Je suis là, devant, narrateur invisible, pour vous conter une bien triste histoire qui n’aurait pas du trouver sa fin si vite.

L’histoire de ma mort.

…

Enfin, plus ou moins.

Qui suis-je ? Je suis Carmine. Je suis la première victime de Météore. Le premier cadavre dont le sang déteindra sur son âme tourmentée. La mieux placée pour vous parler d’elle.

Je suis un fantôme. Un fantôme criquet.

Ok. Je premier qui ricane, je lui éclate la gueule… Enfin. J’engagerai des ninjas pour lui éclater la gueule.

Parce que bon, petit un, je fais trois centimètres. Et petit deux, je suis aussi consistante que de la gelée, alors, bon, le défonçage de gueule avec mes p’tits poings transparents, je passe mon tour.

Ne me regardez pas comme-ça. Je suis une créature de Dieu, comme vous, pauvre humain poilus et odorants. J’ai aussi une âme. Un cœur qui bat, qu’on ne prend même pas la peine de disséquer.

Personne s’intéresse au criquet. C’est triste.

…

Si. C’est triste.

Mais faut pas croire que nous, on s’intéresse à vous, hein. Non, pas du tout. Nous, we don’t care, on est les hippies d’la faune, c’est party hard dans les buissons toutes les nuits, hein.

Jusqu’à ce que vous arriviez. Vous, meurtriers immenses. A l’image de cette blonde grassouillette, cette catin cholestérolée (et ce n’est pas un terme affectueux), ce quadruple-gras, sluty gloutonne, pauvre gourde (oui, je suis une criquette d’la banlieue forestière rpz, moi, niveau insulte, c’est high level, tu peux pas test’) ! Soyez tous honnis et pendus par les pouces ! Puisse s’abattre sur vous la fureur du Grand Papillon Vengeur dans le Ciel et…

Nan, j’déconne. Même quand vous nous tuez, on s’intéresse pas à vous. Qu’est-ce que vous voulez que ça nous foute ? On passe nos journées à grogner sur des herbes. En comptant notre espérance de vie de deux semaines, youhou, on s’éclate de string karmique.

Alors, pourquoi je hante Météore ? J’ai pas le choix. Bah ouais, cette conne m’a tué en me mangeant. Et a pas été capable de digérer mon corps. Résultat, ma sépulture se situe au niveau de son duodénum.

Depuis ce jour, j’m’occupe et je commente. Ouais, chui une commère insecte. J’ai bien l’droit, nan ?

Et puis, elle devrait me remercier, la grosse. Plutôt que de réclamer sa mort, j’me contente de sa vie de merde…

...

Tu flottes. On se demande comment t’y arrives. A ton niveau (et ton poids), la gravité, ça devrait un peu être obligatoire, ma p’tite dodue. Mais tu flottes.

Au dessus de ton lit, tes draps défaits, dans l’obscurité presque totale de ta chambre, tu es suspendue à deux mètres du sol, les nombreux volants de la robe de princesse que tu n’as pas voulu quitter pour aller au lit s’agitent lentement autour de toi.

Ca pourrait être poétique et harmonieux si tu ne ronflais pas entre deux reniflements bruyants.

Tu défies la gravité sans même être réveillée. Classe.

Dans la mince bande de lumière que ta porte entrebaillée laisse filtrer du couloir, se détache la silhouette élancée de ta mère. Ses yeux fauves se posent sur toi puis reviennent sur l’athlétique blond qui lui sert de mari, adossé au mur du couloir. Il lui sourit d’un air mutin et se sent obligé de signaler :

-Elle est pas mignonne ?

Ta mère rejette ses épais cheveux bruns derrière son épaule relevée dédaigneusement. D’un geste gracieux et invraisemblable, elle replace sa poitrine opulente dans son décolleté plongeant et retourne à son poste d’observation. Ton père, amusé, se coule jusqu’à son dos et l’enserre de ses bras imposant. Encore un peu et on se croirait dans un spot de prévention contre les méfaits de la ménopause.

Ta mère t’observe, dubitative, puis finit par lâcher, incrédule :

-D’où vient cette enfant ?

De ton follicule, Bitch.

-Je dois vraiment te réexpliquer le processus ?, grogne virilement Iwan, son accent se prononçant un peu plus à mesure que sa main se rapprochait de la taille (enfin, d’une certaine zone de la taille) de sa plantureuse femme.

-Tout doux, Darling. Tu connais la théorie, mais, question exercices pratiques, ça reste moi le professeur, susurra langoureusement Menthe en caressant d’une main un des lobes fessiers fermes du suédois, petite attitude hormonée qui ne l’empêcha néanmoins pas d’administrer une claque réprobatrice de l’autre aux doigts vagabonds de son homme.

Je commence à comprendre d’où viennent tes futurs instincts de petite nudiste en rut.

Menthe ne te lâche pas du regard, préoccupée.

-Je veux dire. Regarde-la. Tout ce qu’elle a hérité de nous, c’est nos poids additionnés.

Ouh la bitchy.

-Tu vois ce que je veux dire ?

-Oui.

Non. Moi, tout ce que je vois, c’est qu’Iwan a pas les testicules assez massifs pour te faire remarquer que votre fille est blonde aux yeux bleu, comme-lui, connasse aux gènes dominés.

-Au moins, elle a des pouvoirs, signala aimablement ton père, un peu boudeur de voir les réticences de sa compagne à s’envoyer en l’air dans l’immédiat sur le plan de travail de la cuisine.

-Oui. Mais bien trop tôt., trancha ta très négative mère.

Nouveau mouvement d’épaules. Iwan doesn’t care about it.

-Sérieusement. Regarde-la bien. Tu te sens d’éduquer une gosse comme… ça, toi ?

-On a pas vraiment le choix…

-On pourrait pas l’échanger ?

Ok. Ta mère est une sociopathe, sweetie.

Ton père éclate d’un rire que les lèvres de Menthe capturent. Le baiser se fait frivole. L’étreinte se poursuit.

Leur deux regards convergent vers ta silhouette ronde, toujours en suspension.

-En Suède, tu sais ce que c’est un défaut de fabrication ?

-Non ?

-Du design.

Te voilà sortie du grand Catalogue Ikéa de la Vie. Swag.

...

- Mint Lovelace Speaking.Oh… Oui… La mère de Saphyr Hamilton, je présume ?

~ …

Yeux levés au ciel. Ce que ces moldus pouvaient être tatillons.

- Oui, enfin, Hamilton, Silverstone, c’est du pareil au même… Que… Oh… Vous êtes la femme de Clyde… Oh…

Menthe se tourne vivement vers son mari, qui, un peu trop intéressé par la conversation, affiche soudainement un sourire avide que dissimule mal un mordillement de la lèvre inférieure.

Bah vas-y, Iwan, agite ton bassin et fait nous une danse de pute, tant que t’y es, hein.

Sourire angélique du blond au regard soupçonneux de sa femme.

-Je… vois. Qu’est-ce que Météore a fait à votre fille ?, commence-t-elle en faisant léviter jusqu’à elle son carnet de chèques moldus.

~ …

-Comment ça « rien » ?

Froncement de sourcils.

~ …

-Oh… Oui. Météore m’en avait parlé, oui…

~ …

-Hé bien, je…

~ …

-D’accord. Au revoir.

Ta mère écarte de son oreille échauffée l’appareil moldu et grogne. Elle fixe l’écran, ne sachant comment l’éteindre. Soupirant, excédée, elle tapote l’objet de sa baguette et le fait simplement exploser.

Satisfaite, mais plus pour très longtemps, elle fait volteface, se tourne vers son mari, son système nerveux près à imiter le smart phone.

-Tu vois encore Clyde, je me trompe ?

Sourcillement innocent.

-En réunion, bien sur.

Sourire mielleux.

-Et toi, tu vois toujours Carter ?

Touché.

Ta mère plisse ses paupières fardées de rose pâle.

-C’est pas la même chose. Moi, je fais ça pour l’entreprise… Pour le fric…

Paroles de prostipute, bonjour.

-Idem, claironne ton père, malicieux. Crois-moi, Clyde Silverstone est un actionnaire particulièrement …avantageux.

-Je sais que ça va plus loin…

-Et d’où tu sors ça, Mata Hari ?

-Sa femme nous déteste.

-C’est réciproque. Et alors ?

- Sans une menace de lui couper les vivres définitivement, elle n’inviterait pas Météore. Jamais. Et encore moins pour une pyjama…

-… PARTY ? UNE PYJAMA PARTY ?

Tu viens de débouler dans la pièce, hurlant d’une joie hystérique, fonçant droit sur les jambes fuselées de ta génitrice. Déséquilibrée, celle-ci s’accroche au mur pour ne pas s’effondrer, et, te caressant la tête, se fait plus douce, foudroyant Iwan qui s’esquive dans la cuisine.

-Oui. Chez…

-SAPHYR ?

-Oui. Je…

-C’est une pute.

-Je sais. Mais…

-Non, mais, vraiment, maman. Je l’aime pas. J’ai demandé à papa de la faire disparaître.

-Il n’a pas voulu ?, s’indigne ta mère.

Secouant sa tête, comme pour retrouver ses esprits, elle quitte son expression de mafiosa et t’accorde un regard lourd de sous-entendus.

- Enfin… Je veux dire… Il ne faut pas vouloir faire disparaître les gens comme-ça, chérie. On engage des gens pour s’en occuper discrètement. Quand on a sa majorité.

-D’accord.

-Parfait. Alors, tu vas y aller…

-Non.

-Si.

-Non.

-Il y aura du gâteau et…

-Deal.

Sourire consterné. Elle tente de te prendre dans ses bras, puis, comprenant que c’est physiquement impossible, se contente de déposer un bisou sur ta joue potelée.

-Mais, là-bas, tu n’oublieras pas de bien te laver les mains, n’est-ce pas, Dear ? Tu ne voudrais pas attraper des maladies…

-Oui maman.

Ce oui qui veut dire non.

Après tout, tu avais déjà eu l’occasion de renifler la potion transparente, allégorie réaliste de la glaire de troll, dont ta mère t’aspergeait à chaque fois que tu rentrais en contact avec les élèves ta classe, autant déjà dire les membres de ta cours, et tu n’avais même pas eu envie d’en manger. C’était dire.

Tu penses courir jusqu’à ta chambre pour aller fracasser un jouet ou deux, technique d’expression quasiment artistique de ton trop plein d’émotions, tu es retenue par ta mère.

-Une dernière chose… Tu feras bien attention à Monsieur Silverstone, hein, Chérie…

-Pourquoi ?

Un air sombre teinté de néonazisme durcit les traits altiers de ta matriarche.

-Parce que c’est un moldu.

...

Vos regards se croisent.

Si tes yeux étaient des bombes à bouse, le corps étriqué de cette blondasse qui ose te faire face ne serait déjà plus qu’un amas tiède de fumier putréfié.

Emergeant d’entre tes lèvres, une bulle de chewing-gum grossit façon tumeur et éclate dans un bruit sec. Ta langue récupère la gomme rose étalée jusque sur tes joues. Tu t’autoproclames incroyablement amazing.

Du bout de tes cils blonds peints de noir, tu les jauges haineusement, elle et la cours de récréation. Ton opposante et cet empire qui est encore tien.

Cette maigrichonne névrosée te défie et t’entraine dans une scène de western. Tu n’aimes pas les westerns. Personne n’aime les westerns. Et ce n’est pas avec une bitchasse pareil dans le rôle principal que ça va te faire changer d’avis.

Le rôle principal. Tu ricanes. Tu lui laisses la tête d’affiche. Le beau rôle. On pourrait croire que ce n’est pas ton genre, pas dans tes options sociales de céder les spots. Et pourtant, c’est exactement ce que tu dois faire. C’est toujours le gentil, le con, qui se fait flinguer, à la fin. Toi, tu es le mexicain planqué dans le décor qui mange tranquillement ses nachos en attendant que tout le monde s’entretue, qui, à la fin, reprend l’insigne du shérif et finit par développer sa propre marque de soda au piment.

Tu l’observes, la détailles avec dégoût. Frêle et méprisante.

Le genre en talons de douze depuis ses quatre ans, friquée, déjà équipée de forfait illimité, string entre les fesses, uniforme réarrangé par une bonne ukrainienne qu’on fait passer pour un grand couturier.

Le genre toi, quoi.

Non.

Toi, c’est différent. Toi, tu fais deux fois son âge. Deux fois sa taille. Trois fois sa largeur. Toi, ça fait cinq ans que t’es là. Cinq ans qu’on te ressasse les mêmes conneries et que tu refuses de régurgiter aux interros. Cinq ans que tu assois ta domination sur ces moldus.

Toi, t’es une sorcière. Et une licorne. Parce que, c’est cool les licornes.

Les cornichons, c’est cool aussi. Mais t’es pas un cornichon.

Toi, t’es un licornichon.

Deal With It, Bitch.

Rejet de cheveux en arrière. Tes sycophantes de huit ans gloussent sans savoir pourquoi. Même pas pubère et déjà prêtes à tailler toutes les pipes qu’il faudra pour monter dans la société.

T’es une sorcière. Tu vaux mieux qu’elle. Tu peux lui botter le cul rien qu’avec un simple bout de bois. Bon, techniquement, si elle est suffisamment habile pour t’envoyer le truc en plein dans le globe oculaire, elle est sensée pouvoir t’achever avec une pousse de bambou. Mais ce n’est pas le genre e variable que tu te disposes à prendre en compte.

Les « amies » t’entourent, ce qui témoignait de leur nombre considérables quand on considérait ta superficie déjà imposante, et, dans leur posture de futures mannequins anorexiques camées, tu distingues une vague envie de rébellion que tes brimades nombreuses ont su réprimer.

La violence, on avait beau dire ce qu’on voulait, c’était ce qu’il y avait de mieux pour se faire écouter.

Tu t’en fous d’avoir cassé le petit doigt de Cassandra, du moment que son lait au chocolat a fini dans ton estomac gargantuesque. De toute façon, une xème petite souris anatomiste viendra certainement lui en filer un nouveau. Il y en a bien pour les dents, pourquoi on ne respecterait pas la parité corporelle ?

Et puis merde. Ces petites connes te doivent le respect.

T’as été élue UK’s Teen Beauty Queen à huit ans, il y a deux ans, donc, section moldue et sorcière. Tu es rentrée dans la royauté. C’est ta maman qui te l’avait dit. La preuve : t’as eu une couronne. Et une écharpe. Avec des strass. C’est les strass qui font tout.

Bon, certes, du côté magique comme de l’autre, il avait fallu recourir à quelques moyens pas super-licites pour te faire accéder à la victoire. Mais quand même. Tu t’en étais un peu inquiétée au début, des fois que ça remettrait en question ta légitimité au trône. Puis, tu t’étais rassurée en te disant que les coups d’états comptaient dans le grand jeu de la politique.

Tu fixes cette connasse et tu sais déjà qu’elle te succèdera à la tête de cette école.

Ca t’arraches un sourire que tu laisses cette petite conne se démerder à interpréter.

Qu’elle garde les moldus. Toi, dans six mois, tu te barres.

Tu te casses dans un château. A la mesure de ton sang devenu bleu.

Tu auras onze ans. Ton règne chez les cinq-six ans est terminé.

Désormais, tu vas à Poudlard. Chez les sorciers. Et tu les colonniseras, comme tous les autres.

Dix ans et déjà la mentalité d’une MST.

...

Tu vois la lettre rouge déposée sur ta coiffeuse. Tu soupires.

Ils peuvent pas passer aux sms, comme tout le monde, nan ?

Nan. Les sorciers sont des putains de dramaqueen. Certes, tu en es une aussi. Mais toi, tu as le droit.

Assise en tailleur sur ton lit, tu dégaines ta baguette d’on ne sait trop où (et vu les méandres des replis plus que nombreux de ton anatomie volumineuse, je crois préférer m’épargner les détails de ce sujet), passes un bout de langue à la commissure de tes lèvres, vises et te la joues pyromane en balançant un jet de flamme.

Correspondance interrompue.

Le cachet qui devait servir de langue à la beuglante se consume. Bam. Chômage technique.

De toute façon, c’est pas comme si tu savais pas ce que cette foutue paperasse voulait te balancer sur le coin de la gueule.

Tu es une fiente de harpie incapable et stupide. Tu redoubles. Encore.

Ta septième. C’est une année impaire. Tu redoubles les années impaires. Ils devraient le savoir, à force. Ca devient un peu une tradition. Ta tradition.

Au moins, tu restes constante dans l’échec.

Tu sens l’odeur de brûlé. C’est âcre. C’est mal.

D’un geste souple du poignet, tu ouvres grand la fenêtre. Tu fixes avec dégoût le ciel et le soleil qui s’y pavane, exhibant ses rayons cancérigènes, prêt à carboniser les rétines du moindre touriste qui se balade dans la capitale.

Le courant d’air frais qui te balaie le front vaut tout les doigts d’honneur envoyés à cette boule luisante d’hydrogène mégalomane. Mélanomane.

Tu esquisses un sourire carnassier sur ta bouche maquillée avec soin.

Tu penseras à mettre l’inventeur du sort de ventilation à ta petite liste de prière du soir.

Tes traits se détendent. Deviennent flasques, quoi.

Tu t’essaye à la sérénité.

Tout va bien.

Tu t’en fous. Tu t’en fous. Tu t’en fous.

T’en n’a jamais eu rien à foutre de leur avis.

Toi, t’es heureuse de retourner dans ce foutu château. T’as vingt-deux ans, et alors ? Ca veut pas dire que t'es prête pour ce truc que les adultes appellent le monde réel.

T’aimes pas ça, le monde. Trop peu de syllabes pour définir un truc définitivement trop grand. Définitivement trop plein de cons.

Nan.

Toi, t’es heureuse de refaire ton année. Et tu t’en tamponnes le vagin qu’ils soient pas d’accord.

Tu les écraseras de ton bonheur.

...

Oh Putain.

Non.

Non.

Non.

Tu ne valides pas. Tu n’es pas d’accord. C’est quoi cette merde ? Non. Non. NON.

C’est pire que t’es première règle. C’est pire qu’un régime. Pire que ta mère pendant sa ménopause.

C’est l’Apocalypse. Le vrai. Le grand. Jésus va débarquer, se fighter avec Bouddha et Merlin, et ces cons vont nous refaire le monde façon « On arrache tout et on r’commence ».

Ils vont aplatir la Terre sur les côtés et faire un match de rubgy cosmic avec. Ouais. Ca doit être des rugbymen. Et Marie, ce sera la Head Cheerleader. Et Satan, le mec qui refile des stéroïdes à tout le monde.

Les Fizwizbiz, à la base, t’es pas contre. Pas du tout, même. Un truc qui se bouffe, c’est pas comme si t’allais nous faire une manif pour le faire disparaître. Mais là, nan, ça va plus. Du tout.

Des moldus. A Poudlard. What else ?

Qu’est-ce que c’est que cette connerie ? C’est quoi la suite ? On refile des vêtements à tous les elfes de maison et on finit dans le monde merveilleux de chaussettes-land ? Hell to the no.

Les moldus, t’as rien contre eux, hein. Ils sont juste stupides, présomptueux, pas hygiéniques, useless et… Très manipulables.

Révélation.

Oh.

Finalement… Pourquoi pas ? T’as besoin de nouveaux clients. De nouveaux sujets. Qu’est-ce qu’un tyran sans son peuple ? Un restaurant sans farandole de desserts : une hérésie.

Assise, enfin, allongée lascivement, parce que tu as des valeurs, toi, sur la banquette du train, tu rejettes loin de toi la Gazette, pensive.

Il te faut réfléchir.

Grognement.

Ok. Tu vas aller manger. Ca remplacera efficacement la réflexion.

Tu t’extirpes de la cabine, débarques dans le couloir où tes hanches voluptueuses font barrage. Genre… vraiment. Elles bloquent réellement le passage. Vraiment.

Tu cherches le chariot de friandise, déjà prête à menacer sa conductrice pour avoir un petit rabais sur les patacitrouilles.

Tu te tournes d’un côté. Dandines pour regarder de l’autre. Puis te figes.

Oh putain. Bis.

Ton univers se renverse et vire sépia.

C’est pas elle. C’est pas Elle. C’est Elle.

Ses yeux fourbes te font l’effet d’un mauvais flash back.

Non. Non. Non.

Ta dynastie n’est pas achevée. Pas question qu’elle vienne prendre la relève.

No way. Cowboy way.

T’aimais pas les westerns. Qu’importe qu’ils soient spaghettis ou non-comestibles.

Ton opinion n’a pas changé là-dessus. Et sur Elle non-plus.

Ok.

Tu as vingt-deux ans. Tu es majeure.

Sourire.

Tu peux appeler une bande de ninja pour la faire disparaître.

Tout va bien.