Peut-être que pour certains il y a des matins epic, pour d'autres c'est juste la loose totale. Non sérieusement, c'est trop naze de se lever le matin, de s'habiller et tout, et se rendre compte qu'on a mit son jogging à l'envers en plein milieu des escaliers. Bon, tant pis Melie s'en bat la race, et elle le retire là devant tout le monde, parce que de toute manière son t-shirt beaucoup trop grand pour elle tombe jusqu'à mi-cuisse. Voilà. Et puis de toute manière c'est comme à la plage, wesh... La Serdaigle remet donc son jogging à l'endroit et continue à descendre les escaliers comme si de rien n'était, et c'est bien là qu'elle espère ne pas croiser Malcolm. Non parce que sérieux, s'il y a bien une personne qui se foutrait de sa gueule dans tout le château, c'est bien lui. Et d'un coup elle a l'impression que son geste était stupide, alors elle entre dans la Grande Salle, essaye de se faire discret jusqu'à la table des bleus (même si avec sa casquette sur la tête c'est un peu une mission difficile) et elle attrape de quoi déjeuner. Genre la base : un croissant au chocolat, un muffin à la fraise et chocolat blanc, et puis une gaufre ou deux. Et hop, la voilà qui prend la direction du parc. De toute manière elle est parée pour l'hiver avec sa dégaine Adidas, non sérieux c'est le meilleur manteau de sa vie qu'elle s'est achetée.
« Eh ! Mélie ! Oh, ici ! » Tiens, la Serdaigle reconnaît cette voix là, et lorsqu'elle tourne la tête elle voit Loomis lui faire des signes de la main, alors ça la fait un peu rire de le voir dehors lui aussi. Elle s'approche de lui, les bras chargés de son butin de la Grande Salle et lui sourit un peu. « Yo » Et à peine elle arrive à côté de lui que le Poufsouffle est déjà partit dans une de ses longues phrases dont lui seul a le secret et dont l'entrain dépasse un peu Melie. « T'es au courant de la dernière nouvelle qui court partout, enfin si une nouvelle pouvait courir ce qui est hautement improbable, 'fin bref, tu sais en quoi tu vas te déguiser ? » Une rumeur qui court déguisée ? Il veut sans doute faire allusion à la lettre qu'ils ont reçu ce matin et qui dit que ce soir c'était la grosse teuf. Oui, évidemment qu'elle a vu ce papier et que Rudy lui a lancé le regard de la mort style ''tu viens ou je te bouffe''. La coréenne hoche un peu la tête, c'est facile de décrypter le Poufsouffle en fait. Ou pas vraiment. Mais on va faire genre que si, Melie elle comprend toujours tout de toute manière. « J'voulais v'nir en meuf tsais, p'tite bonnasse comme aç, et ap' j'me suis dit que ça faisait trop tasspé, et qu'c'est pas trop oim en plus. » Elle se tourne vers lui, l'air le plus sérieux du monde. « J'viens en stromstrooper, 'kay ? »
Maintenant que l'affaire est ''réglée'', elle prend un muffin et mord dedans avant de tendre une gaufre à Loomis en guise de petit déjeuner de l'amitié, t'sais, la base. Et elle le regarde un instant avant de hausser un sourcil, intriguée d'un coup, et elle finit par demander : « et oit Loom' ? »

On dit que je suis pas compréhensible dans la vie ; si, si on le dit. Mais imaginez ce que c'est pour un sorcier d'entendre une fille parler dans une langue bizarre avec des mots à l'envers. Vous vous avez l'habitude, mais chez nous on est resté bloqué au dix-neuvième siècle alors le verlan sans déconner, c'est comme une langue étrangère ; on a encore des gramophones, c'est dire. « J'voulais v'nir en meuf tsais, p'tite bonnasse comme aç, et ap' j'me suis dit que ça faisait trop tasspé, et qu'c'est pas trop oim en plus. ». Je fais oui de la tête en mode : ah ouais carrément, mais il m'a fallut une minute pour tout comprendre correctement. Le choc des cultures mes amis, le choc des cultures : un hipster looser peut devenir pote avec une kaira en survet adidas ; ça c'est du melting pot. Mel se tourne vers moi, sérieuse, musique dramatique/suspense en fond, gros plan sur ses yeux ... faut que j'arrête de penser comme dans un film. « J'viens en stromstrooper, 'kay ? ». Dun ! Dun ! Dun ! Je suis sûr qu'en ce moment je fais une tête genre dramatic chipmunk, les yeux grands ouverts et le regard inquiet. « ça c'est swag ! ». Une expression que j'avais apprise récemment grâce à Mélie entre autre. Elle me tend une gaufre et même si j'ai déjà mangé, il y a des choses qu'on ne peut pas refuser. Les gaufres en font partie. Y a ça et une soirée pyjama. Je prends la délicieuse petite offrande en imaginant quel cas de conscience ça a du poser à Mélie de me l'offrir. Non, c'est vrai quoi, c'est une gaufre quand même.
Je commence à mordre dedans et j'ai du sucre glace partout, pire qu'un gosse ; et un gosse idiot en plus. « et oit Loom' ? ». J'ai toujours la bouche pleine, mais j'essaye quand même de répondre. C'est le problème des bavards : quand ils ont une occasion de parler, il la saisisse peu importe la situation. J'envoie des bouts de gaufre partout en m'exprimant par : mph ! mph ! mph ! incompréhensible. Je mâche en quatrième vitesse et j'avale pour pouvoir enfin parler. « Je sais pas trop en fait. Je pensais rester dans le thème animaux mignons genre un chat ou un écureuil, mais ils font pas de costume de chat pour hobbit comme moi du coup, peut être un genre de Robin des bois, t'en penses quoi ? ». Je remords dans ma gaufre, mais je m'empresse d'ajouter avant que Mélie puisse répondre. « Nan parce que tu vois en animal, j'aurais peut être pu choper, mais en Robin des bois, ça risque d'être un peu compliqué surtout que ... ». Je faisais un geste vers mon entre-jambe qui voulait tout et rien dire. En langage Loomis ça voulait dire : je suis censé porté des collants et ils sont carrément moule-bites du coup je suis pas super à l'aise. « ... tu vois quoi ? ».