouai, encore plus que l'idée qu'on pourrait être pris dans cet endroit si morbide. J'inspire puis expire calmement, cherchant une idée pour ne plus sentir l'odeur de la fumée qui est … pour moi si dérangeante. Je ne sais pas pourquoi cela m'exaspère à ce point. J'ai déjà fumé quelques fois, mais il y a toujours eu ce truc qui cloche. C'est sûrement mon nez le problème, en fait. Quel truc stupide celui-là. Déjà qu'il devient limite aussi rouge qu'une tomate dès qu'il fait moins de zéro degré, il faut en plus qu'il me soûle en décuplant certaines odeurs pour me faire ièch. Aziii, je veux changer de nose, moi ! Bon … réellement, il est vraiment joli, mais ça s'arrête là. Non mais c'est vrai, en hiver, je ressemble à Rudolf le petit renne, alors c'est pour dire ! Au bout de quelques secondes, un faible sourire vient étirer mes lèvres tandis que je repose la bouteille que je viens de piquer au p'tit Serdaigle portant le nom de Wing. D'ailleurs, il n'a même pas gueulé, alors qu'elle est à lui. Il n'est sûrement pas dans un état style ; « je suis sobre », je crois. Je sors ma baguette, plissant des yeux légèrement avant de faire résonner un sortilège que mon père m'a refilé il y a quelques années. Je regarde la lumière argentée se répandre dans la pièce avant de disparaître. Aziii, je suis trop trop trop trop fort ! Ouai, j'avoue que là, je ne m'attendais pas à sentir l'odeur du thé glacé à la mangue, mais on s'en fout, ça sent déjà mieux que l'odeur de cigarette ou de je-ne-sais-quoi. Un léger silence s'installe et je fixe le monsieur de Serdaigle, avant de cligner des yeux plus vite que la normale. On m'a toujours dit que les filles les clignaient plus que les hommes, mais je ne vois pas beaucoup de différence et non, je ne ferai jamais d'expérience là-dessus. Il se penche en avant et je continue de le fixer sans rien dire, me demandant quand est-ce qu'il va parler. Ses bras se croise sur ses genoux et sa voix parvient à mes oreilles. Elle est bizarre, plus mielleuse qu'à la normale et je jure que c'est, soit l'écot des toilettes, soit mon esprit qui me joue des tours. Wesh, je deviens fou ! Je reste en bug pendant quelques secondes, assimilant ses paroles avant de laisser un rictus étirer mes lèvres. Je me mets ensuite à rire bêtement en haussant des sourcils légèrement. OK ... Il n'est pas le même que d'habitude. Weeesh, réveille-toi, tu fais flippé, man. Je me reprends finalement et soupire doucement. « Je sais qui tu es, Gillian, mais bon ... Si tu veux, je me présente aussi, hein. Moi c'est Keegan. » Je souris bêtement, me prêtant au jeu, même si je suis presque sûr qu'il n'a même pas conscience de sa débilité. Je reprends alors la bouteille dans mes mains et bois plusieurs gorgées cul sec, levant les yeux au ciel pour finalement me dire que le plafond paraît crade de là où je me trouve. Hey hey hey, je vais peut-être devenir aussi fou que lui, sait-on jamais ? Ce serait drôle, tiens. On parlerait des licornes, du langage des extraterrestres, du lutin bleu qui tourne autour du ... ah non, ça c'est mon imagination. Peut-être même qu'on pourrait avoir de meilleures conversations. Sait-on jamais, vu qu'en général, on s'envoie des piques et qu'en général, j'ai envie de le frapper. Pourquoi je dis « en général », bah y'a toujours des soirées où on oublie qui sont nos ennemis, quoi. Pas que Gillian soit vraiment la personne que je hais le plus, mais bon.

Bref, je vous ai déjà dit que je ne tenais pas à l'alcool ? Mais alors, pas du tout. C'est limite si je ne commence pas à voir flou, là. Buuuh, pourquoi mes vieux m'ont-ils fait si … peu prévenant avec l'alcool ? Pourquoi est-ce qu'il faut que je sois si vite dans un état second ? M'enfin, pour l'instant, je ne dirai rien, je me sens encore sobre, tout va bien, faut juste que je m'arrête là. Ouai c'est ça, stop it Keegan. Esh, je vais aller me plaindre à l'assistante sociale, non mais ! Ils ne pouvaient pas me faire comme les mecs qui ne sont jamais bourrés, ou alors très rarement ? Aziii, je suis faible avec de l'alcool dans le sang, moi. Je repose la bouteille un peu plus loin et tourne ensuite mon regard vers le Serdaigle. Je me demande vraiment pourquoi il est ici en pleine nuit, mais bon … Il ne me répondra jamais et mieux vaut éviter de l'énerver vu qu'il n'y à personne dans les parages ... à part un surveillant ou un truc du genre. Puis, du toute façon, j'ai pour mission de ne jamais me battre avec quelqu'un à Poudlard. Après … ce qu'il se passe dans le monde moldu, reste dans le monde moldu, quoi. Je me lève lentement, poussant sur mes jambes et mes bras pour me mettre a croupi et m'approche lentement de lui, posant une main sur son front en gonflant des joues. Je lui souris ensuite, tentant de rester sympathique. Bah quoi ? Il n'est pas bien méchant, là. « T'es sûr que ça va toi ? Tu ne me reconnais pas ? Aish ... T'as même pas de fièvre en plus. Faut que t'arrête de fumer, man, ça te nuit à la santé, tout ça. » Ouai, j'ose même me la jouer papa poule, ça craint. Je hausse des épaules avant de fermer ma bouche pour arrêter de parler. Je m'éloigne finalement de lui pour me rasseoir, regardant ses moindres faits et gestes. Ouai, je suis une fouine, mais bon .. il n'est pas désagréable à regarder et vu que pour une fois, je n'ai pas à être méchant et à le fuir, bah .. j'en profite quoi, narmooool, keupain. Je soupire en me disant que mes pensées commencent à devenir niaises et complètement stupides avant de froncer mon nez. C'est une habitude, ça. Dès qu'un truc ne va pas, faut que mon nez se plisse. Pas que je sois moche en faisant cette grimace, mais c'est tout de même un peu bizarre. Je hausse des épaules en pensant avant de chopper la bouteille pour la tendre à Gillian. Peut-être que si je lui propose de boire et qu'il boit assez, il finira par me dire pourquoi il est là. « Alors, tu ne veux toujours pas me dire ce que tu fais là à une heure si tardive, Gilllian ? » Wow. J'ai même dis son prénom, aziii, je fais trop d'efforts là, mais qu'importe, demain, je redeviendrai le méchant Phoenix Keegan Jenkins qui lui envoie des piques et il aura sûrement oublié notre conversation ... enfin j'espère, sait-on jamais.

Gillian est visiblement très fier d'avoir fait sourire Keegan, parce qu'il tire la tronche extatique d'un gamin de cinq ans qui a enfin fait rire les adultes avec ses conneries. Quand il arrive à y réfléchir un peu, au milieu du bordel qui flotte dans sa tête, il se rend compte que c'est pas tant le fait que ça soit Keegan, ou qu'il soit en train de sourire qui lui fait plaisir ; c'est surtout qu'il est pas tout seul et qu'il ne fait pas fuir la seule personne qui a croisé son chemin. C'est limite s'il sait plus pourquoi il est là : y a trop de bordel dans sa tête, le monde danse, le monde est con. On dirait que la porte des chiottes lui fait des grimaces, et puis les cheveux de Keegan sont vraiment en bordel, et ça lui donne en même temps envie de rire et de les coiffer parce que c'est super perturbant. Il se force à pas bouger, à se contrôler, parce que ça serait chelou s'il commençait à remettre les cheveux du Poufsouffle en ordre... Pour l'instant en tout cas. Il croit se rappeler que ça peut partir très vite avec le coréen.
Ça a toujours été un peu bizarre avec Keegan, parce qu'au fond c'est une personne vraiment insupportable, et ils ont vraiment rien en commun. Comment pourrait-on comparer mini-Ken-asiatique et drogué-de-service ? Ils sont tellement opposés l'un à l'autre. Et puis c'est pas juste un truc neutre qui s'impose à l'esprit comme ça : tout le monde le sait ! Chaque individu de Poudlard est passé au moins une fois devant un fight Jenkins versus Wing - ou du moins l'a entendu de loin. Et pourtant, quand ils se retrouvent tous les deux, quand il est tard comme ça, quand ils ont tous les deux l'esprit un peu brouillé, il se sent toujours proche de lui, comme s'ils se connaissaient depuis des années. Il lui fait confiance et il sait qu'il prendra soin de lui.

Il ne réagit même pas quand Keegan pose sa petite main sur son front et gonfle ses joues comme il le fait tout le temps. Il se contente de le regarder droit dans les yeux. Les siens doivent être écarlates, avec l'iris bleu pétant, comme le ciel d'été. Il attrape la bouteille, se disant que s'il boit, ça fera boire Keegan - par effet de mimétique, tout ça, je désire ce qu'autrui désire parce que s'il le désire c'est que l'objet de son désir a de la valeur à ses yeux et comme autrui est mon semblable c'est que l'objet de son désir peut et doit aussi être le mien blabla -, et puis il reprend le cours de la conversation là où il l'a laissé, c'est à dire quand Keegan a posé sa main sur son front et qu'il était trop occupé à regarder ses joues qui, d'une manière étonnement attendrissante, ressemblaient un peu à celle d'un hamster. Il se laisse tomber des toilettes sur les genoux, en face de Keegan, et lui attrape les épaules. Il a les yeux écarquillés, et il ressemble sûrement à un fou comme ça, les vêtements foutus n'importe comment, les cheveux ébouriffés et les yeux brillants. « Nan, nan... Nan tu comprends pas. Ca me nuit pas à la santé, je le fais pas pour nuire à ma santé. Les autres disent tout le temps que je fais ça par auto-destruction, je les entends tu sais, je suis pas aussi con que j'en ai l'air. » Il sourit un peu à ça parce qu'il a sûrement jamais eu l'air aussi con qu'à cet instant précis. « Moi si je bédave, si je fais ça, c'est parce que c'est tellement plus facile ! On dirait que je fais tout le temps le mec, que j'en ai rien à foutre, mais c'est totalement l'inverse ! Les gens comprennent pas. Ils savent pas ce que ça fait de pouvoir tout oublier sur commande, comme ça. Je m'en fous d'être con moi. Je préfère être con. Parce que tu vois, quand tu fumes et que tu détruits tout tes neurones, un à un, tu peux plus penser. T'as l'esprit complètement brouillé, et tu peux plus penser à rien. Et moi c'est ça ce que je veux. Je veux oublier. ». Il lâche Keegan et se laisse tomber sur les fesses, s'assoit en tailleur en appuyant son dos contre le rebord de la cuvette. C'est crevant d'être défoncé, t'as tellement des idées de fou, et puis t'as tellement envie de les sortir vite que tu respires pas entre deux phrases.

« C'est pour ça que je suis ici. Pour oublier. Tu comprends ? » A vrai dire il s'attend pas trop à ce qu'il comprenne, parce que Keegan il est juste comme les autres, il a la vie facile, il est riche, il est canon et puis il est clean. Au fond il peut faire ce qu'il veut de sa vie. Alors que Gill lui... Bah il est bon nul part, vraiment. Et il essaie pas d'être bon non plus. Qu'est-ce que ça peut lui foutre ? A qui ça va faire plaisir, qu'il réussisse ? Et pourquoi il réussirait pour lui ? Lui il s'en fout de réussir. Tout ce qu'il veut c'est juste assez d'argent pour pouvoir payer sa beuh et continuer d'oublier, alors être dealer ça lui suffit. Et puis les dealer meurent souvent par balle, à cause de règlements de compte et tout. Ça aussi c'est plus facile. Plus lâche, mais plus facile.

Il concentre à nouveau son attention sur Keegan, et lui tend la bouteille d'une main tremblante. Heureusement qu'elle est déjà bien entamée, sinon il en aurait foutu partout. « Allez bois Jenkins, que je me sente moins pitoyable » qu'il pense. Et puis, pour l'amadouer, il continue de lui parler, parce que c'est plus facile de boire quand on croit que l'autre ne fait pas attention, trop plongé dans son discours. « Tu sais, les nouveaux sorciers là ? Y en a la masse qui sont arrivés. Le truc que personne a remarqué, c'est qu'il y a un suédois qui est venu. Il est brun avec les yeux chelous là. Personne l'a remarqué parce qu'il est discret, il est super timide. C'est comme ça depuis qu'il est tout petit, depuis que j'ai... Tu savais que j'avais un frère ? ». Il pose la question parce qu'il l'a jamais vraiment dit. Il l'a évoqué dans la conversation comme la chose la plus naturelle du monde, et ses potes ont pas trop réagit à part Luka, sûrement parce qu'ils étaient trop morts pour capter quoi que ce soit. Mais il est sûr qu'il en a jamais parlé avec Keegan, et il a envie de savoir si ça se sait. Il a envie de savoir si les gens sont au courant qu'il a un petit frère qui a débarqué à Poudlard, et ce qu'ils en pensent... Et puis, Keegan à l'air d'une commère, le genre de mec au courant de tout sur tout, alors si quelqu'un sait quelque chose, c'est sûrement lui.

[Je suis trop désolée je suis débordée, promis je réponds plus vite la prochaine fois ]