what the foooooooock !

C'était peut-être la meilleure idée de leur vie. Enfin, peut-être aussi la dernière. Mais Rudy préférait ne pas s'attarder sur cette éventualité. En fait il s'en foutait un peu, parce qu'il savait pertinemment qu'entre Franks et lui il y avait cet accord mutuel, ce truc un peu puissant, un peu fort, un peu plein d'adrénaline qui les faisait kiffer. Genre les gars, ils vont faire un SERMENT INVIOLABLE quoi ! C'est un peu un truc surhumain, un truc que font que les mages les plus balaises pour se protéger de quelque chose de malade. Tu parles, tu COUIC. C'est comme ça, c'est le deal et ils en sont conscients.
En fait je sais pas trop si on peut vraiment parler de conscience à ce stade là, parce que Hemingway et JKing ça a plutôt toujours rimé avec folie. Ils s'amusent un peu trop, rigolent un peu trop, se foutent un peu trop de la gueule de tout et de tout le monde, c'est bien ça qui est cool pas vrai ? De toute manière tout est de la faute de Phoenix. S'ils risquent leur vie et tout c'est à cause de ce petit con et de ses idées de merde. Disons-le clairement, jamais Franky et Rudy n'ont été coupables d'un quelconque fait. Eux, c'est un peu les deux qui se tapent les sales responsabilités alors que Phoenix s'en tire nickel.

Si l'autre ahuri n'avait pas jugé ça une trop bonne idée que sa sœur et son meilleur ami se cherchent un petit feeling, Franky et Rudy n'y auraient jamais pensé. Parce que des idées comme ça, ça ne leur viendrait jamais à eux, pas vrai ? Ils sont encore trop jeunes, trop innocents, trop purs et tout ces autres adjectifs mignons qui leurs ressemblent décidément. Ils n'auraient jamais bu, n'auraient jamais joué un peu trop ensemble, et ça n'aurait jamais dérapé. A cette pensée Rudy en a encore des frissons. Il accélère le pas parce qu'il veut que tout ça soit terminé le plus vite possible. C'est pas vraiment que ça le gêne où quoi - même si oui ça le gêne un peu quand même - mais surtout que cette histoire elle sert un peu à rien. Un peu comme une tache noire sur une page blanche, on trouve ça cool un instant, mais au final on se rend compte que ça sert vraiment à rien et ça nous pompe juste de l'espace. On s'dit d'un coup qu'on s'est faits niqués. Là c'est pas comme s'ils l'arrachaient la page, mais presque, alors on va pas chipoter.
Et puis ils s'ennuyaient aujourd'hui au château. Y'avait vraiment rien à faire, pas de soirée, et même la réunion du club de lecture avait été annulée, donc ils tournaient un peu en rond nos deux garnements. En fait Rudy n'a jamais vraiment le temps de s'ennuyer, parce que depuis qu'il s'est mis en tête de chercher à découvrir comment Mustard a créé son big bang, il a toujours l'esprit un peu occupé. Mais là cette idée de serment inviolable semblait quand même beaucoup plus marrante et tentante. Un petit coup d'adrénaline. Plus de bordels, plus de quiproquos. Juste leur bonne vieille amitié, leurs bonnes vieilles chamailleries, et leurs concours de souaffle-pong comme deux bons potos. Ca le fait sourire Rudy, parce que Franky il l'aime beaucoup et ça le rassure bien de voir que tout va redevenir à peu près normal. Et puis il se dit aussi qu'il va se sentir un peu moins stressé et coupable face à Austin. Enfin, il n'a pas de quoi s'en vouloir pas vrai ? Oui. Non. Il sait pas trop.

JKing il a quand même envie de rigoler, parce qu'il a un peu l'impression que c'est une tornade qui va s'abattre sur sa vie d'ici quelques minutes. Genre un truc sur lequel il aura plus trop prise mais qui le marquera pour toujours. Il faudra qu'il se souvienne quand il sera vieux de ne pas déconner à ce sujet. Vous imaginez ? "Ah les enfants, quand on était jeunes avec tata Franky ça avait dérapé une fois !" et COUIC. Merlin, il faut qu'il se mette des post-it cérébraux, de toutes les couleurs, avec des panneaux STOP et tout, rouges et qui brillent, deviennent fluorescents la nuit...
Tiens, le voilà le placard à balais. Et la voilà Franky qui attend devant. Ils se sont dits que pour rendre le moment d'autant plus unique il faudrait le marquer d'un lieu insolite. C'est l'air de rien qu'il arrive Rudy, les mains dans les poches et en sifflotant une petite musique. "Yooo Franks " Il manque plus que Greg. D'ailleurs est-ce qu'ils l'ont prévenu de ce qui allait se passer ? Oui, ils l'ont prévenu pas vrai ? C'est Franky qui devait s'en occuper. "Alors t'es prête, stress et tout ?" Le Serpentard ouvre la porte du placard à balais et jette un coup d'oeil à l'intérieur. Ouais, bon une petite boule à l'estomac quand même.

feel the city breakin'

and everybody shakin'

and we're staying alive, ah-ah !

L’adrénaline de fou, je te jure, ça coule dans mes veines, ça me parcourt tout le corps, j'ai envie de courir dans les couloirs en criant, en sautant, en chantant, je sais pas ce qu'il m'arrive. Je crois que c'est la peur en fait alors je la fais passer autrement, comme si j'étais une warrior, comme si aujourd'hui j'allais tout faire cramer. Pouf. Mais c'est moi que je mets en danger en fait, mais je m'en rends pas compte parce qu'avec Rudy bah c'est notre deuxième métier... on est des auto-metteur en danger professionnels. Si, je vous jure. Alors je m'inquiètes pas plus que ça quand je rentre dans le dortoir en chantant et en claquant des doigts, je marche comme si j'étais dans un film, je pointe Euryphaessa du doigt. « Just beat it, beat it. » De toute manière y a que Michael qui peut me mettre dans cet état, ouais, et quand je suis prêt de faire une grosse bêtise tu vois, je me demande toujours : WHAT DID MICHAEL DO ? Bah c'est simple hein : YIIIIH YOU KNOW I'M BAD. Alors moi j'écoute toujours ma voix intérieure. T'as un problème, je te mange. En tout cas je suis entièrement motivé parce que, bitch please, on va faire un Serment Inviolable, et même si ça peut être un peu dangereux -on meurt juste un peu- bah ça a l'air super cool quand même. Et puis tout ça c'est la faute à Phoenix aussi, s'il n'avait pas eu une idée trop stupide en tête, eh bien elle en serait pas là sa chère et tendre jumelle a faire des sales plans avec son meilleur ami. Oh Rudy, tu comptes m'expliquer ce qu'on va faire après ça ? Parce que la mort c'est une biatch, elle arrive quand tu t'y attends pas, ET COUIC.
Je crois que le pire dans tout ça, c'est que j'ai jamais été aussi détendue, à croire que je vais à la pêche. Même à la pêche je suis pas comme ça. Ouais, j'y suis allez une fois, je suis passée par-dessus la barque à force de la faire bouger avec Phoenix, et après on s'est fait engueulé par notre père mais ça... c'est une autre histoire. Bref. Je me demande pourquoi on a fait tout ça, c'est vraiment de la merde quand même, Rudy et moi on a comme qui dirait, erm... dérapé. Parce que Phoenix nous pousse a faire des trucs nazes, et nous on l'écoute, et du coup je me sens bafouée, j'ai l'impression d'avoir couché avec mon frère. J'aimerais m'effacer cette idée de la tête le plus rapidement possible, j'ai hésité à m'auto-lancer un sortilège d'amnésie mais me connaissant je l'aurais foiré et j'aurais fais cramer la moitié de mes cheveux. C'est pas que j'y tiens, mais un peu quand même. Alors que je marche dans les couloirs, j'ai comme l'envie folle de chanter et de sauter partout, comme si c'était une mission nouvelle star plutôt que sortilège super complexe qui va sans doute nous tuer si jamais on fait une connerie. Mais j'ai confiance en Rudy et moi, on ne dira jamais rien, surtout si on sait qu'on va mourir. On aime faire des conneries, mais pas au point de mourir, et puis il sait que j'irais le faire chier dans sa tombe jusqu'à la fin de sa vie si c'est le cas, et je crois qu'il est pas trop d'accord pour ça. D'un coup je me sens guerrière, warrior, je sautille jusqu'au placard à balais et Rudy n'est toujours pas arrivé. Je m'amuse toute seule alors, je fends l'air avec des coups de poings trop bien placés, je suis sûre que je ferais super mal s'il y avait quelqu'un devant moi. Coup de poing avant, coup de poing arrière, petit coup de pied à la Jack Lee. Rising up to the challenge of your rival, and he's watchin' us all in the... EYE OF TIIIIIIIIGER ! 
J'ai jamais été aussi folle que dans cet instant je crois. A croire que la mort me fait marrer. Enfin, la perspective. Bref. Le Serpentard arrive enfin et ça me rassure de le voir aussi détendu à chantonner une chanson, les mains dans les poches comme si la vie était belle. Mais la vie est belle wesh. Un Serment Inviolable ? Truc de tapette. « Yooo Franks » « Jeezus, t'es à la bourre. » Tu te tape un accent irlandais alors que t'as déjà un accent épouvantable, Franky, ça va plus dans ta tête ma pauvre fille. J'aimerais ravaler ce petit ''jeezus'' mais il est trop tard, je suis sûre que Rudy l'a déjà enregistrée et va me le ressortir à tout les coups. Il se moque toujours de moi. Et ça date de notre première année ça, quand je me suis assise à côté de lui pour prendre notre goûter et que puis... merde, on se fou toujours de ma gueule en fait. Je lui donnerais un coup de batte un jour, promis. « Alors t'es prête, stress et tout ? » Pff, je hausse les épaules parce que c'est des trucs de tapette tout ça. Mais quand je regarde le placard, je me sens un peu étrange quand même. Si jamais je dis un mot de travers, COUIC. Mais vaut mieux que ça se passe comme ça, sinon on va encore ressembler à deux idiots lui et moi, on va encore se fuir et puis l'ambiance dans la Maf... le club de lecture sera super lourde et ça, il en est hors de question. « Fais pas ta tapette, Ruds. » Ca sonne moins bien que Franks, je l'avoue mais c'est cool de mettre des ''s'' partout. Non ? Non. J'entre dans le placard à balais, je suis obligé de me baisser et je me mets au fond contre le mur, je m'assois au sol et... voilà. Il faudra un pied de biche pour me retirer de mon coin là parce que je suis foutue, c'est super serré comme endroit. Je lui fais signe de rentrer et finalement je lève les yeux vers le plafond, je regarde autour de moi et me mordille un peu nerveusement la lèvre, je l'avoue. « Si jamais l'un des deux meurs, je propose que l'autre se tue aussi azy. » Oui, je suis passionnel, PROBLEM ?

what the foooooooock !

Bon et puis au final c’est qu’un serment inviolable non ? J’veux dire ok y’a ce petit « in » devant qui rend le truc un peu mystérieux, un peu genre « eh les gars vous êtes dedans jusqu’au cou » mais bon c’est qu’un détail. C’est qu’un p’tit truc. Quelques mots, on s’tient la main, on s’lâche pas, des ficelles de toutes les couleurs viennent nous lier et puis ciao on en parle plus. Easy. Ils ont déjà fait des trucs plus fous eux deux. Genre, par exemple à tout hasard comme ça, si on leur avait dit y'a longtemps qu'ils allaient coucher ensemble j'crois qu'ils auraient plus flippé que maintenant. Parce que sérieux c'est juste trop bizarre ce qu'il s'est passé. Pas cool pour la mafia et tout. Pas cool pour l'ambiance, pour eux, pour le bordel dans leur tête, enfin surtout pour le bordel dans la tête de Rudy. Parfois il a envie de se dire fuuuuuck, enfin, pas comme ça, plutôt avec le vieil accent de Franks qui rend le truc un peu moins élégant (en considérant qu'un fuck puisse un jour être élégant) et un peu plus drôle. C'est cool parce qu'il la voit et elle a l'air aussi zen que lui, donc vraiment no souci le serment inviolable. D'un coup il se dit que ça serait cool de chanter un p'tit truc non ? Genre comme les chants paillards ou alors un truc qui motive les troupes, même s'il se sent motivé à bloc. C'est juste que bon, bah, oui, ça serait cool. Mais il se contente de sourire, parce que Franks a encore sorti ce vieil accent de nulle part, et que dans son crâne c'est bon, c'est noté, elle est foutue. Il le lui rappellera toute sa vie, parce qu'ils auront une longue vie pas vrai ? Non, sérieux, faut pas qu'ils déconnent là.
Il se dit que ça serait pas mal de faire un serment inviolable du serment inviolable, juste pour se promettre que vraiment ils vont plus jamais risquer de parler du premier. Ou alors simplement trouver un truc pour rendre ce putain de serment, violable justement. Et JKing se dit que quand même c'est sacrément bizarre de parler de quelque chose de violable alors qu'ils s'apprêtent à entrer dans un placard à balais aussi petit qu'Hamish. Parce que c'est vrai qu'il est minus Hamish. Enfin bref voilà quoi, il se fait traiter de tapette. Normal. C'est la routine. Parce qu'ils sont élégants, fins et raffinés entre eux. Mais faut pas croire, il la voit bien la petite hésitation de Franks quand elle ouvre la porte du placard et tout. Il la connait quand même un minimum depuis le temps. Ils font un peu leurs grandes gueules, mais ils savent qu'ils peuvent... COUIC quoi.

"Vas-y d'ailleurs trop bon choix d'endroit" Oui parce qu'ils l'ont choisi ensemble, enfin, ils rigolaient, blaguaient un peu sur tout ça, ont parlé du placard à balais et comme pour venir foutre un coup de marteau en plus à leur folie, se sont dit que bah ouais, why not ? Mais bon là tout de suite c'est quand même plus facile de s'dire que c'est Franky qui a choisi. Alors il jette un dernier coup d'oeil autour d'eux et il espère que Greg finira par les trouver, parce que ce petit con est bien capable de les faire poireauter mille ans, et que d'ici là y'aura même pas eu besoin d'un serment inviolable pour les tuer. Pendant un instant Rudy calcule les espaces, c'est un peu une manie de scientifique je crois. Il se rend compte que bah ils vont être serrés, et que Franky a déjà l'air d'avoir suffisamment galéré à rentrer, donc j'vous dit pas lui. Mais on s'en fout un peu parce que c'est marrant. Il se baisse il s'accroupit, se donne un coup, gueule un peu puis réussit à caler ses genoux tranquilou. Tiens, au final c'est pas si inconfortable. En fait, plutôt que de faire un serment inviolable-de-sa-mère et de risquer de se tuer, ou de pas faire de serment inviolable et de risquer de tout casser, ça serait une bonne solution de rester ici toute la vie non ?
Il ferme la porte du placard et du coup d'un coup c'est l'noir. Et ça fout un peu l'cafard. "Si jamais l'un des deux meurs, je propose que l'autre se tue aussi azy." Il reste deux secondes en se disant qu'il est vraiment con et qu'il aurait du ramener des trucs euphorisants pour faire passer le temps et tout, parce que là quand même ça devient un peu stressant. "Azy. Mais genre alors l'autre se tue d'une manière stylée tsé, pour faire honneur et tout. Genre je sais pas. Ouais. Je sais pas." Non, il sait pas. Mais bon dès demain il va réfléchir. Même si c'est un peu glauque et tout doit y'avoir moyen de trouver un truc marrant. Il fait trop noir, alors il murmure un lumos et il voit plus que les yeux de Franks face à lui. "Viens on chante en attendant ?" C'est comme quand ils jouaient à cache-cache et qu'ils décidaient de se liguer contre Phoenix qui galérait dehors alors qu'eux mangeaient tranquillement leur goûter. Ouais, il se sent un peu comme un enfant. C'est marrant. "Avoue tu te sens trop stylée quand même." Parce que lui il se sent stylé à l'idée de faire un serment inviolable. C'est ça, le swag.

En ce moment, il paraît que la mode à Poudlard c’est de se cacher dans les placards à balais pour faire des trucs pas nets. Si si, j’vous jure ; c’était même dans la Gazette y a pas longtemps. Généralement, Greg serait plutôt pour, voir même le premier à se jeter dans le placard étripé en compagnie d’une jolie fille ; seulement, les deux seuls corps qui l’attendent là-bas en cet instant, c’est ceux de son cousin et de leur meilleure amie, Frankouche la Mouche. Alors déjà que ces deux-là ont choisi d’écouter Phoenix et de coucher ensemble, il ne comptait pas s’envoyer en l’air avec et compliquer l’affaire encore plus. Puis c’est pas qu’ils étaient pas saiks, mais l’idée lui faisait le même effet que si on lui proposait de coucher avec sa voisine sénile de quatre-vingt-dix ans : berk. A cet instant, l’accent inimitable de sa camarade Poussoufle lui parvint, à peine audible au travers de la porte du placard : « Si jamais l'un des deux meurs, je propose que l'autre se tue aussi azy. » « Azy. Mais genre alors l'autre se tue d'une manière stylée tsé, pour faire honneur et tout. Genre je sais pas. Ouais. Je sais pas. » Ouais, parce que ça, ça fait absolument pas amoureux transis, les gars. Si vous voulez décourager Phoenix, vous vous y prenez mal. Qu’est-ce qu’ils étaient cons, ces deux-là. Heureusement qu’il était là pour sauver l’histoire, parce que sinon… Ouais, ou pas. Personne ne croirait un seul instant que Greg était autre chose que le dernier élément de ce cocktail explosif quand ils étaient ensemble. Sur ce, le jeune homme ouvrit la porte du placard, éblouissant les deux autres de sa lumière – ou plutôt de la lumière de l’extérieur, mais on va dire que c’était la sienne.

« Salut les amoureux ! » Aujourd’hui, Gregory avait visiblement des tendances masos, sans quoi il n’aura jamais osé rentrer dans la salle contenant son cousin et sa Franky avec une telle déclaration. Mais c’était plus fort que lui : après avoir passé un bon moment à les regarder s’enchevêtrer dans des quiproquos et embarras pas possible parce qu’ils avaient couché ensemble, sans que ni l’un ni l’autre ne veuille écouter son opinion, il avait bien le droit à une petite vengeance. Surtout que, s’il avait bien compris, après ce sortilège, le duo ne pourrait plus jamais souffler mot de cet évènement, sinon… COUIC. Et si lui-même s’avisait de remettre l’affaire sur le tapis, il ne doutait pas un seul instant que ses deux énergumènes préférés lui réserveraient le même sort. « Vous pensez quoi de mes lunettes ? Je trouve qu’elles me donnent un petit air intellectuel très sexy, pas vous ? » Ah oui, parce que le Poussoufle portait une paire de lunettes dorées sur le bout de son nez, lunettes grâce auxquelles il pouvait lire les runes du livre qu’il tenait sous son bras sans passer par la case traduction. Si seulement elles existaient en version langues normales, pour pouvoir lire les classiques en VO, même quand on ne parlait pas la langue, ç’aurait été génial. « Bref, y paraît que si on vous met sous philtre de vérité, le Veritarhum là, le sortilège vous protège de ses effets pour pas que vous mourriez involontairement. C’qui est plutôt rassurant pour vous. » Quand on demandait à Gregory de faire partie d’un plan foireux, il s’y mettait avec sérieux : il avait passé la veille à rechercher le serment inviolable, son fonctionnement, sa réalisation, l’importance du témoin, les dangers, les antécédents historiques, etc. afin de savoir exactement dans quel pétrin il se fourrait. Et maintenant il était debout devant Franky et Rudy, adossé à un mur, profitant encore d’un dernier instant de lumière et d’espace avant de s’engouffrer dans l’espace claustrophobique du placard.

«Au fait, j’ai eu une idée radicale hier soir : vous pourriez faire comme les gens normaux et vous assumez vos gaffes, au lieu de tester des sortilèges de hauts niveaux sur vos petits secrets d’adolescents. » Un temps : Greg serait-il devenu la voix de la raison ? « Non, je blague. En vrai je suis juste super ému d’être le témoin de votre maria… Je veux dire, de ce serment qui vous unira pour la vie d’un lien unique, intime, secret et sacré. » Sourire. Le duo de sorciers devant lui devait commencer à regretter de l’avoir choisi comme dernier membre de cette petite réunion. Mais c’était plus fort que lui, c’était tellement rare qu’il les retrouve vautrés dans un tel pétrin – enfin, dans un pétrin où il n’était pas lui-même inclus, plutôt – qu’il ne pouvait s’empêcher de leur faire souffrir le martyre. De toute façon, lorsqu’il ressortirait de ce placard, il ne pourrait plus jamais mentionner cet incident à l’un ou l’autre sans mettre sa vie en danger, alors autant sortir toutes les vannes d’un coup, pour bien se défouler avant de passer aux choses sérieuses. Jetant un coup d’œil à sa montre, Gregory retira enfin ses lunettes et les rangea dans la poche de ses jeans déchirés, parfaitement conscient qu’elles avaient une chance sur deux de tomber par le trou au fond de la poche et de se casser ; mais tant pis, il avait la flemme de le recoudre, et puis c’était sa paire préférée, celle qui avait résisté à tout, même les expériences de Rudy. « Bougez vos fesses de petits pervers que je puisse me poser, oh. » dit-il, s’engouffrant à son tour dans le placard étriqué, rencontrant une serpillère et un seau en chemin. « Ouh mais y a du monde pour la cérémonie, c’est sympa ça. » Et hop, une fois rentrée, il referma la porte aussi sec, les plongeant dans une semi-obscurité. C’est parti les kikis ! Maintenant qu’ils étaient au complet, la fête pouvait commencer pour de bon.

Le noir ça fait flippé, encore plus quand tu vas faire un petit truc de fifous là tout de suite et que tu vas genre, juste risquer ta vie quoi. Mais on est pas des tapettes wesh, même si généralement on dit que les Serpentards ils sont un peu lâches et que Rudy c'est un Serpy... Bref, je vous épargne les détails. En tout cas je me mets à l'aise, j'étale mes jambes sur Rudy comme si c'était un canapé, mais comprenez-moi... ce placard à balais il fait mal au cul. Alors si tu détends un peu tes jambes bah la sensation étrange de picotement qui te paralyse toute la fesse gauche s'estompe un peu. Et puis si ça lui plaît pas il fait avec le Jazzy. « Azy. Mais genre alors l'autre se tue d'une manière stylée tsé, pour faire honneur et tout. Genre je sais pas. Ouais. Je sais pas. » « Deal. Mais faut trouver quoi. » Et soudain, un peu de lumière et les yeux de Rudy. Je l'observe un moment alors qu'il propose de chanter et d'un coup je trouve cette idée plutôt géniale, parce que j'ai un peu la trouille quand même, faut l'avouer. Mais en même temps je trouve ça super cool. Oh mon dieu, si ma mère me voyait, elle me mettrait une claque puis deux avant de me demander que, au fait, c'est quoi un serment inviolable ? Des que ma mère elle entend ''inviolable'', elle est pas rassurée parce qu'elle sait qu'on va le violer avec Phoenix. Ouais mais bon, c'est la vie, on a toujours été attiré par le n'importe quoi. Et puis c'est pas n'importe quoi là, c'est quand même super sérieux, parce que si tu te trahis, bah COUIC. Et j'ai pas trop envie. « On peut chanter la chanson de l'apothicaire déjanté. Mais j'ai pas de goûter. Ah si... » D'un coup, on est redevenus les gosses de première année, ceux qui se cachaient dans les placards pour échapper aux heures de cours parce qu'à 16h, ne pas avoir de pause, c'est inhumain, c'est l'heure du goûter quoi. Je me tends un peu pour chercher dans la poche de ma jupe la tablette au chocolat de chez Honeydukes et l'ouvrir pour lui donner un bout. On est redevenu des gosses, sauf que notre chocolat est de meilleure qualité depuis qu'on est en troisième année. Alors que Jazzy me demande si je me sens pas torp swagg, la porte s'ouvre et m'aveugle littéralement, je papillonne des yeux comme un chien épileptique. « Salut les amoureux ! » Evidemment, j'reconais cette voix entre mille et j'hésite à lui sauter dessus et l'étrangler. Il sait pourquoi on est là non ? Oh Gregory. J'ai envie de l'attraper et l'amener dans le placard parce que je vais finir aveugle dans pas longtemps je crois. A la place je déplace un peu mon visage pour me cacher derrière la tête de Rudy et mord dans mon chocolat. En plus il parle de lunettes qui le rendent sexy... MEC ON Y VOIT QUE DALLE A TES LUNETTES, JE TE RAPPELLE QU'ON EST PIRE QUE DES TAUPES LA. Le pire c'est qu'il semble pas vraiment s'en rendre compte, il est en kiff et il se tape un petit discours. « Bref, y paraît que si on vous met sous philtre de vérité, le Veritarhum là... » « Il a vraiment dit Veritarhum ?» « … ses effets pour pas que vous mourriez involontairement. C’qui est plutôt rassurant pour vous. » Je pose mon front sur l'épaule du Serpentard et ferme les yeux, désespérée. La culture de mon meilleur ami me laisse étrangement perplexe. Il a réussit à se renseigner sur le sortilège, les effets et tout, sans retenir le nom de la potion ? Je me sens trahis dans mon âme de sorcière.
Même pas le temps d'en placer une que le nouveau Poufsouffle entame alors un nouveau discours sur le fait d'assumer tout ça, grosse connerie quoi. Je relève la tête vers lui et plisse un peu les yeux... Qu'avez-vous fait à mon meilleur ami ? Poudlard et les Serdaigles sont-ils entrain de lui retourner le cerveau ? « Non, je blague. En vrai je suis juste super ému d’être le témoin de votre maria… Je veux dire, de ce serment qui vous unira pour la vie d’un lien unique, intime, secret et sacré. » Non, évidemment. Je lève les yeux au ciel. Pourquoi l'avoir choisit lui encore, sérieusement ? Je me tourne vers Rudy et marmonne. « Je pense qu'on aurait dû prendre Phoenix, encore une de tes idées ça. » Non, c'est vrai qu'on était tout les deux d'accord sur le choix de notre témoin, mais voilà quoi, c'est toujours mieux de reporter la faute sur quelqu'un. Je me tourne vers son cousin cette fois en secouant un peu la tête. « Tu vas la fermer Malkin et entrer dans ce placard ? Sinon crois moi, au prochain match je confonds ta tête avec un cognard. » Voilà Gregory qui rentre et je vois pas trop ce qu'il veut que je fasse comme mouvement étant donné que je suis littéralement encastré dans le mur... du coup je lève mes jambes, genre en mode lévitation au-dessus de Rudy et attend qu'il s’assoit pour les reposer sur lui et sur Gregory. Tranquillement installé, tavu, surtout que bon je suis en jupe mais... mais j'ai jamais eu l'élégance d'une princesse hein, on me pardonnera. « Ouh mais y a du monde pour la cérémonie, c’est sympa ça. » Il est con. Mais le pire c'est que ça me fait marrer. Sinon je resterais pas avec lui s'il était pas drôle, hein. Bon, c'est pas tout ça de se marrer et de comparer ça à un mariage, mais y a bien un serment inviolable qui nous attend, et comment dire... Plus vite c'est fait, mieux je me porte. Alors je tends ma main face à moi et jette un coup d'oeil à Rudy. Je le vois à peine dans le noir mais j'ai même pas peur, tavu. Alors je souris, tend mon autre main avec la tablette de chocolat à Gregory pour qu'il se serve, et marmonne. « Bon, tu fais pas ta tapette Jazzy et tu prends ma main. D'ailleurs si l'un de nous crève, je propose que l'autre se déguise déjà avant de mourir. J'aime bien les déguisements. » Je fais des sales blagues mais en vrai j'suis tendax comme un tampax là.

Tout va un peu trop vite et Rudy regrette en deux temps trois mouvement d'avoir proposé Greg. Parce que c'est pas qu'ils étaient tranquilles là, au final, dans un placard à balais, noir, sombre, avec des toiles d'araignée, un seau et une serpillière, Franky qui prend toute la place, toussa, toussa. Mais en fait ils étaient pas si mal que ça. Surtout qu'il commençait à bien kiffer l'idée de Franky de chanter la chanson du vieil apothicaire déjanté (ça a toujours été l'une des chansons préférées de Ruru) avec la tablette de chocolat et tout. Vraiment. Il se serait cru en plein retour en enfance. Et il sait que Franky elle ressent un peu la même chose. C'était genre le bon vieux temps, quand y'avait pas besoin de faire de serment inviolable, parce qu'ils saisissaient même pas trop encore le sens du terme violer. Enfin si, mais c'est qu'un détail.
"Oh j'avais tellement la dalle, Franks j'te kiffe" Et il croque direct dans le carré de chocolat, parce que Merlin y'a rien d'mieux que le chocolat d'Honeydukes. Ils ont découvert ça en troisième année, en jouant à cache-cache (oui c'était un peu des gamins) derrière la statue de la sorcière Borgne. Genre les gars, y'a un passage secret quoi ! L'une des plus grandes découvertes de leur vie. Un aller simple pour l'antre du Paradis : le sous-sol de Honeydukes, ses bonbons et ses chocolats. De quoi faire monter à +1000 la glycémie de n'importe quel gamin, mais bizarrement les Hemingway et le JKing ça leur faisait pas grand chose. Ca les rendait peut-être juste un peu plus excités, et un peu moins matures.

Enfin bon ça on s'en fout parce que le problème capital là c'est l'autre crétin qui s'est matérialisé comme une fleur devant eux. Déjà le "salut les amoureux" Rudy a juste envie de lui répondre "ta gueule" parce que c'est vraiment pas drôle et qu'imagine AUSTIN passe comme par hasard par là l'air de rien, ça le fout trop mal. Oh oui il en a des frissons Rudy. Et puis en plus il les éblouit avec la lumière et ça fait super mal aux yeux. Il voudrait juste que Greg rentre le plus vite possible histoire qu'ils se fassent pas choper comme ça la main dans le sac mais non, il continue à leur raconter sa life, ses lunettes et tout. Et on s'en branle Greg de tes lunettes bordel. "Ouais super beau allez viens" Il tourne la tête vers Franky et il est plutôt heureux de voir qu'elle semble aussi désespérée que lui. C'est vraiment un truc de ouf parce que parfois quand Greg parle plus personne ne l'arrête, alors la seule solution c'est de mettre son cerveau en stand-by et d'attendre que les lèvres du Malkin arrêtent de bouger pour se reconnecter avec la réalité. Quoique Rudy est bien tenté de lui lancer un petit silencio là en mode scred', ni vu ni connu. "Il a vraiment dit Veritarhum là ?" "Mais qu'il est grave" "...C'qui est plutôt rassurant pour vous" "Bon bordel bouge ton boule et viens" On s'en fout un peu du Veritaserum là, et en plus Rudy le savait déjà tout ça. Pas b'soin de ramener sa science quoi, suffisait d'un peu écouter les cours de potions y'a quelques années. Elémentaire.

Merlin mais il s'arrête vraiment jamais de parler. Rudy commence à farfouiller dans sa poche pour chercher sa baguette mais ils sont décidément trop à l'étroit ici donc il abandonne rapidement. Et si c'est en plus pour se taper un discours de morale de la part de Greg - MORALE/GREG azy le foutage de gueule - c'est vraiment pire que la fois où il a fait exploser un chaudron plein d'orties brûlantes et... bref voilà. Du coup quand Franky suggère qu'il - il ne tiendra pas compte de cette accusation - s'est peut-être trompé dans le choix du témoin Rudy se contente juste de hocher la tête en fermant les yeux. Merlin donne-moi la force, qu'il se dit. "Tu vas la fermer Malkin et entrer dans ce placard ? Sinon crois moi, au prochain match je confonds ta tête avec un cognard." Wech Hemingway in da place azy. Rudy s'étire tel un félin et attrape le col de Greg pour le stimuler et paf c'est bon ils sont trois, ils sont étriqués, y'a les jambes de Franky partout mais au moins l'autre a fini par se taire et tout va mieux. Enfin malgré tout Rudy est plutôt content que Greg soit là, parce qu'il se dit que c'est son cousin et qu'il est un minimum sérieux pour pas faire de conneries qui vont compromettre sa vie, pas vrai ? Parce que oui le stress remonte un peu à nouveau maintenant qu'ils sont dans le noir, et même la petite blague du blaireau ne lui arrache qu'un mince sourire. Sérieux, qu'est-ce qu'il faut pas faire dans la vie.
"Bon, tu fais pas ta tapette Jazzy et tu prends ma main. D'ailleurs si l'un de nous crève, je propose que l'autre se déguise déjà avant de mourir. J'aime bien les déguisements." "Oui, moi en astronaute" Et bon il finit par attraper le bras de Franky. D'un coup ça fait un petit peu peur. C'est un peu genre comme quand on est au bord d'une falaise et qu'on se dit "woooh c'est cool" mais en fait "woooh je flippe ma race". On sourit et facepalm, pourquoi on est là ? "Bon allez j'suis prêt. Et si on crève là je vous dit ç'aura été cool cette petite visite du placard avec vous" Placard à balais rpz. Yo.

« Il a vraiment dit Veritarhum ?» « Mais qu'il est grave. » Bon, visiblement Veritarhum c’était pas le bon mot. Pourtant, c’était plutôt logique, veritas c’est la vérité, et le rhum bah c’est de l’alcool, et les gens qui ont un peu trop bu aiment te déballer tous leurs secrets, même les plus honteux, alors voilà quoi. Puis pour le faire boire au gens, c’est plus facile de leur proposer le Mojito de la Sincérité que la Seringue de l’Honnêteté ou un truc du genre. Ce serait un peu le roofies de la justice, les policiers en civil le glisseraient dans les verres des criminels notoires et hop ! tous leurs petits secrets dans la poche… Bref, il s’égarait. L’important c’était qu’au lieu de lui faire remarquer toutes ses erreurs, ils devraient plutôt être impressionnés du fait que, étant devenu sorcier depuis quelques mois seulement, il avait déjà le talent et l’expérience requise pour tenter un sort de ce niveau. Eh ouais, ça vous en bouche un coin hein ? Enfin, tenter restait le mot-clé de cette histoire ; parce que s’il n’était pas parfaitement à l’aise face à l’idée d’être le responsable de ce sortilège, il n’était pas non plus convaincus que Franky et son cousin soient suffisamment doués non plus : sans vouloir les vexer, aucun des trois n’était connu pour son assiduité scolaire, ni même son grand intérêt pour la magie, au-delà des sorts qui servaient à exploser les trucs ou faire chier les gens. De futurs Aurors, vous dis-je. « Je pense qu'on aurait dû prendre Phoenix, encore une de tes idées ça. » Rudy a l’air aussi outré que lui, mais à tous les coups ce n’était pas pour la même raison. Phoenix en tant qu’Enchaîneur de ce moment si précieux ? Et puis quoi encore ? Visiblement le stress començait à leur faire tourner la tête, parce qu’avant qu’il n’ait le temps de rétorquer quoi que ce soit à sa prétendue meilleure amie, la voilà qui faisait accélérer la cadence. « Tu vas la fermer Malkin et entrer dans ce placard ? Sinon crois-moi, au prochain match je confonds ta tête avec un cognard. » « T’oserais pas, je suis trop beau. » Mais par précaution il était quand même rentré dans le placard, et s’était retrouvé coincé sous les gambettes de la Poussouffle, incapable de s’échapper. Ça y est, les voilà enfin réunis, prêts à accomplir ce foutu serment.

« Bon, tu fais pas ta tapette Jazzy et tu prends ma main. D'ailleurs si l'un de nous crève, je propose que l'autre se déguise déjà avant de mourir. J'aime bien les déguisements. » « Oui, moi en astronaute » « Et Franky en Elvis Presley, c’est bon j’vois l’genre. » Non mais mine de rien, c’était un peu chiant de les entendre parler de mourir et tout, en sachant que ça pourrait très bien arriver. « Bon allez j'suis prêt. Et si on crève là je vous dit ç'aura été cool cette petite visite du placard avec vous » « Tout l’honneur est pour toi, très cher. » Il poussait un peu les bornes là, mais c’était plus fort que lui ; tout comme Rudy et Franky, il n’arrivait à gérer la pression d’un moment solennel qu’en diffusant l’atmosphère avec des vannes les plus pourries les unes que les autres. « Bon, là c’est le moment où on découvre si on a suffisamment de swagg pour vous enfermer dans un sortilège de la mort. But no pressure, guys. » Ce disant, il sortit sa baguette de sa poche, et murmura un Lumos vite fait pour voir la tête qu’ils faisaient. C’était glauque tout ça. Ça faisait presque enterrement, ou soirée pyjama post-histoire d’horreur. A force de voir Rudy et Franky continuellement souriants, hilares, enthousiastes, il avait fini par oublier à quoi ressemblaient leurs visages quand ils n’étaient pas en train de montrer leurs dents sorties d’une pub colgate au monde entier. Verdict ? Ça ne lui plaisait pas du tout. « Et même si ça marche, si l’un d’entre vous meurt et que l’autre se suicide, j’irais pisser sur vos tombes. Comme ça, z’êtes prévenus. » T’es d’une classe ce soir Malkin. Pour ceux qui ne parlent pas sa langue, cette phrase magnifique qu’il venait de lâcher signifiait à peu près : ça me ferait chier que vous mourriez, parce que sans vous je serais perdu. Le troisième mousquetaire abandonné. Ed sans Edd and Eddy. Obélix sans Astérix et Idéfix. Bref, vous voyez l’idée : en gros il serait triste ; et comme toute personne triste, il se vengerait sur la sépulture de ces êtres chers, parce que c’est profondément logique comme raisonnement, si si. « Z’êtes prêts les cocos ? » Dans une autre vie, Greg, c’était ta voisine de cinquante ans un peu tarée qui t’emmenait faire des tours de moto sans casque et te filait du fric pour t’acheter pleins de bonbons. Il a gardé les expressions par nostalgie, à c’qui paraît. Un petit coup d’œil sur les visages tendus de ses deux potes – eh oui, c’était plus le moment de faire les malins là – et il posa le bout de bois ensorcela sur leurs mains liées, prenant la position de l’Enchaîneur. « Bon c’est Franky la plus belle, donc c’est elle qui va énoncer les termes de votre serment. » Fais pas la tête Rudy, t’es belle toi aussi, juste un peu trop poilu. La dernière vanne finie, Gregory redevint brutalement sérieux et se concentra sur ce qu’ils s’apprêtaient à faire. Sa baguette se mit à pulser dans sa main, presque imperceptiblement ; puis, un jet doré sorti de sa pointe et s’enroula autour des mains liées de ses amis. «Toi, Daphnée Francesca « Franky » Ariel Hemingway, acceptes-tu de ne plus jamais reparler de la nuit où tu as couché avec Rudy Jazz-King ? »